HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hésiode, Les travaux et les jours

ἀνθρώποισιν



Texte grec :

[650] οὐ γάρ πώ ποτε νηί γ' ἐπέπλων εὐρέα πόντον,
εἰ μὴ ἐς Εὔϐοιαν ἐξ Αὐλίδος, ᾗ ποτ' Ἀχαιοὶ
μείναντες χειμῶνα πολὺν σὺν λαὸν ἄγειραν
Ἑλλάδος ἐξ ἱερῆς Τροίην ἐς καλλιγύναικα.
ἔνθα δ' ἐγὼν ἐπ' ἄεθλα δαΐφρονος Ἀμφιδάμαντος
655 Χαλκίδα τ' εἲς ἐπέρησα· τὰ δὲ προπεφραδμένα πολλὰ
ἄεθλ' ἔθεσαν παῖδες μεγαλήτορος· ἔνθα μέ φημι
ὕμνῳ νικήσαντα φέρειν τρίποδ' ὠτώεντα.
τὸν μὲν ἐγὼ Μούσῃς Ἑλικωνιάδεσσ' ἀνέθηκα,
ἔνθα με τὸ πρῶτον λιγυρῆς ἐπέϐησαν ἀοιδῆς.
660 τόσσον τοι νηῶν γε πεπείρημαι πολυγόμφων·
ἀλλὰ καὶ ὣς ἐρέω Ζηνὸς νόον αἰγιόχοιο·
Μοῦσαι γάρ μ' ἐδίδαξαν ἀθέσφατον ὕμνον ἀείδειν.
Ἤματα πεντήκοντα μετὰ τροπὰς ἠελίοιο,
ἐς τέλος ἐλθόντος θέρεος καματώδεος ὥρης,
665 ὡραῖος πέλεται θνητοῖς πλόος· οὔτε κε νῆα
καυάξαις οὔτ' ἄνδρας ἀποφθείσειε θάλασσα,
εἰ δὴ μὴ πρόφρων γε Ποσειδάων ἐνοσίχθων
ἢ Ζεὺς ἀθανάτων βασιλεὺς ἐθέλῃσιν ὀλέσσαι·
ἐν τοῖς γὰρ τέλος ἐστὶν ὁμῶς ἀγαθῶν τε κακῶν τε.
670 τῆμος δ' εὐκρινέες τ' αὖραι καὶ πόντος ἀπήμων·
εὔκηλος τότε νῆα θοὴν ἀνέμοισι πιθήσας
ἑλκέμεν ἐς πόντον φόρτον τ' ἐς πάντα τίθεσθαι,
σπεύδειν δ' ὅττι τάχιστα πάλιν οἶκόνδε νέεσθαι·
μηδὲ μένειν οἶνόν τε νέον καὶ ὀπωρινὸν ὄμϐρον
675 καὶ χειμῶν' ἐπιόντα Νότοιό τε δεινὰς ἀήτας,
ὅστ' ὤρινε θάλασσαν ὁμαρτήσας Διὸς ὄμϐρῳ
πολλῷ ὀπωρινῷ, χαλεπὸν δέ τε πόντον ἔθηκεν.
ἄλλος δ' εἰαρινὸς πέλεται πλόος ἀνθρώποισιν·
ἦμος δὴ τὸ πρῶτον, ὅσον τ' ἐπιϐᾶσα κορώνη
680 ἴχνος ἐποίησεν, τόσσον πέταλ' ἀνδρὶ φανείῃ
ἐν κράδῃ ἀκροτάτῃ, τότε δ' ἄμϐατός ἐστι θάλασσα·
εἰαρινὸς δ' οὗτος πέλεται πλόος. οὔ μιν ἔγωγε
αἴνημ'· οὐ γὰρ ἐμῷ θυμῷ κεχαρισμένος ἐστίν·
ἁρπακτός· χαλεπῶς κε φύγοις κακόν· ἀλλά νυ καὶ τὰ
685 ἄνθρωποι ῥέζουσιν ἀιδρείῃσι νόοιο·
χρήματα γὰρ ψυχὴ πέλεται δειλοῖσι βροτοῖσιν.
δεινὸν δ' ἐστὶ θανεῖν μετὰ κύμασιν. ἀλλά σ' ἄνωγα
φράζεσθαι τάδε πάντα μετὰ φρεσίν, ὡς ἀγορεύω.
μηδ' ἐν νηυσὶν ἅπαντα βίον κοΐλῃσι τίθεσθαι·
690 ἀλλὰ πλέω λείπειν, τὰ δὲ μείονα φορτίζεσθαι.
δεινὸν γὰρ πόντου μετὰ κύμασι πήματι κύρσαι.
δεινὸν δ', εἴ κ' ἐπ' ἄμαξαν ὑπέρϐιον ἄχθος ἀείρας
ἄξονα. καυάξαις καὶ φορτία μαυρωθείη.
μέτρα φυλάσσεσθαι· καιρὸς δ' ἐπὶ πᾶσιν ἄριστος.
695 Ὡραῖος δὲ γυναῖκα τεὸν ποτὶ οἶκον ἄγεσθαι,
μήτε τριηκόντων ἐτέων μάλα πόλλ' ἀπολείπων
μήτ' ἐπιθεὶς μάλα πολλά· γάμος δέ τοι ὥριος οὗτος·
ἡ δὲ γυνὴ τέτορ' ἡϐώοι, πέμπτῳ δὲ γαμοῖτο.
παρθενικὴν δὲ γαμεῖν, ὥς κ' ἤθεα κεδνὰ διδάξῃς.

Traduction française :

[650] Jamais je n'ai traversé sur un navire la vaste mer que lorsque je vins dans l'Eubée, en quittant Aulis où jadis les Grecs, attendant la fin des tempêtes, avaient rassemblé une nombreuse armée pour voguer de la divine Hellas vers Troie aux belles femmes. Pendant ce voyage, je passai à Chalcis pour disputer les prix du belliqueux Amphidamas, quand ses fils magnanimes proposèrent plusieurs genres de combats. Là je m'enorgueillis d'avoir conquis par mes chants un trépied à deux anses, que je consacrai aux Muses de l'Hélicon, dans les lieux même où, pour la première fois, elles m'avaient inspiré des vers harmonieux. C'est alors seulement que je me confiai aux solides vaisseaux. Cependant je te révélerai les conseils de Jupiter armé de l'égide ; 662 car les Muses m'apprirent à chanter les hymnes célestes. Cinquante jours après la conversion du soleil, lorsque le laborieux été arrive à son terme, c'est l'époque favorable à la navigation. Tu ne verras aucun vaisseau se briser, et la mer n'engloutira pas les voyageurs, à moins que le prudent Neptune qui ébranle la terre ou Jupiter, roi des Immortels, n'ait résolu leur perte. En effet, les maux et les biens sont tous au pouvoir de ces dieux. Les vents alors sont faciles à distinguer, la mer est sûre et tranquille. Encouragé par ces vents, lance sur cette mer ton rapide navire, que tu auras soigneusement rempli de marchandises. Mais hâte-toi de revenir dans tes foyers le plus tôt qu'il te sera possible ; n'attends pas le vin nouveau, les inondations de l'automne, l'approche de l'hiver, ni le souffle impétueux du Notus qui, accompagnant les abondantes pluies de Jupiter, rend la mer orageuse et difficile. 678 On peut encore s'embarquer au printemps, lorsque l'homme voit bourgeonner à la cime du figuier des premières feuilles aussi peu sensibles que les traces d'une corneille qui glisse sur la terre ; alors la mer est accessible. C'est l'époque de la navigation du printemps ; mais je ne l'approuve pas ; elle ne plaît point à mon esprit, parce qu'il faut toujours en saisir l'occasion. 684 Tu auras de la peine à fuir le danger ; néanmoins les hommes s'y exposent follement ; car la richesse est la vie même pour les malheureux mortels. Cependant il est cruel de périr dans les flots. Je t'engage à méditer dans le fond de ta pensée tous les conseils que je te donne. Ne va point placer ta fortune entière sur tes profonds vaisseaux ; laisse le plus grand nombre de tes biens et n'emporte que la moindre partie. Il est aussi terrible de rencontrer sa perte dans les vagues de la mer, que si, après avoir placé sur un chariot un fardeau trop pesant, tu voyais se briser son essieu et se perdre toutes tes marchandises. 694 Agis toujours avec prudence. L'occasion en toute chose est ce qui vaut le mieux. Conduis une épouse dans ta maison, quand tu n'auras ni beaucoup moins, ni beaucoup plus de trente ans : c'est l'âge convenable pour l'hymen. Que ta femme soit nubile depuis quatre ans, et se marie la cinquième année. Epouse-la vierge, afin de lui apprendre des moeurs chastes.





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Dernière mise à jour : 25/06/2009