Texte grec :
[1,18] Λουτρὸν δὲ συχνοῖσι τῶν νουσημάτων ἀρήγοι ἂν
χρεομένοισιν, ἐς τὰ μὲν ξυνεχέως, ἐς τὰ δ´ οὔ. Ἔστι δὲ
ὅτε ἧσσον χρηστέον διὰ τὴν ἀπαρασκευασίην τῶν ἀνθρώπων·
ἐν ὀλίγῃσι γὰρ οἰκίῃσι παρεσκεύασται τὰ ἄρμενα καὶ οἱ
θεραπεύοντες ὡς δεῖ· εἰ δὲ μὴ παγκάλως λούοιτο, βλάπτοιτ´ ἂν
οὐ σμικρά· καὶ γὰρ σκέπης ἀκάπνου δεῖ, καὶ ὕδατος
δαψιλέος, καὶ τοῦ λουτροῦ συχνοῦ καὶ μὴ λίην λάβρου, ἤν
γε μὴ οὕτω δέῃ. Καὶ μᾶλλον μὲν μὴ σμήχεσθαι· ἢν δὲ
σμήχηται, θερμῷ χρέεσθαι αὐτέῳ καὶ πολλαπλασίῳ ἢ ὡς
νομίζεται σμήγματι, καὶ προσκαταχέεσθαι μὴ ὀλίγῳ, καὶ
ταχέως μετακαταχέεσθαι. Δεῖ δὲ καὶ τῆς ὁδοῦ βραχείης ἐς
τὴν πύελον, καὶ ἐς εὐέμβατον καὶ ἐς εὐέκβατον· εἶναι δὲ
καὶ τὸν λουόμενον κόσμιον καὶ σιγηλὸν, καὶ μηδὲν αὐτὸν
προσεξεργάζεσθαι, ἀλλ´ ἄλλους καὶ καταχέειν καὶ σμήχειν·
καὶ μετακέρασμα πολλὸν ἡτοιμᾶσθαι, καὶ τὰς ἐπαντλήσιας
ταχείας ποιέεσθαι· καὶ σπόγγοισι χρέεσθαι ἀντὶ
στλεγγίδος, καὶ μὴ ἄγαν ξηρὸν χρίεσθαι τὸ σῶμα. Κεφαλὴν
μέντοι ἀνεξηράνθαι χρὴ ὡς οἷόν τε μάλιστα ὑπὸ σπόγγου
ἐκμασσομένην, καὶ μὴ διαψύχεσθαι τὰ ἄκρεα, μήτε τὴν
κεφαλὴν, μήτε τὸ ἄλλο σῶμα· καὶ μήτε νεοῤῥόφητον μήτε νεόποτον
λούεσθαι, μηδὲ ῥοφέειν, μηδὲ πίνειν ταχὺ μετὰ τὸ λουτρόν.
Μέγα μὲν δὴ μέρος χρὴ νέμειν τῷ κάμνοντι, ἢν
ὑγιαίνων ᾖ φιλόλουτρος ἄγαν καὶ εἰθισμένος λούεσθαι· καὶ
γὰρ ποθέουσι μᾶλλον οἱ τοιοίδε, καὶ ὠφελέονται λουσάμενοι,
καὶ βλάπτονται μὴ λουσάμενοι. Ἁρμόζει δὲ ἐν περιπλευμονίῃσι
μᾶλλον ἢ ἐν καύσοισι τὸ ἐπίπαν· καὶ γὰρ ὀδύνης τῆς
κατὰ πλευρὴν καὶ στήθεα καὶ μετάφρενον παρηγορικόν
ἐστι τὸ λουτρὸν, καὶ πτυέλου πεπαντικὸν καὶ ἀναγωγὸν,
καὶ εὔπνοον καὶ ἄκοπον· μαλθακτικὸν γὰρ καὶ ἄρθρων
καὶ τοῦ ἐπιπολαίου δέρματος· καὶ οὐρητικὸν δὲ, καὶ καρηβαρίην
λύει, καὶ ῥῖνας ὑγραίνει. Ἀγαθὰ μὲν οὖν λουτρῷ
τοσαῦτα πάρεστιν, ὧν πάντων δεῖ· ἢν μέντοι τῆς παρασκευῆς
ἔνδειά τις ᾖ ἑνὸς ἢ πλειόνων, κίνδυνος μὴ λυσιτελέειν
τὸ λουτρὸν, ἀλλὰ μᾶλλον βλάπτειν· ἓν γὰρ ἕκαστον αὐτέων μεγάλην
φέρει τὴν βλάβην, μὴ παρασκευασθὲν ὑπὸ
τῶν ὑπουργῶν ὡς δεῖ. Ἥκιστα δὲ λούειν καιρὸς τούτους
οἷσιν ἡ κοιλίη ὑγροτέρη τοῦ καιροῦ ἐν τῇσι νούσοισιν·
ἀτὰρ οὐδὲ οἷσιν ἕστηκε μᾶλλον τοῦ καιροῦ καὶ
μὴ προδιελήλυθεν· οὐδὲ δὴ τοὺς γεγυιωμένους χρὴ λούειν,
οὐδὲ τοὺς ἀσώδεας ἢ ἐμετικοὺς, οὐδὲ τοὺς ἐπανερευγομένους
χολῶδες, οὐδὲ τοὺς ἐκ ῥινῶν αἱμοῤῥαγέοντας, εἰ μὴ ἔλασσον
τοῦ καιροῦ ῥέοι· τοὺς δὲ καιροὺς οἶδας· ἢν δὲ ἔλασσον τοῦ
καιροῦ ῥέοι, λούειν, ἤν τε ὅλον τὸ σῶμα πρὸς τὰ ἄλλα ἀρήγῃ,
ἤν τε τὴν κεφαλὴν μοῦνον. Ἢν οὖν αἵ τε παρασκευαὶ
ἔωσιν ἐπιτήδειοι καὶ ὁ κάμνων μέλλῃ εὖ δέξασθαι τὸ
λουτρὸν, λούειν χρὴ ἑκάστης ἡμέρης· τοὺς δὲ φιλολουτρέοντας
οὐδ´ εἰ δὶς τῆς ἡμέρης λούοις, οὐδὲν ἂν βλάπτοις. Χρέεσθαι δὲ
λουτροῖσι τοῖσιν ὅλῃσι πτισάνῃσι χρεομένοισι
παραπουλὺ μᾶλλον ἐνδέχεται, ἢ τοῖσι χυλῷ μοῦνον χρεομένοισιν·
ἐνδέχεται δὲ καὶ τουτέοισιν ἐνίοτε· ἥκιστα δὲ καὶ
τοῖσι ποτῷ μοῦνον χρεομένοισιν· ἔστι δὲ καὶ οἷσι
τουτέων ἐνδέχεται· τεκμαίρεσθαι δὲ χρὴ τοῖσι προγεγραμμένοισιν
οὕς τε μέλλει λουτρὸν ὠφελέειν ἐν ἑκάστοισι
τῶν τρόπων τῆς διαίτης, οὕς τε μή. Οἷοι μὲν γὰρ προσδέεταί
τινος κάρτα τουτέων, ὁκόσα λουτρὸν ἀγαθὰ ποιέει, καὶ πρόσεστιν
αὐτέοισιν ὅσα ἂν λουτρῷ ὠφελέηται, δεῖ λούειν· οἷσι δὲ τουτέων
μηδενὸς προσδεῖ, καὶ πρόσεστιν αὐτέοισι τῶν σημείων ἐφ´ οἷσι λούεσθαι
οὐ ξυμφέρει, οὐ δεῖ λούειν.
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Traduction française :
[1,18] 18. Le bain est utile dans un grand nombre de maladies,
pour les unes tous les jours, pour les autres à de plus longs
intervalles. Mais quelquefois il faut s'en abstenir, parce qu'on
n'a pas tout ce qui y est nécessaire : dans peu de maisons,
en effet, on trouve les ustensiles tout prêts, et les serviteurs
sachant donner un bain; or, si le malade n'est pas baigné
dans toutes les règles, il en souffrira beaucoup. Il faut une
pièce qui ne fume pas, un bain abondant, de l'eau pour des
affusions fréquentes, mais non très fortes, à moins que cela ne
soit nécessaire au malade. II vaut mieux ne point faire d'onction
détersive sur le corps, et, si l'on en fait, la substance
que l'on emploiera sera chaude, et étendue d'une beaucoup
plus grande quantité d'eau que dans l'état de santé ; pendant
l'onction, on arrosera le malade d'une assez grande quantité
d'eau, et on l'arrosera encore aussitôt après. Il faut aussi que
le malade n'ait que peu de chemin à faire pour aller à la
baignoire, et qu'il puisse y entrer et en sortir facilement.
Celui qui prend le bain, doit être paisible, garder le silence et
ne rien faire par Iui-même, mais il laissera les autres l'arroser
et le frictionner. On aura tout prêt, et en grande quantité,
un mélange d'eau froide et d'eau chaude pour arroser le
malade à sa sortie du bain, et on versera sur lui l'eau à diverses
reprises et avec rapidité ; on se servira, pour le sécher,
d'éponges au lieu de brosses, et l'on oindra d'huile le corps
avant qu'il ne soit très sec. On aura soin de sécher la tête
autant que possible en l'essuyant avec une éponge, et on ne
laissera se refroidir ni la tête, ni les extrémités, ni le reste
du corps. Le malade ne doit pas se baigner quand il vient de
prendre de la ptisane ou quelque boisson ; il ne doit, non
plus, prendre ni ptisane ni boisson immédiatement après
être sorti du bain. Si le malade avait, en santé, le goût et
l'habitude des bains, c'est à tenir en grande considération :
ces personnes les désirent davantage, elles se trouvent bien
de se baigner et se trouvent mal de ne pas le faire. Le bain
convient généralement plus dans les péripneumonies que
dans les fièvres ardentes ; en effet, il adoucit la douleur ressentie
dans le côté, dans la poitrine et dans le dos, il mûrit
l'expectoration, il la facilite, il dégage la respiration, il ôte le
sentiment de lassitude par la propriété qu'il a de relâcher les
articulations et la surface de la peau, il est diurétique, dissipe
la pesanteur de tête et humecte les narines. Tels sont les
avantages qui appartiennent à un bain donné avec tous les
soins nécessaires; mais si, par faute d'arrangements domestiques,
il y manque une ou plusieurs de ces conditions, il est
à craindre que, loin d'être utile, il ne nuise, car, pour chacune
de ces conditions qui n'aura pas été remplie comme il
faut par les serviteurs, le malade souffre un grand inconvénient.
On s'abstiendra surtout de donner des bains à ceux
qui, dans les maladies, ont le ventre trop relâché, comme à
ceux qui sont trop resserrés et qui n'ont point eu d'évacuation
antécédente; on s'en abstiendra encore pour les malades
débilités, pour ceux qui ont des nausées ou des vomissements,
ou des renvois bilieux, pour ceux qui ont une hémorrhagie
nasale, à moins que le sang ne coule trop peu abondamment ;
or, vous savez quelle est la mesure de cet écoulement;
et, dans le cas où l'épistaxis ne serait pas suffisante, on prescrirait
un bain, soit entier si cela importe à cause des autres
considérations, soit borné à la tête. Donc, les arrangements
étant convenables, et le malade devant bien recevoir le bain,
on lui en fera prendre un tous les jours ;
quant à ceux qui aiment à se baigner, vous ne commettrez
aucune faute en leur en faisant prendre deux par jour.
Le bain convient beaucoup plus aux malades qui font usage
de la ptisane entière qu'a ceux qui font usage seulement du
suc de ptisane; cependant il leur convient aussi quelquefois ;
enfin viennent en dernier lieu les malades qui sont tenus aux
boissons seules, quoique, pour eux aussi, cette restriction ne
soit pas absolue; c'est a l'aide des signes décrits plus haut,
qu'on reconnaîtra les cas où, dans chacune de ces trois espèces
du régime, le bain profitera ou ne profitera pas.
En somme, ceux qui ont un grand besoin de quelqu'un
des avantages que le bain procure, et qui offrent les
symptômes que le bain soulage, devront être baignés ; au
contraire, ceux dont l'état n'exige aucun des soulagements
que le bain procure, et qui en outre présentent des signes qui
en contre-indiquent l'emploi, ne devront pas être baignés.
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