HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hésiode, Les travaux et les jours

Vers 600-649

  Vers 600-649

[600] μέτρῳ δ' εὖ κομίσασθαι ἐν ἄγγεσιν· αὐτὰρ ἐπὴν δὴ
πάντα βίον κατάθηαι ἐπάρμενον ἔνδοθι οἴκου,
θῆτά τ' ἄοικον ποιεῖσθαι καὶ ἄτεκνον ἔριθον
δίζησθαι κέλομαι· χαλεπὴ δ' ὑπόπορτις ἔριθος·
καὶ κύνα καρχαρόδοντα κομεῖν, μὴ φείδεο σίτου,
605 μή ποτέ σ' ἡμερόκοιτος ἀνὴρ ἀπὸ χρήμαθ' ἕληται.
χόρτον δ' ἐσκομίσαι καὶ συρφετόν, ὄφρα τοι εἴη
βουσὶ καὶ ἡμιόνοισιν ἐπηετανόν. αὐτὰρ ἔπειτα
δμῶας ἀναψῦξαι φίλα γούνατα καὶ βόε λῦσαι.
Εὖτ' ἂν δ' Ὠαρίων καὶ Σείριος ἐς μέσον ἔλθῃ
610 οὐρανόν, Ἀρκτοῦρον δ' ἐσίδῃ ῥοδοδάκτυλος Ηώς,
Πέρση, τότε πάντας ἀποδρέπεν οἴκαδε βότρυς·
δεῖξαι δ' ἠελίῳ δέκα τ' ἤματα καὶ δέκα νύκτας,
πέντε δὲ συσκιάσαι, ἕκτῳ δ' εἰς ἄγγε' ἀφύσσαι
δῶρα Διωνύσου πολυγηθέος. αὐτὰρ ἐπὴν δὴ
615 Πληιάδες θ' Ὑάδες τε τό τε σθένος Ὠαρίωνος
δύνωσιν, τότ' ἔπειτ' ἀρότου μεμνημένος εἶναι
ὡραίου· πλειὼν δὲ κατὰ χθονὸς ἄρμενος εἶσιν.
Εἰ δέ σε ναυτιλίης δυσπεμφέλου ἵμερος αἱρεῖ,
εὖτ' ἂν Πληιάδες σθένος ϐριμον Ὠαρίωνος
620 φεύγουσαι πίπτωσιν ἐς ἠεροειδέα πόντον,
δὴ τότε παντοίων ἀνέμων θυίουσιν ἀῆται·
καὶ τότε μηκέτι νῆας ἔχειν ἐνὶ οἴνοπι πόντῳ,
γῆν ἐργάζεσθαι μεμνημένος, ὥς σε κελεύω.
νῆα δ' ἐπ' ἠπείρου ἐρύσαι πυκάσαι τε λίθοισι
625 πάντοθεν, ὄφρ' ἴσχωσ' ἀνέμων μένος ὑγρὸν ἀέντων,
χείμαρον ἐξερύσας, ἵνα μὴ πύθῃ Διὸς ὄμϐρος.
ὅπλα δ' ἐπάρμενα πάντα τεῷ ἐγκάτθεο οἴκῳ
εὐκόσμως στολίσας νηὸς πτερὰ ποντοπόροιο·
πηδάλιον δ' ἐυεργὲς ὑπὲρ καπνοῦ κρεμάσασθαι.
630 αὐτὸς δ' ὡραῖον μίμνειν πλόον, εἰσόκεν ἔλθῃ·
καὶ τότε νῆα θοὴν ἅλαδ' ἑλκέμεν, ἐν δέ τε φόρτον
ἄρμενον ἐντύνασθαι, ἵν' οἴκαδε κέρδος ἄρηαι,
ὥς περ ἐμός τε πατὴρ καὶ σός, μέγα νήπιε Πέρσῃ,
πλωίζεσκ' ἐν νηυσί, βίου κεχρημένος ἐσθλοῦ·
635 ὅς ποτε καὶ τῇδ' ἦλθε, πολὺν διὰ πόντον ἀνύσσας,
Κύμην Αἰολίδα προλιπών, ἐν νηὶ μελαίνῃ·
οὐκ ἄφενος φεύγων οὐδὲ πλοῦτόν τε καὶ ὄλϐον,
ἀλλὰ κακὴν πενίην, τὴν Ζεὺς ἄνδρεσσι δίδωσιν·
νάσσατο δ' ἄγχ' Ἑλικῶνος ὀιζυρῇ ἐνὶ κώμῃ,
640 Ἄσκρῃ, χεῖμα κακῇ, θέρει ἀργαλέῃ, οὐδέ ποτ' ἐσθλῇ.
τύνη δ', Πέρση, ἔργων μεμνημένος εἶναι
ὡραίων πάντων, περὶ ναυτιλίης δὲ μάλιστα.
νῆ' ὀλίγην αἰνεῖν, μεγάλῃ δ' ἐνὶ φορτία θέσθαι.
μείζων μὲν φόρτος, μεῖζον δ' ἐπὶ κέρδεϊ κέρδος
645 ἔσσεται, εἴ κ' ἄνεμοί γε κακὰς ἀπέχωσιν ἀήτας.
Εὖτ' ἂν ἐπ' ἐμπορίην τρέψας ἀεσίφρονα θυμὸν
βούληαι χρέα τε προφυγεῖν καὶ λιμὸν ἀτερπέα,
δείξω δή τοι μέτρα πολυφλοίσϐοιο θαλάσσης,
οὔτε τι ναυτιλίης σεσοφισμένος οὔτε τι νηῶν.
[600] Mesure le grain et dépose-le soigneusement dans les urnes. Lorsque tu auras chez toi renfermé ta récolte entière, je t'engage à louer un mercenaire sans maison, à chercher une servante sans enfants, car celle qui en a devient trop importune. Procure-toi aussi un chien à la dent dévorante et ne lui épargne point la nourriture, de peur que le voleur qui dort pendant le jour ne vienne t'enlever tes richesses. Amasse le foin et la paille qui te serviront à nourrir durant une année tes boeufs et tes mulets. Mais ensuite laisse reposer les genoux de tes esclaves et dételle tes boeufs. 609 Lorsque Orion et Sirius seront parvenus jusqu'au milieu du ciel, et que l'Aurore aux doigts de rose contemplera Arcture, ô Persès ! cueille tous les raisins et apporte-les dans ta demeure ; expose-les au soleil dix jours et dix nuits. Conserve-les à l'ombre pendant cinq jours, et le sixième, renferme dans les vases ces présents du joyeux Bacchus. Quand les Pléiades, les Hyades et l'impétueux Orion auront disparu, rappelle-toi que c'est la saison du labourage. Qu'ainsi l'année soit remplie tout entière par des travaux champêtres. 618 Si le désir de la périlleuse navigation s'est emparé de ton âme, redoute l'époque où les Pléiades, fuyant l'impétueux Orion, se plongent dans le sombre Océan ; alors se déchaîne le souffle de tous les vents ; n'expose pas tes navires aux fureurs de la mer ténébreuse. Souviens-toi plutôt, comme je te le conseille, de travailler la terre ; tire le vaisseau sur le continent et assujettis-le de tous côtés avec des pierres qui arrêteront la violence des vents humides. Songe à vider la sentine, pour qu'elle ne soit point gâtée par la pluie de Jupiter. 627 Renferme tous les agrès dans ta maison. Replie avec soin les ailes du vaisseau qui traverse les mers. Suspends au-dessus de la fumée de ton foyer le superbe gouvernail et attends la saison propice aux courses maritimes. Quand elle sera venue, lance à la mer ton léger navire et remplis-le d'une cargaison convenable qui, à ton retour, te procurera des bénéfices. 634 C'est ainsi que notre père, imprudent Persès, naviguait en cherchant un honnête moyen d'existence. Autrefois, abandonnant la Cume d'Éolide, il arriva dans ce pays, après avoir franchi sur un noir vaisseau l'immense étendue de la mer. Il ne fuyait pas la fortune, la richesse et l'opulence, mais la cruelle pauvreté que Jupiter envoie aux hommes. 639 Enfin, il s'établit prés de l'Hélicon, dans Ascra, misérable village, affreux l'hiver incommode l'été, désagréable toujours. Pour toi, ô Persès ! souviens-toi de ne te livrer à tous les travaux et surtout à la navigation que dans la saison propice. Fais l'éloge d'un petit bâtiment, mais remplis un grand vaisseau de marchandises. Plus la cargaison est considérable, plus tu accumuleras profits sur profits, si toutefois les vents retiennent leur souffle désastreux. Si, tournant vers le commerce ton esprit imprudent, tu veux éviter les dettes et la cruelle famine, je t'enseignerai les moyens d'affronter la mer retentissante, bien que je sois inexpérimenté dans l'art de la navigation.


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Dernière mise à jour : 25/06/2009