[2,14] Τετάνου δὲ ὀσφύος, καὶ ἀπὸ μελαγχολικῶν
διὰ φλεβῶν πνευμάτων ἀπολήψιες ὁκόταν ἔωσι, φλεβοτομίη
ῥύεται. Ὁκόταν δὲ ἀπὸ τῶν τενόντων σφοδρῶς
ἔμπροσθεν ἀντισπῶνται, καὶ ἱδρῶτες περὶ τράχηλον καὶ πρόσωπον,
ὑπὸ τοῦ πόνου δακνομένων καὶ ξηραινομένων τῶν
τενόντων τῶν οὐρωδέων, οἳ παχύτατοι τὴν ῥάχιν
ξυνέχουσιν, ᾗ οἱ μέγιστοι ξύνδεσμοι καταπεφυκότες
ἕως ἐς πόδας ἀποτελευτῶσι, τῷ τοιῷδε ἢν μὴ πυρετὸς
καὶ ὕπνος ἐπιγένηται, καὶ τὰ ἑπόμενα οὖρα πέψιν ἔχοντα
ἔλθῃ καὶ ἱδρῶτες κριτικοὶ, πίνειν οἶνον κρητικὸν οἰνώδεα,
καὶ ἄλητον ἑφθὸν ἐσθίειν, καὶ κηρωτῇ ἀλείφειν καὶ
ἐγχρίειν· τά τε σκέλεα περιελίσσειν ἕως τῶν ποδῶν, θερμῷ
προβρέχων ἐν σκάφῃ, καὶ βραχίονας ἕως δακτύλων κατελίσσειν,
καὶ ὀσφὺν ἀπὸ τοῦ τραχήλου ἕως τῶν ἰσχίων, λάσιον
ἐγκηρώσας, ὅκως καὶ τὰ ἔξωθεν περιέξει, καὶ διαλιπὼν πυρία
τοῖσιν ἀσκίοισι, θερμὸν ὕδωρ ἐγχέων,
καὶ περιτείνων σινδόνιον, ἐπανάκλινε αὐτόν· κοιλίην
δὲ μὴ λύσῃς, ἢν μὴ βαλάνῳ, ἢν πουλὺς χρόνος ᾖ ἀδιαχωρήτῳ ἐούσῃ·
καὶ ἢν μὲν ἐπιδιδῷ τί σοι, ἐπὶ τὸ
βέλτιον· εἰ δὲ μὴ, τοῦ μόδου τῆς ῥίζης τρίβων ἐν οἴνῳ εὐώδει
καὶ τοῦ δαύκου, πίνειν δίδου πρωῒ νήστει πρὸ τοῦ βρέχειν, καὶ
ταχὺ ἐπὶ τουτέοισι τὸ ἄλευρον ἑφθὸν χλιαρὸν ἐσθιέτω ὡς
πλεῖστον, καὶ οἶνον, ὁκόταν βούληται, εὔκρητον ἐπιπινέτω·
καὶ ἢν μέν σοι ἐπιδιδῷ, ἐπὶ τὸ βέλτιον· εἰ δὲ μὴ, προλέγειν.
| [2,14] Le tétanos des lombes et l'interception des esprits
dans les veines par les humeurs atrabilaires, se dissipent par la
saignée. Dans certains cas, les parties antérieures du corps
sont fortement contractées par les tendons ; des sueurs
apparaissent au cou et au visage ; la douleur mord et dessèche
les tendons du sacrum, qui, ayant le plus de grosseur,
maintiennent le rachis, là où s'implantent les ligaments les
plus considérables pour aller se terminer dans les pieds; si la
fièvre et le sommeil ne surviennent pas, si les urines qui
suivent n'ont pas de coction, et s'il ne se manifeste point
de sueurs critiques, on fera boire au malade du vin fort de
Crète ; on lui donnera à manger de la farine cuite, on l'oindra
et on le frottera avec un cérat, et, après lui avoir baigné
les jambes dans un vase plein d'eau chaude, on les lui
enveloppera jusqu'aux pieds; on enveloppera de même les
bras jusqu'aux doigts, et le dos depuis le cou jusqu'aux
hanches, avec une toile cirée, de manière qu'elle s'étende
jusqu'au côté extérieur du corps; par intervalle, on fera des
fomentations avec des vases de terre remplis d'eau chaude ;
et, après avoir recouvert d'un linge le malade, on le tiendra
couché. On ne purgera pas le malade, et on n'emploiera
que les suppositoires, pourvu qu'il y ait une constipation
prolongée. S'il survient quelque soulagement, tant mieux ;
sinon, broyez dans un vin odorant la racine de bryone (bryonia
cretica, Lin.), et le daucus de Crète (athamantha cretensis,
Lin.) ; faites boire au malade cette infusion de bonne heure
à jeûn, avant les affusions, et aussitôt après, faites-lui manger
la farine cuite chaude en aussi grande quantité que possible ;
il boira, par-là-dessus, autant qu'il voudra, du vin bien
trempé. Si le mal éprouve quelque relâchement, c'est pour
le mieux ; sinon, il faut porter un pronostic fâcheux.
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