Texte grec :
[9,122] τούτου δὲ Ἀρταΰκτεω τοῦ ἀνακρεμασθέντος προπάτωρ Ἀρτεμβάρης ἐστὶ ὁ Πέρσῃσι
ἐξηγησάμενος λόγον τὸν ἐκεῖνοι ὑπολαβόντες Κύρῳ προσήνεικαν λέγοντα τάδε. (2) “ἐπεὶ Ζεὺς
Πέρσῃσι ἡγεμονίην διδοῖ, ἀνδρῶν δὲ σοὶ Κῦρε, κατελὼν Ἀστυάγην, φέρε, γῆν γὰρ ἐκτήμεθα ὀλίγην
καὶ ταύτην τρηχέαν, μεταναστάντες ἐκ ταύτης ἄλλην σχῶμεν ἀμείνω. εἰσὶ δὲ πολλαὶ μὲν
ἀστυγείτονες πολλαὶ δὲ καὶ ἑκαστέρω, τῶν μίαν σχόντες πλέοσι ἐσόμεθα θωμαστότεροι. οἰκὸς δὲ
ἄνδρας ἄρχοντας τοιαῦτα ποιέειν· κότε γὰρ δὴ καὶ παρέξει κάλλιον ἢ ὅτε γε ἀνθρώπων τε πολλῶν
ἄρχομεν πάσης τε τῆς Ἀσίης;„ (3) Κῦρος δὲ ταῦτα ἀκούσας καὶ οὐ θωμάσας τὸν λόγον ἐκέλευε
ποιέειν ταῦτα, οὕτω δὲ αὐτοῖσι παραίνεε κελεύων παρασκευάζεσθαι ὡς οὐκέτι ἄρξοντας ἀλλ᾽
ἀρξομένους· φιλέειν γὰρ ἐκ τῶν μαλακῶν χώρων μαλακοὺς γίνεσθαι· οὐ γὰρ τι τῆς αὐτῆς γῆς εἶναι
καρπόν τε θωμαστὸν φύειν καὶ ἄνδρας ἀγαθοὺς τὰ πολέμια. (4) ὥστε συγγνόντες Πέρσαι οἴχοντο
ἀποστάντες, ἑσσωθέντες τῇ γνώμῃ πρὸς Κύρου, ἄρχειν τε εἵλοντο λυπρὴν οἰκέοντες μᾶλλον ἢ
πεδιάδα σπείροντες ἄλλοισι δουλεύειν.
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Traduction française :
[9,122] CXXII. Cet Artayctès qu'on mit en croix était petit-fils d'Artembarès,
qui tint aux Perses un discours qu'ils rendirent à Cyrus, et que voici :
« Puisque Jupiter a donné l'empire aux Perses, et qu'après avoir
renversé Astyages de dessus le trône, il vous y a élevé par préférence
à tout autre, quittons notre pays petit et montueux, et occupons-en un
meilleur. Il y en a plusieurs dans notre voisinage ; il y en a de plus
éloignés. Choisissons-en un pour nous y établir, et la plupart des
peuples nous trouveront plus dignes de leur admiration. Cela convient
à une nation qui a en main la puissance souveraine. Or, quand se
présentera-t-il une plus belle occasion que celle où nous dominons sur
un grand nombre de peuples et sur l'Asie entière ? » Cyrus ne goûta
point ce discours. Il consentit cependant à leur demande ; mais en
même temps il avertit les Perses de se préparer à devenir les esclaves
des peuples auxquels ils commandaient ; car, ajouta-t-il, les pays les
plus délicieux ne produisent ordinairement que des hommes mous et
efféminés, et la même terre qui porte les plus beaux fruits n'engendre
point des hommes belliqueux. Les Perses, convaincus que le sentiment
de Cyrus était le meilleur, s'en allèrent en condamnant le leur, et
préférèrent un pays incommode avec l'empire à un excellent avec l'esclavage. |
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