[22] Δεῖν δέ μοι δοκέει καὶ ταῦτ´ εἰδέναι, ὅσα τῷ ἀνθρώπῳ παθήματα ἀπὸ δυναμίων ἔρχεται, καὶ ὅσα ἀπὸ σχημάτων. Λέγω δὲ τί τοῦτο; Δύναμιν μὲν εἶναι τῶν χυμῶν τὰς ἀκρότητάς τε καὶ ἰσχῦς· σχήματα δὲ λέγω ὅσα ἔνεστιν ἐν τῷ ἀνθρώπῳ. Τὰ μὲν γὰρ κοῖλά τε καὶ ἐξ εὐρέος ἐς στενόν ἐστι συνηγμένα, τὰ δὲ καὶ ἐκπεπταμένα, τὰ δὲ στερεά τε καὶ στρογγύλα, τὰ δὲ πλατέα καὶ ἐπικρεμάμενα, τὰ δὲ διατεταμένα, τὰ δὲ μακρὰ, τὰ δὲ πυκνὰ, τὰ δὲ μανά τε καὶ τεθηλότα, τὰ δὲ σπογγοειδέα καὶ ἀραιά. Τοῦτο μὲν, ἑλκύσαι ἐφ´ ἑωυτὸ καὶ ἐπισπάσασθαι ὑγρότητα ἐκ τοῦ ἄλλου σώματος, πότερον τὰ κοῖλά τε καὶ ἐκπεπταμένα, ἢ τὰ στερεά τε καὶ στρογγύλα, ἢ τὰ κοῖλά τε καὶ ἐς στενὸν ἐξ εὐρέος συνηγμένα, δύναιτ´ ἂν μάλιστα; Οἶμαι μέντοι τὰ τοιαῦτα ἐς στενὸν συνηγμένα ἐκ κοίλου τε καὶ εὐρέος. Καταμανθάνειν δὲ δεῖ αὐτὰ ἔξωθεν ἐκ τῶν φανερῶν. Τοῦτο μὲν γὰρ, τῷ στόματι κεχηνὼς ὑγρὸν οὐδὲν ἀνασπάσαις· προμυλλήνας δὲ καὶ συστείλας, πιέσας τε τὰ χείλεα, ἔτι τε αὐλὸν προσθέμενος, ῥηϊδίως ἀνασπάσαις ἂν ὅ τι θέλοις. Τοῦτο δὲ, αἱ σικύαι προσβαλλόμεναι ἐξ εὐρέος ἐς στενώτερον ἐστενωμέναι πρὸς τοῦτο τετεχνέαται, πρὸς τὸ ἕλκειν ἀπὸ τῆς σαρκὸς καὶ ἐπισπᾶσθαι, ἄλλα τε πολλὰ τοιουτότροπα. Τῶν δ´ ἔσω τοῦ ἀνθρώπου φύσις καὶ σχῆμα τοιοῦτον· κύστις τε καὶ κεφαλὴ, καὶ ὑστέρα γυναιξί· καὶ φανερῶς ταῦτα μάλιστα ἕλκει, καὶ πλήρεά ἐστιν ἐπάκτου ὑγρότητος αἰεί. Τὰ δὲ κοῖλα καὶ ἐκπεπταμένα ἐπιῤῥυεῖσαν μὲν ἂν ὑγρότητα μάλιστα δέξαιτο πάντων, ἐπισπάσαιτο δ´ ἂν οὐχ ὁμοίως. Τὰ δέ γε στερεὰ καὶ στρογγύλα οὔτ´ ἂν ἐπισπάσαιτο οὔτ´ ἂν ἐπιῤῥυεῖσαν δέξαιτο· περιολισθάνοι τε γὰρ ἂν, καὶ οὐκ ἔχοι ἕδρην ἐφ´ ἧς μένοι. Τὰ δὲ σπογγοειδέα τε καὶ ἀραιὰ, οἷον σπλὴν, πλεύμων καὶ μαζοὶ, προσκαθεζόμενα μάλιστα ἀναπίοι καὶ σκληρυνθείη καὶ αὐξηθείη, ὑγρότητος προσγενομένης, ταῦτα μάλιστα. Οὐ γὰρ ἂν ἐν σπληνὶ, ὥσπερ ἐν κοιλίῃ ἐν ᾗ τὸ ὑγρὸν, ἔξω τε περιέχοι αὕτη ἡ κοιλίη καὶ ἐξαλίζοιτ´ ἂν καθ´ ἑκάστην ἡμέρην· ἀλλ´ ὅταν πίῃ καὶ δέξηται αὐτὸς ἐς ἑωυτὸν τὸ ὑγρὸν, τὰ κενὰ καὶ ἀραιὰ ἐπληρώθη, καὶ τὰ σμικρὰ πάντα, καὶ ἀντὶ ἀραιοῦ τε καὶ μαλθακοῦ σκληρός τε καὶ πυκνὸς ἐγένετο, καὶ οὔτ´ ἐκπέσσει οὔτ´ ἀφίησι· ταῦτα δὲ πάσχει διὰ τὴν φύσιν τοῦ σχήματος. Ὅσα δὲ φῦσάν τε καὶ ἀνειλήματα ἐνεργάζονται ἐν τῷ σώματι, προσήκει ἐν μὲν τοῖσι κοίλοισί τε καὶ εὐρυχώροισιν, οἷον κοιλίῃ τε καὶ θώρηκι, ψόφον τε καὶ πάταγον ἐμποιέειν. Ὅτε γὰρ ἂν μὴ ἀποπληρώσῃ οὕτως ὥστε στῆναι, ἀλλ´ ἔχῃ μεταβολάς τε καὶ κινήσιας, ἀνάγκη ὑπ´ αὐτέων καὶ ψόφον καὶ καταφανέας κινήσιας γίνεσθαι. Ὅσα δὲ σαρκώδεά τε καὶ μαλθακὰ, ἐν τοῖσι τοιούτοισι νάρκαι τε καὶ πληρώματα, οἷα ἐν τοῖσιν ἀποπληγεῖσι γίνεται· ὅταν δ´ ἐγκύρσῃ πλατέϊ τε καὶ ἀντικειμένῳ, καὶ πρὸς αὐτὸ ἀντιπαίσῃ, καὶ φύσει τοῦτο τύχῃ, μήτε ἰσχυρὸν ἐὸν, ὥστε δύνασθαι ἀντέχεσθαι τῆς βίης καὶ μηδὲν κακὸν παθεῖν, μήτε μαλθακόν τε καὶ ἀραιὸν, ὥστ´ ἐκδέξασθαί τε καὶ ὑπεῖξαι, ἁπαλὸν δὲ καὶ τεθηλὸς καὶ ἔναιμον καὶ πυκνὸν, οἷον ἧπαρ, διὰ μὲν τὴν πυκνότητα καὶ πλατύτητα ἀνθέστηκέ τε καὶ οὐχ ὑπείκει. Φῦσα δὲ ἐπιχεομένη αὔξεταί τε καὶ ἰσχυροτέρη γίνεται, καὶ ὁρμᾷ μάλιστα πρὸς τὸ ἀντιπαῖον. Διὰ δὲ τὴν ἁπαλότητα καὶ τὴν ἐναιμότητα οὐ δύναται ἄνευ πόνων εἶναι, καὶ διὰ ταύτας τὰς προφάσιας ὀδύναι τε ὀξύταται καὶ πυκνόταται πρὸς τοῦτο τὸ χωρίον γίνονται, ἐκπυήματά τε καὶ φύματα πλεῖστα. Γίνεται δὲ καὶ ὑπὸ φρένας ἰσχυρῶς, ἧσσον δὲ πολλόν· διάτασις μὲν γὰρ φρενῶν πλατείη καὶ ἀντικειμένη, φύσις δὲ νευρωδεστέρη τε καὶ ἰσχυροτέρη, διὸ ἧσσον ἐπώδυνά ἐστι. Γίνονται δὲ καὶ περὶ ταῦτα καὶ πόνοι καὶ φύματα.
| [22] Selon moi, le médecin doit en outre savoir quelles maladies dérivent des puissances et des figures. Que veux-je dire par là? J'appelle puissances les propriétés extrêmes et les forces des humeurs, j'appelle figures la conformation des organes qui sont dans le corps. Les uns sont creux, et, de larges, ils vont en se rétrécissant; les autres sont déployés ; d'autres, solides et arrondis ; quelques-uns, larges et suspendus ; d'autres étendus ; d'autres larges; d'autres denses; d'autres mous et pleins de sucs ; d'autres spongieux et lâches. Maintenant, s'il s'agit d'attirer des liquides hors du reste du corps, lesquels des organes creux et déployés, ou solides et ronds, ou creux et de larges de venant étroits, lesquels, dis-je, auront la plus grande puissance ? Pour moi, je pense que ce sont ceux qui, étant creux et larges, vont en se rétrécissant. On en peut juger par ce qui est visible au dehors : la bouche ouverte, vous n'aspirerez aucun liquide ; mais rapprochez les lèvres en les allongeant et en les comprimant, et vous aspirerez tout ce que vous voudrez, surtout si vous ajoutez un tuyau. De même, les ventouses, qui, larges au fond, se rétrécissent vers le goulot, ont été imaginées pour attirer les humeurs hors des chairs. Il en est ainsi de beaucoup d'autres choses. Parmi les organes intérieurs du corps, une constitution et une forme de ce genre ont été données à la vessie, à la tête et à l'utérus. Et manifestement ce sont les parties qui aspirent le plus, et elles sont toujours pleines d'un liquide qu'elles ont attiré. Les organes creux et déployés recevraient mieux que tout autre les humeurs affluentes ; mais ils ne pourraient attirer aussi bien. Les organes solides et arrondis n'attirent ni ne reçoivent ; car le liquide coulerait tout autour, sans trouver de lieu qui l'arrêtât et le retint. Les organes spongieux et lâches, tels que la rate, le poumon et les mamelles, placés près des liquides, les absorberaient, et ce sont surtout ces parties qui se durciraient et se gonfleraient par l'afflux des humeurs ; car les humeurs ne seraient pas dans la rate comme dans un viscère creux qui les renfermerait dans sa capacité même et les évacuerait chaque jour. Mais, lorsque la rate aurait absorbé et reçu dans son intérieur le liquide, les vides, les spongiosités et les petits interstices se trouveraient remplis, et, de poreuse et de molle qu'elle était, elle deviendrait dure et dense; car elle n'est apte ni à la coction, ni à l'émission des humeurs. Or, cela lui arrive à cause de sa figure. Tout ce qui est cause que l'air s'engendre et tournoie dans le corps, produit naturellement du bruit et des murmures dans les parties creuses et spacieuses, telles que le ventre et la poitrine. Car, lorsqu'il ne les remplit pas de manière à devenir immobile et qu'il a de l'espace pour changer et se mouvoir, il faut nécessairement que les mouvements et le bruit se voient et s'entendent. Par la même cause, les organes qui sont charnus et mous, éprouvent des stupeurs et des obstructions, comme il arrive dans les apoplexies. Quand l'air intérieur rencontre sur son passage un organe large, et vient s'y heurter, et quand cette partie, n'ayant naturellement ni assez de force pour résister à la violence et n'en souffrir aucun dommage, ni assez de mollesse et de laxité pour céder à l'air et obéir au choc, est, au contraire, tendre, serrée, pleine de suc et de sang, comme le foie, alors, à cause de sa largeur et de son tissu serré, elle résiste, loin décéder. L'air intérieur, s'augmentant et se fortifiant par la résistance, fait principalement effort contre l'obstacle. A cause de sa mollesse et du sang qui le remplit, l'organe ne peut qu'en souffrir; aussi est-il exposé aux douleurs les plus aiguës et les plus intenses, avec suppurations et toutes sortes d'abcès. Ces mouvements se font aussi ressentir au diaphragme avec force, mais beaucoup moins ; le diaphragme est, à la vérité, large, étendu, et il fait obstacle ; mais sa constitution est plus nerveuse et plus robuste; aussi reçoit-il moins d'atteintes ; cependant il y survient aussi des douleurs et des abcès.
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