Texte grec :
[8,74] οἳ μὲν δὴ ἐν τῷ Ἰσθμῷ τοιούτῳ πόνῳ συνέστασαν, ἅτε περὶ τοῦ παντὸς ἤδη δρόμου θέοντες καὶ
τῇσι νηυσὶ οὐκ ἐλπίζοντες ἐλλάμψεσθαι· οἳ δὲ ἐν Σαλαμῖνι ὅμως ταῦτα πυνθανόμενοι ἀρρώδεον, οὐκ
οὕτω περὶ σφίσι αὐτοῖσι δειμαίνοντες ὡς περὶ τῇ Πελοποννήσῳ. (2) τέως μὲν δὴ αὐτῶν ἀνὴρ ἀνδρὶ
παραστὰς σιγῇ λόγον ἐποιέετο, θῶμα ποιεύμενοι τὴν Εὐρυβιάδεω ἀβουλίην· τέλος δὲ ἐξερράγη ἐς τὸ
μέσον. σύλλογός τε δὴ ἐγίνετο καὶ πολλὰ ἐλέγετο τῶν αὐτῶν, οἳ μὲν ὡς ἐς τὴν Πελοπόννησον χρεὸν
εἴη ἀποπλέειν καὶ περὶ ἐκείνης κινδυνεύειν μηδὲ πρὸ χώρης δοριαλώτου μένοντας μάχεσθαι, Ἀθηναῖοι
δὲ καὶ Αἰγινῆται καὶ Μεγαρέες αὐτοῦ μένοντας ἀμύνεσθαι.
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Traduction française :
[8,74] LXXlV. Les Grecs qui étaient à l'isthme s'occupaient de ce travail
avec autant d'ardeur que si c'eût été leur dernière ressource, et qu'ils
eussent perdu l'espoir de se distinguer sur mer. Ceux qui étaient à
Salamine, apprenant la marche des Barbares, étaient également saisis
de crainte, quoique ce fût moins pour eux que pour le Péloponnèse.
Étonnés de l'imprudence d'Eurybiades, ils se communiquèrent d'abord
en secret ce qu'ils en pensaient; mais enfin ils éclatèrent, et il fallut
assembler le conseil. La même question fut beaucoup agitée : les uns
furent d'avis de cingler vers le Péloponnèse, et de s'exposer plutôt
pour sa défense que de rester à Salamine, et d'y combattre pour un
pays déjà subjugué; les Athéniens, les Éginètes et les Mégariens soutinrent,
au contraire, qu'il fallait livrer bataille à l'endroit où l'on se trouvait.
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