HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hippocrate de Cos, De la maladie sacrée

βοῶσιν



Texte grec :

[17] Διὸ φημὶ τὸν ἐγκέφαλον εἶναι τὸν ἑρμηνεύοντα τὴν ξύνεσιν. Αἱ δὲ φρένες ἄλλως οὔνομα ἔχουσι τῇ τύχῃ κεκτημένον καὶ τῷ νόμῳ, τῷ δ´ ἐόντι οὒκ, οὐδὲ τῇ φύσει, οὐδὲ οἶδα ἔγωγε τίνα δύναμιν ἔχουσιν αἱ φρένες ὥστε φρονέειν τε καὶ νοέειν, πλὴν εἴ τι ὥνθρωπος ὑπερχαρείη ἐξ ἀδοκήτου ἢ ἀνιηθείη, πηδῶσι καὶ ἅλσιν παρέχουσιν ὑπὸ λεπτότητος καὶ ὅτι ἀνατέτανται μάλιστα ἐν τῷ σώματι, καὶ κοιλίην οὐκ ἔχουσι πρὸς ἣν δέξονται ἢ ἀγαθὸν ἢ κακὸν προσπῖπτον, ἀλλ´ ὑπ´ ἀμφοτέρων τούτων τεθορύβηνται διὰ τὴν ἀσθενείην τῆς φύσιος· ἐπεὶ αἰσθάνονταί γε οὐδενὸς πρότερον τῶν ἐν τῷ σώματι ἐόντων, ἀλλὰ μάτην τοῦτο τὸ οὔνομα ἔχουσι καὶ τὴν αἰτίην, ὥσπερ τὰ πρὸς τῇ καρδίῃ ἅπερ ὦτα καλέεται, οὐδὲν ἐς τὴν ἀκοὴν ξυμβαλλόμενα. Λέγουσι δέ τινες ὡς φρονέομεν τῇ καρδίῃ καὶ τὸ ἀνιώμενον τοῦτό ἐστι καὶ τὸ φροντίζον· τὸ δὲ οὐχ οὕτως ἔχει, ἀλλὰ σπᾶται μὲν ὥσπερ αἱ φρένες καὶ μᾶλλον διὰ ταύτας τὰς αἰτίας· ἐξ ἅπαντος γὰρ τοῦ σώματος φλέβες ἐς αὐτὴν συντείνουσι, καὶ ξυγκλείσασα ἔχει ὥστε αἰσθάνεσθαι, ἤν τις πόνος ἢ τάσις γίνηται τῷ ἀνθρώπῳ· ἀνάγκη γὰρ καὶ ἀνιώμενον φρίσσειν τὸ σῶμα καὶ συντείνεσθαι, καὶ ὑπερχαίροντα τὸ αὐτὸ τοῦτο πάσχειν· διότι ἡ καρδίη αἰσθάνεταί τε μάλιστα καὶ αἱ φρένες. Τῆς μέντοι φρονήσιος οὐδετέρῳ μέτεστιν, ἀλλὰ πάντων τουτέων ὁ ἐγκέφαλος αἴτιός ἐστιν· ὥσπερ οὖν καὶ τῆς φρονήσιος τοῦ ἠέρος πρῶτος αἰσθάνεται τῶν ἐν τῷ σώματι ἐνεόντων, οὕτω καὶ ἤν τις μεταβολὴ ἰσχυροτέρη γένηται ἐν τῷ ἠέρι ὑπὸ τῶν ὡρέων, καὶ αὐτὸς ἑωυτοῦ διάφορος γίνηται ὁ ἠὴρ, ὁ ἐγκέφαλος πρῶτος αἰσθάνεται· διὸ καὶ τὰ νουσήματα ἐς αὐτὸν ἐμπίπτειν φημὶ ὀξύτατα καὶ μέγιστα καὶ θανατωδέστατα καὶ δυσκριτώτατα τοῖσιν ἀπείροισιν.

Traduction française :

[17] Je dis donc que le cerveau est l'interprète de l'intelligence. Mais le phren (diaphragme) a un nom (de g-phroneoh, penser) qu'il doit au hasard et à l'usage, mais non à la réalité et à la nature. Je ne vois pas en effet quelle influence il a pour la pensée et l'intelligence. A la vérité, quand on éprouve à l'improviste un excès de joie ou de chagrin, il tressaille et cause des soubresauts; mais cela tient à son peu d'épaisseur et à ce que dans le corps il est le plus étendu en largeur. Il n'a point de cavité où il puisse recevoir le bien ou le mal qui survient ; mais il est troublé par l'une et l'autre de ces passions à cause de la faiblesse de sa nature. Il ne ressent rien avant les autres parties du corps, et c'est en vain qu'il a un tel nom et une telle attribution, comme cet appendice du coeur qu'on appelle oreille et qui ne contribue en rien à l'ouïe. Quelques-uns disent que nous pensons par le coeur, et que cet organe est ce qui éprouve le chagrin et les soucis; il n'en est rien. Le coeur se contracte comme le diaphragme et davantage encore pour ces causes-ci : des veines se rendent de tout le corps au coeur, et il les ferme, de sorte qu'il se ressent de tout travail, de toute tension qui arrive à l'individu. En effet, nécessairement, dans l'état de chagrin, le corps a le frisson et se contracte; il en est de même dans l'excès de la joie. De tout cela le coeur et le diaphragme se ressentent le plus. Toutefois ni l'un ni l'autre n'a part à l'intelligence; c'est le cerveau qui est la cause de tout ce que j'ai indiqué. Donc, de même que, avant toute autre partie du corps, il reçoit l'impression de l'intelligence qui provient de l'air, de même, s'il arrive quelque changement notable dans l'air par l'effet des saisons et que l'air devienne différent de lui-même, le cerveau le premier en reçoit l'impression. Aussi je maintiens que le cerveau est exposé aux maladies les plus aiguës, les plus considérables, les plus dangereuses et de la crise la plus difficile pour les médecins inexpérimentés.





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Dernière mise à jour : 3/09/2009