HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hésiode, Le bouclier d'Hercule

δριμεῖαν



Texte grec :

[400] οἷα Διώνυσος δῶκ᾽ ἀνδράσι χάρμα καὶ ἄχθος·
τὴν ὥρην μάρναντο, πολὺς δ᾽ ὀρυμαγδὸς ὀρώρει.
ὡς δὲ λέοντε δύω ἀμφὶ κταμένης ἐλάφοιο
ἀλλήλοις κοτέοντες ἐπὶ σφέας ὁρμήσωσι,
δεινὴ δέ σφ᾽ ἰαχὴ ἄραβός θ᾽ ἅμα γίγνετ᾽ ὀδόντων·
405 οἳ δ᾽ ὥς τ᾽ αἰγυπιοὶ γαμψώνυχες, ἀγκυλοχεῖλαι,
πέτρῃ ἔφ᾽ ὑψηλῇ μεγάλα κλάζοντε μάχονται
αἰγὸς ὀρεσσινόμου ἢ ἀγροτέρης ἐλάφοιο
πίονος, ἥν τ᾽ ἐδάμασσε βαλὼν αἰζήιος ἀνὴρ
ἰῷ ἀπὸ νευρῆς, αὐτὸς δ᾽ ἀπαλήσεται ἄλλῃ
410 χώρου ἄιδρις ἐών· οἳ δ᾽ ὀτραλέως ἐνόησαν,
ἐσσυμένως δέ οἱ ἀμφὶ μάχην δριμεῖαν ἔθεντο·
ὣς οἳ κεκλήγοντες ἐπ᾽ ἀλλήλοισιν ὄρουσαν.
ἔνθ᾽ ἦ τοι Κύκνος μὲν ὑπερμενέος Διὸς υἱὸν
κτεινέμεναι μεμαὼς σάκει ἔμβαλε χάλκεον ἔγχος,
415 οὐδ᾽ ἔρρηξεν χαλκόν· ἔρυτο δὲ δῶρα θεοῖο.
Ἀμφιτρυωνιάδης δέ, βίη Ἡρακληείη,
μεσσηγὺς κόρυθός τε καὶ ἀσπίδος ἔγχεϊ μακρῷ
αὐχένα γυμνωθέντα θοῶς ὑπένερθε γενείου
ἤλασ᾽ ἐπικρατέως· ἀπὸ δ᾽ ἄμφω κέρσε τένοντε
420 ἀνδροφόνος μελίη· μέγα γὰρ σθένος ἔμπεσε φωτός.
ἤριπε δ᾽, ὡς ὅτε τις δρῦς ἤριπεν ἢ ὅτε πεύκη
ἠλίβατος, πληγεῖσα Διὸς ψολόεντι κεραυνῷ·
ὣς ἔριπ᾽· ἀμφὶ δέ οἱ βράχε τεύχεα ποικίλα χαλκῷ.
τὸν μὲν ἔπειτ᾽ εἴασε Διὸς ταλακάρδιος υἱός,
425 αὐτὸς δὲ βροτολοιγὸν Ἄρην προσιόντα δοκεύσας,
δεινὸν ὁρῶν ὄσσοισι, λέων ὣς σώματι κύρσας,
ὅς τε μάλ᾽ ἐνδυκέως ῥινὸν κρατεροῖς ὀνύχεσσι
σχίσσας ὅττι τάχιστα μελίφρονα θυμὸν ἀπηύρα·
ἐμ μένεος δ᾽ ἄρα τοῦ γε κελαινὸν πίμπλαται ἦτορ·
430 γλαυκιόων δ᾽ ὄσσοις δεινὸν πλευράς τε καὶ ὤμους
οὐρῇ μαστιόων ποσσὶν γλάφει, οὐδέ τις αὐτὸν
ἔτλη ἐς ἄντα ἰδὼν σχεδὸν ἐλθέμεν οὐδὲ μάχεσθαι·
τοῖος ἄρ᾽ Ἀμφιτρυωνιάδης, ἀκόρητος ἀυτῆς,
ἀντίος ἔστη Ἄρηος, ἐνὶ φρεσὶ θάρσος ἀέξων,
435 ἐσσυμένως· ὃ δέ οἱ σχεδὸν ἤλυθεν ἀχνύμενος κῆρ·
ἀμφότεροι δ᾽ ἰάχοντες ἐπ᾽ ἀλλήλοισιν ὄρουσαν.
ὡς δ᾽ ὅτ᾽ ἀπὸ μεγάλου πέτρη πρηῶνος ὀρούσῃ,
μακρὰ δ᾽ ἐπιθρῴσκουσα κυλίνδεται, ἣ δέ τε ἠχῇ
ἔρχεται ἐμμεμαυῖα, πάγος δέ οἱ ἀντεβόλησεν
440 ὑψηλός· τῷ δὴ συνενείκεται, ἔνθα μιν ἴσχει·
τόσσῃ ὃ μὲν ἰαχῇ βρισάρματος οὔλιος Ἄρης
κεκληγὼς ἐπόρουσεν· ὃ δ᾽ ἐμμαπέως ὑπέδεκτο.
αὐτὰρ Ἀθηναίη, κούρη Διὸς αἰγιόχοιο,
ἀντίη ἦλθεν Ἄρηος ἐρεμνὴν αἰγίδ᾽ ἔχουσα·
445 δεινὰ δ᾽ ὑπόδρα ἰδοῦσα ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
Ἆρες, ἔπισχε μένος κρατερὸν καὶ χεῖρας ἀάπτους·
οὐ γάρ τοι θέμις ἐστὶν ἀπὸ κλυτὰ τεύχεα δῦσαι
Ἡρακλέα κτείναντα, Διὸς θρασυκάρδιον υἱόν·
ἀλλ᾽ ἄγε παῦε μάχην, μηδ᾽ ἀντίος ἵστασ᾽ ἐμεῖο.

Traduction française :

[400] que Bacchus donne aux humains pour leur joie et pour leur malheur : c'était alors que ces héros combattaient, et leurs tumultueuses clameurs retentissaient de toutes parts. 402 Tels deux lions, se disputant une biche qui vient de périr, s'élancent furieux l'un contre l'autre, ils poussent d'affreux rugissements et leurs dents s'entre-choquent ; tels encore, sur une roche élevée, deux vautours aux serres aiguës, aux becs recourbés, combattent à grands cris pour une chèvre des montagnes ou pour la grasse dépouille d'une biche sauvage, que tua la flèche lancée par l'arc d'un jeune chasseur, tandis que ce chasseur s'égare, incertain de sa route, ils s'en aperçoivent aussitôt et commencent une lutte opiniâtre, ainsi les deux rivaux se jetèrent, en criant, l'un sur l'autre. 413 Cycnus, impatient d'immoler le fils du puissant Jupiter, frappa son bouclier d'un javelot d'airain, mais sans pouvoir le briser ; car les présents de Vulcain défendaient Hercule. 416 Le fils d'Amphitryon, le puissant Hercule, lançant rapidement sa longue javeline, atteignit Cycnus au-dessous du menton, entre le casque et le bouclier, à l'endroit où le cou restait découvert ; la pointe homicide lui trancha les deux muscles, car son vainqueur l'avait accablé d'un coup violent. Il tomba comme un chêne ou un roc élevé frappé par la brûlante foudre de Jupiter. Dans sa chute, retentirent autour de lui ses armes étincelantes d'airain. Le fils patient de Jupiter abandonna sa victime, et voyant s'avancer Mars, ce fléau des humains, lui lança de farouches regards. 426 Lorsqu'un lion a trouvé un animal vivant, soudain de ses ongles vigoureux il le déchire et lui arrache la douce existence, son cœur avide se rassasie de sa fureur, il roule des yeux effrayants, bat de la queue ses flancs et ses épaules, creuse du pied la terre, et nul à cet aspect n'ose s'approcher de lui, ni le combattre, 433 ainsi le fils d'Amphitryon, insatiable de batailles, se présenta en face de Mars et son audace s'enflamma plus encore au fond de son cœur. Mars s'avança, la douleur dans l'âme et tous les deux, en criant, fondirent l'un sur l'autre. 437 Comme une pierre détachée du faîte d'une montagne, roule et bondit au loin avec un grand fracas, lorsque enfin elle rencontre dans une colline élevée un obstacle qui arrête sa chute, tel le funeste Mars, qui fait plier les chars sous son poids, s'élança, poussant d'effroyables clameurs. Hercule soutint son choc avec fermeté. 443 Alors Minerve, fille de Jupiter, maître de l'égide, alla au-devant de Mars en agitant sa ténébreuse égide, et, le regardant d'un œil irrité, elle fit voler de sa bouche ces paroles ailées : 446 "O Mars ! Apaise ta bouillante audace et retiens tes mains invincibles. Le sort ne te permet pas de tuer Hercule, ce fils intrépide de Jupiter, ni de le dépouiller de sa glorieuse armure. Cesse donc le combat et ne lutte pas contre moi."





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Dernière mise à jour : 18/06/2009