HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hésiode, Le bouclier d'Hercule

Vers 350-399

  Vers 350-399

[350] κύκνε πέπον, τί νυ νῶιν ἐπίσχετον ὠκέας ἵππους
ἀνδράσιν, οἵ τε πόνου καὶ ὀιζύος ἴδριές εἰμεν;
ἀλλὰ παρὲξ ἔχε δίφρον ἐύξοον ἠδὲ κελεύθου
εἶκε παρὲξ ἰέναι. Τρηχῖνα δέ τοι παρελαύνω
ἐς Κήυκα ἄνακτα· γὰρ δυνάμι τε καὶ αἰδοῖ
355 Τρηχῖνος προβέβηκε, σὺ δεὖ μάλα οἶσθα καὶ αὐτός·
τοῦ γὰρ ὀπυίεις παῖδα Θεμιστονόην κυανῶπιν.
πέπον, οὐ μὲν γὰρ τοι Ἄρης θανάτοιο τελευτὴν
ἀρκέσει, εἰ δὴ νῶι συνοισόμεθα πτολεμίζειν.
ἤδη μέν τέ φημι καὶ ἄλλοτε πειρηθῆναι
360 ἔγχεος ἡμετέρου, ὅθὑπὲρ Πύλου ἠμαθόεντος
ἀντίος ἔστη ἐμεῖο, μάχης ἄμοτον μενεαίνων.
τρὶς μὲν ἐμῷ ὑπὸ δουρὶ τυπεὶς ἠρείσατο γαίῃ
οὐταμένου σάκεος, τὸ δὲ τέτρατον ἤλασα μηρὸν
παντὶ μένει σπεύδων, διὰ δὲ μέγα σαρκὸς ἄραξα.
365 πρηνὴς δἐν κονίῃσι χαμαὶ πέσεν ἔγχεος ὁρμῇ.
ἔνθα κε δὴ λωβητὸς ἐν ἀθανάτοισιν ἐτύχθη
χερσὶν ὕφἡμετέρῃσι λιπὼν ἔναρα βροτόεντα.
ὣς ἔφατ᾽· οὐδἄρα Κύκνος ἐυμμελίης ἐμενοίνα
τῷ ἐπιπειθόμενος ἐχέμεν ἐρυσάρματας ἵππους.
370 δὴ τότἀπεὐπλεκέων δίφρων θόρον αἶψἐπὶ γαῖαν
παῖς τε Διὸς μεγάλου καὶ Ἐνυαλίοιο ἄνακτος.
ἡνίοχοι δἔμπλην ἔλασαν καλλίτριχας ἵππους·
τῶν δὕπο σευομένων κανάχιζε πόσεὐρεῖα χθών.
ὡς δὅτἀφὑψηλῆς κορυφῆς ὄρεος μεγάλοιο
375 πέτραι ἀποθρῴσκωσιν, ἐπἀλλήλῃς δὲ πέσωσι,
πολλαὶ δὲ δρῦς ὑψίκομοι, πολλαὶ δὲ τε πεῦκαι
αἴγειροί τε τανύρριζοι ῥήγνυνται ὑπαὐτέων
ῥίμφα κυλινδομένων, εἵως πεδίονδἀφίκωνται,
ὣς οἳ ἐπἀλλήλοισι πέσον μέγα κεκλήγοντες.
380 πᾶσα δὲ Μυρμιδόνων τε πόλις κλειτή τἸαωλκὸς
Ἄρνη τἠδἙλίκη Ἄνθειά τε ποιήεσσα
φωνῇ ὕπἀμφοτέρων μεγάλἴαχον· οἳ δἀλαλητῷ
θεσπεσίῳ σύνισαν· μέγα δἔκτυπε μητίετα Ζεύς.
κὰδ δἄρἀποὐρανόθεν ψιάδας βάλεν αἱματοέσσας,
385 σῆμα τιθεὶς πολέμοιο ἑῷ μεγαθαρσέι παιδί.
οἷος δἐν βήσσῃς ὄρεος χαλεπὸς προϊδέσθαι
κάπρος χαυλιόδων φρονέει θυμῷ μαχέσασθαι
ἀνδράσι θηρευτῇς, θήγει δέ τε λευκὸν ὀδόντα
δοχμωθείς, ἀφρὸς δὲ περὶ στόμα μαστιχόωντι
390 λείβεται, ὄσσε δέ οἱ πυρὶ λαμπετόωντι ἔικτον,
ὀρθὰς δἐν λοφιῇ φρίσσει τρίχας ἀμφί τε δειρήν·
τῷ ἴκελος Διὸς υἱὸς ἀφἱππείου θόρε δίφρου.
ἦμος δὲ χλοερῷ κυανόπτερος ἠχέτα τέττιξ
ὄζῳ ἐφεζόμενος θέρος ἀνθρώποισιν ἀείδειν
395 ἄρχεται, τε πόσις καὶ βρῶσις θῆλυς ἐέρση,
καί τε πανημέριός τε καὶ ἠώιος χέει αὐδὴν
ἴδει ἐν αἰνοτάτῳ, ὅτε τε χρόα Σείριος ἄζει,
τῆμος δὴ κέγχροισι πέρι γλῶχες τελέθουσι
τούς τε θέρει σπείρουσιν, ὅτὄμφακες αἰόλλονται,
[350] "Lâche Cycnus ! pourquoi diriger ces rapides coursiers contre des hommes endurcis comme nous par le travail et par la souffrance ? Détourne ton char éclatant et cède-moi le chemin. Je vais à Trachine, auprès du roi Céyx, qui, puissant et respecté, règne dans cette ville : tu le sais par toi-même, puisque tu as épousé sa fille, Thémisthonoë aux yeux noirs. 357 Lâche ! Mars ne repoussera pas la mort loin de toi, si nous nous mesurons tous les deux. Jadis, il éprouva le pouvoir de ma lance lorsque, me disputant la sablonneuse Pylos, il osa me résister, dans son insatiable ardeur de guerre et de carnage. 362 Blessé trois fois, il se vit forcé de s'appuyer contre la terre ; j'avais déjà frappé son bouclier, lorsque du quatrième coup je lui perçai la cuisse, en l'accablant de toute ma force je déchirai sa chair de part en part, et, le front dans la poussière, il tomba sous le choc de ma lance. Alors, couvert de honte, il retourna parmi les Immortels, laissant entre mes mains ses dépouilles sanglantes." 368 Il dit, mais le belliqueux Cycnus ne voulut pas, docile à la demande d'Hercule, détourner ses vigoureux coursiers. Aussitôt le fils du grand Jupiter et le fils du terrible Mars s'élancèrent du haut de leurs solides chars. Les écuyers rapprochèrent les chevaux à la belle crinière et sous le choc de leurs pas la vaste terre gémit profondément. 374 Comme du faîte élevé d'une grande montagne, de lourds rochers se précipitent en roulant les uns sur les autres, et dans leur rapide chute entraînent un grand nombre de chênes à la haute chevelure, de pins et de peupliers aux profondes racines, jusqu'à ce que ces confus débris arrivent tous dans la plaine, ainsi les deux héros s'attaquèrent avec des cris effrayants. 380 Toute la ville des Myrmidons, la célèbre Iaolchos, Acné, Hélice, Anthée aux gras pâturages retentirent des longs éclats de leur voix ; car ils s'entre-choquèrent en poussant d'incroyables clameurs. Le prudent Jupiter fit gronder au loin son tonnerre et laissa tomber du ciel des gouttes de sang, pour donner à son fils intrépide le signal du combat. 386 Lorsque, dans les gorges d'une montagne, un sanglier à l'aspect farouche, aux dents menaçantes, brûle de combattre une troupe de chasseurs, la tête laissée, il aiguise contre eux ses blanches défenses ; l'écume ruisselle de sa gueule prête à les déchirer ; ses yeux ressemblent à la flamme étincelante, et sur son dos, sur son cou se dressent ses poils frémissants : 392 tel le fils de Jupiter s'élança de son char. C'était la saison où la bruyante cigale aux noires ailes, assise sur un verdoyant rameau, commence à prédire aux hommes par ses chants le retour de l'été, la cigale, qui choisit pour boisson et pour nourriture la féconde rosée, et depuis l'aurore jusqu'au déclin du jour ne cesse de faire entendre sa voix, au milieu de la plus ardente chaleur, lorsque le Sirius dessèche tous les corps. C'était la saison où le millet, semé dans l'été, se couronne d'épis, où l'on voit se colorer ces verts raisins


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 18/06/2009