HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hippocrate, De la nature de l'enfant (= Des maladies, livre IV)

Chapitre 26

  Chapitre 26

[4,26] Ἀναλήψομαι δὲ αὖθις ὅτι τοῦ θέρεος τὸ κάτω τῆς γῆς ψυ χρόν ἐστι, τοῦ δὲ χειμῶνος θερμὸν, τὸ δὲ ἄνω τῆς γῆς τοὐναντίον τούτου, καὶ δεῖ τῷ δένδρεϊ μὴ δύο θερμὰ ὁμοῦ προσγίνεσθαι, μηδὲ δύο ψυχρὰ ὁμοῦ, ἢν μέλλῃ ὑγιαίνειν· ἀλλ´ ἢν μὲν ἐκ τοῦ ἄνωθεν προσγίνηται θερμὸν, ἐκ τοῦ κάτωθεν δεῖ ψυχρὸν αὐτῷ προσγίνεσθαι, καὶ πάλιν ἢν ἐκ τοῦ ἄνωθεν προσγίνηται ψυχρὸν, ἐκ τοῦ κάτωθεν δεῖ θερμὸν αὐτῷ προσγίνεσθαι. Αἵ τε ῥίζαι τι ἂν ἑλκύσωσι, τῷ δίνδρεϊ προσδιδόασι, καὶ τὸ δένδρεον τῇσι ῥίζῃσι. Καὶ γίνεται οὕτω ταμιείη καὶ ψυχροῦ καὶ θερμοῦ· ὥσπερ καὶ τῷ ἀνθρώπῳ ἐσιόντων ἐς τὴν κοιλίην σιτίων, ὅσα πεσσόμενα θερμαίνει, δεῖ ψύξιν ἀποδί δοσθαι ἀπὸ τοῦ πότου, οὕτω καὶ τῷ δένδρεϊ δεῖ ἀνταποδίδοσθαι ἐκ τοῦ κάτω πρὸς τὸ ἄνω, καὶ ἀνάπαλιν. Καὶ αὔξεται τὸ δένδρον καὶ ἐς τὸ ἄνω καὶ ἐς τὸ κάτω διὰ τόδε, ὅτι οἱ τροφή ἐστι καὶ ἐκ τοῦ κάτωθεν καὶ ἐκ τοῦ ἄνωθεν. Καὶ ἕως μὲν ἂν ἁπαλὸν ἔῃ σφόδρα, οὐ καρποφορέει· οὐ γάρ ἐστιν αὐτῷ πίειρα δύναμις οὐδὲ παχείη, ἥτις ἐς καρπὸν ξυμβάλλεσθαι οἵη τέ ἐστιν· ὁκόταν δὲ χρόνος ἐγγένηται, τότε ἤδη ἐν αὐτῷ αἱ φλέβες εὐρεῖαι γινόμεναι ποιεῦνται ἐν αὐτῷ ἐκ τῆς γῆς πίειραν καὶ παχείην τὴν ῥύσιν· δὲ ἥλιος διαχέων αὐτὴν ποιέει ἐκζεῖν ἅτε κούφην ἐοῦσαν ἐς τὰ ἄκρα καὶ καρποῦσθαι· καὶ τὴν μὲν λεπτὴν ἰκμάδα ἀπὸ τοῦ καρποῦ ἀποφέρει, τὴν δὲ παχείην πέσσων ἥλιος καὶ θερμαίνων γλυκαίνει· τὰ δὲ οὐ καρποφορέοντα τῶν δενδρέων οὐκ ἔχει πῖαρ ἐν αὐτοῖσιν, ὅσον ἐς τὸν καρπὸν ἐκδώ σεται. Τὸ δὲ πᾶν δένδρεον ὁκόταν ὑπὸ χρόνου στερεωθῇ καὶ λάβηται ἐκ τοῦ κάτω τῇσι ῥίζῃσιν ἤδη βεβαίως, πέπαυται αὐξόμενον πάντη. Ὁκόσοισι δὲ ἐς δένδρεα ἀφ´ ἑτέρων δενδρέων ὀφθαλμοὶ ἐνετέθησαν καὶ δένδρεα γενόμενα ἐν τοῖσι δένδρεσι ζῇ καὶ καρποφορέει καρπὸν οὐχ ὅμοιον οἷσιν ἐγκείμενά ἐστιν, τρόπῳ τοιῷδε τοῦτο γίνεται. Ξυμ βαίνει τῷ ὀφθαλμῷ πρῶτον μὲν βλαστάνειν, τροφὴν γὰρ εἶχε πρῶτον μὲν ἀπὸ τοῦ δενδρέου, ἀφ´ οὗ ἀπηνέχθη, ἔπειτα ἐν ἐνετέθη· ὁκόταν δὲ βλαστήσῃ οὕτω, μεθίησιν ἐς τὸ δένδρεον ῥίζας ἀπ´ αὐτοῦ λεπτάς· καὶ πρῶτον ἀπαυρίσκεται ἀπὸ τῆς ἰκμάδος τῆς ἐν τῷ δεν δρέῳ ἐνεούσης, ἐν ἔγκειται· ἔπειτα χρόνου ἐγγενομένου ἀφίησι ῥίζας ἐς τὴν γῆν διὰ τοῦ ἐν ἐνετέθη, καὶ ἐπαυρίσκεται ἀπὸ τῆς γῆς ἕλκον τὴν ἰκμάδα, καὶ τροφὴ αὐτῷ ἐκεῖθέν ἐστιν· ὥστε μὴ θαυ μάζειν ἑτερόκαρπα εἶναι τὰ ἔνθετα τῶν δενδρέων, ζῇ γὰρ ἀπὸ τῆς γῆς. Ταῦτά μοι εἴρηται περὶ τῶν δενδρέων καὶ τῶν καρπῶν διὰ τόδε, ὅτι οὐχ οἷόν τε ἦν μοι τὸν λόγον ἡμιτελέα καταλιπεῖν. [4,26] Je reviens : en été, la couche inférieure du sol est froide, chaude en hiver ; c'est le contraire pour la couche supérieure. Or, il faut que l'arbre, s'il doit prospérer, n'ait à la fois ni deux chauds, ni deux froids. Si d'en haut il lui vient du chaud, il importe que d'en bas il lui vienne du froid ; et, réciproquement, si d'en haut il lui vient du froid, il importe que d'en bas il lui vienne du chaud. Les racines transmettent à l'arbre ce qu'elles tirent, et l'arbre aux racines. De la sorte s'opère une dispensation du froid et du chaud. De même que chez l'homme, des aliments ayant été introduits dans le ventre, ceux qui, digérés, échauffent, doivent être contrebalancés par le froid provenant des boissons, de même, chez l'arbre, il doit y avoir balancement du haut par le bas, et réciproquement. L'arbre croît en haut et en bas, parce qu'il reçoit de l'aliment et par le bas et par le haut. Tant qu'il est très tendre, il ne porte pas fruit, n'ayant pas de qualité grasse et épaisse qui puisse concourir à la fructification. Mais, quand le temps est venu, alors les veines, s'étant élargies, y font un flux gros et épais venant du sol ; le soleil, par son action diffusive, met en ébullition, aux extrémités, ce flux qui est léger, et y produit du fruit ; il enlève au fruit l'humeur légère ; mais, cuisant et échauffant l'humeur épaisse, il l'adoucit. Les arbres qui ne portent pas de fruit n'ont pas en eux assez de partie grasse pour la fructification. L'arbre tout entier, quand il est solidifié par le temps et qu'il a jeté par le bas de fortes racines, cesse absolument de s'accroître. Quant aux œilletons qui, pris à un arbre, ont été mis sur un autre, et qui, devenus arbres sur des arbres, vivent et portent un fruit différent de la tige où ils sont placés, voici comment se passent les choses : d'abord l'œilleton bourgeonne, ayant de la nourriture premièrement de l'arbre où on l'a pris, puis de celui où on l'a greffé. Ayant ainsi bourgeonné, il pousse dans l'arbre des racines menues ; et au début, il profite de l'humeur qui est dans la tige qui le porte ; ensuite, avec le temps, il prolonge ses racines jusqu'au sol par la tige où il est greffé, profite de l'humeur qu'il pompe dans la terre, et a de la nourriture par cette voie ; de sorte qu'il ne faut pas s'étonner de voir les greffes porter des fruits dissemblables, car elles vivent de la terre. J'ai donné ces détails sur les arbres et les fruits, parce qu'il n'était pas possible de laisser ce sujet à demi achevé.


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Dernière mise à jour : 11/09/2009