Texte grec :
[8,69] ταῦτα λεγούσης πρὸς Μαρδόνιον, ὅσοι μὲν ἦσαν εὔνοοι τῇ Ἀρτεμισίῃ, συμφορὴν ἐποιεῦντο τοὺς
λόγους ὡς κακόν τι πεισομένης πρὸς βασιλέος, ὅτι οὐκ ἔα ναυμαχίην ποιέεσθαι· οἳ δὲ ἀγαιόμενοί τε καὶ
φθονέοντες αὐτῇ, ἅτε ἐν πρώτοισι τετιμημένης διὰ πάντων τῶν συμμάχων, ἐτέρποντο τῇ ἀνακρίσι ὡς
ἀπολεομένης αὐτῆς. (2) ἐπεὶ δὲ ἀνηνείχθησαν αἱ γνῶμαι ἐς Ξέρξην, κάρτα τε ἥσθη τῇ γνώμῃ τῇ
Ἀρτεμισίης, καὶ νομίζων ἔτι πρότερον σπουδαίην εἶναι τότε πολλῷ μᾶλλον αἴνεε. ὅμως δὲ τοῖσι πλέοσι
πείθεσθαι ἐκέλευε, τάδε καταδόξας, πρὸς μὲν Εὐβοίῃ σφέας ἐθελοκακέειν ὡς οὐ παρεόντος αὐτοῦ, τότε
δὲ αὐτὸς παρεσκεύαστο θεήσασθαι ναυμαχέοντας.
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Traduction française :
[8,69] LXIX. Les amis d'Artémise craignaient que le discours qu'elle avait
tenu à Mardonius ne lui attirât quelque disgrâce de la part du roi, parce
qu'elle tâchait de le détourner de combattre sur mer. Ceux qui lui
portaient envie, et qui étaient jaloux de ce que ce prince l'honorait plus
que tous les autres alliés, furent charmés de sa réponse, ne doutant
pas qu'elle n'occasionnât sa perte. Lorsqu'on eut fait à Xerxès le
rapport des avis, celui d'Artémise lui fit beaucoup de plaisir. Il
regardait auparavant cette princesse comme une femme de mérite;
mais, en cette occasion, il en fit encore un plus grand éloge.
Cependant il voulut qu'on suivît l'avis du plus grand nombre ; et
comme il pensait que ses troupes n'avaient pas fait leur devoir de
propos délibéré dans le combat près de l'Eubée, parce qu'il ne s'y était
pas trouvé, il se disposa à être spectateur de celui de Salamine.
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