HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HIPPOCRATE de Cos, Des airs, des eaux et des lieux

Chapitre 15

  Chapitre 15

[15] Περὶ δὲ τῶν ἐν Φάσει, χώρη ἐκείνη ἑλώδης ἐστὶ καὶ θερμὴ καὶ ὑδατεινὴ καὶ δασεῖα· ὄμβροι τε αὐτόθι γίγνονται πᾶσαν ὥρην πολλοί τε καὶ ἰσχυροί· τε δίαιτα τοῖσιν ἀνθρώποισιν ἐν τοῖσιν ἕλεσίν ἐστιν· τά τε οἰκήματα ξύλινα καὶ καλάμινα ἐν τοῖσιν ὕδασι μεμηχανημένα· ὀλίγῃ τε χρέονται βαδίσει κατὰ τὴν πόλιν καὶ τὸ ἐμπόριον, ἀλλὰ μονοξύλοισι διαπλέουσιν ἄνω καὶ κάτω· διώρυγες γὰρ πολλαί εἰσιν. Τὰ δὲ ὕδατα θερμὰ καὶ στάσιμα πίνουσιν, ὑπό τε τοῦ ἡλίου σηπόμενα, καὶ ὑπὸ τῶν ὄμβρων ἐπαυξανόμενα. Αὐτός τε Φάσις στασιμώτατος πάντων τῶν ποταμῶν καὶ ῥέων ἠπιώτατα· οἵ τε καρποὶ γιγνόμενοι αὐτόθι πάντες ἀναλδέες εἰσὶ, καὶ τεθηλυσμένοι, καὶ ἀτελέες, ὑπὸ πολυπληθείης τοῦ ὕδατος· διὸ καὶ οὐ πεπαίνονται· ἠήρ τε πουλὺς κατέχει τὴν χώρην ἀπὸ τῶν ὑδάτων. Διὰ ταύτας δὴ τὰς προφάσιας τὰ εἴδεα ἀπηλλαγμένα τῶν λοιπῶν ἀνθρώπων ἔχουσιν οἱ Φασιηνοί· τά τε γὰρ μεγέθεα μεγάλοι, τὰ πάχεα δ' ὑπερπαχέες· ἄρθρον τε κατάδηλον οὐδὲν, οὐδὲ φλέψ· τήν τε χροιὴν ὠχρὴν ἔχουσιν, ὥσπερ ὑπὸ ἰκτέρου ἐχόμενοι· φθέγγονταί τε βαρύτατον ἀνθρώπων, τῷ ἠέρι χρεόμενοι οὐ λαμπρῷ, ἀλλὰ χνοώδει τε καὶ διερῷ· πρός τε τὸ ταλαιπωρέειν τὸ σῶμα ἀργότεροι πεφύκασιν· αἵ τε ὧραι οὐ πολὺ μεταλλάσσουσιν, οὔτε πρὸς τὸ πνῖγος, οὔτε πρὸς τὸ ψύχος· τά τε πνεύματα τὰ πολλὰ νότια, πλὴν αὔρης μιῆς ἐπιχωρίης· αὕτη δὲ πνέει ἐνίοτε βίαιος, καὶ χαλεπὴ, καὶ θερμὴ, καὶ Κέγχρονα ὀνομάζουσι τοῦτο τὸ πνεῦμα. δὲ βορέης οὐ σφόδρα ἀφικνέεται· ὁκόταν δὲ πνέῃ, ἀσθενὴς καὶ βληχρός. Περὶ μὲν τῆς φύσιος τῆς διαφορῆς καὶ τῆς μορφῆς τῶν ἐν τῇ Ἀσίῃ καὶ τῇ Εὐρώπῃ οὕτως ἔχει. [15] Quant aux peuples qui habitent sur le Phase, leur pays est marécageux, chaud, humide, couvert de bois ; il y tombe, dans toutes les saisons, des pluies abondantes et fortes. Ces hommes passent leur vie dans les marais. Ils bâtissent au milieu des eaux leurs habitations de bois ou de joncs. Ils ne marchent guère que pour aller à la ville ou au marché ; mais ils parcourent leur pays, montant et descendant les canaux qui y sont en grand nombre, dans des nacelles faites d'un seul tronc d'arbre. Ils font usage d'eaux chaudes, stagnantes, putréfiées par l'ardeur du soleil, et alimentées par les pluies. Le Phase lui-même est, de tous les fleuves, le plus stagnant et le plus lent dans son cours. Les fruits qui viennent dans cette localité sont chétifs, de mauvaise qualité et sans saveur, à cause de la surabondance des eaux ; aussi ne parviennent-ils jamais à maturité. Un brouillard épais produit par les eaux couvre toujours la contrée. C'est à ces conditions extérieures que les Phasiens doivent des formes si différentes de celles des autres hommes ; ils sont d'une stature élevée, mais si chargés d'embonpoint qu'ils n'ont ni les articulations ni les vaisseaux apparents. Leur teint est jaune-verdâtre comme celui des ictériques. Le timbre de leur voix est plus grave que partout ailleurs, parce qu'ils respirent un air qui n'est pas pur, mais humide et épais, comme du duvet. Ils sont naturellement enclins à éviter tout ce qui peut les fatiguer. Dans leur pays, les saisons n'éprouvent de grandes variations ni de chaud ni de froid. A l’exception d'un seul vent local, les vents du midi y dominent ; ce vent souille parfois avec impétuosité, il est chaud et incommode ; on le nomme Cenchron. Quant au vent du nord, il n'y parvient que rarement, encore y souffle-t-il sans force et sans vigueur. Il en est ainsi de la différence de nature et de forme entre les nations de l'Asie.


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Dernière mise à jour : 9/03/2007