Texte grec :
[8,57] ἐνθαῦτα δὴ Θεμιστοκλέα ἀπικόμενον ἐπὶ τὴν νέα εἴρετο Μνησίφιλος ἀνὴρ Ἀθηναῖος ὅ τι σφι εἴη
βεβουλευμένον. πυθόμενος δὲ πρὸς αὐτοῦ ὡς εἴη δεδογμένον ἀνάγειν τὰς νέας πρὸς τὸν Ἰσθμὸν καὶ
πρὸ τῆς Πελοποννήσου ναυμαχέειν, εἶπε (2) “οὔτ᾽ ἄρα, ἤν ἀπαείρωσι τὰς νέας ἀπὸ Σαλαμῖνος, περὶ
οὐδεμιῆς ἔτι πατρίδος ναυμαχήσεις· κατὰ γὰρ πόλις ἕκαστοι τρέψονται, καὶ οὔτε σφέας Εὐρυβιάδης
κατέχειν δυνήσεται οὔτε τις ἀνθρώπων ἄλλος ὥστε μὴ οὐ διασκεδασθῆναι τὴν στρατιήν· ἀπολέεταί τε
ἡ Ἑλλὰς ἀβουλίῃσι. ἀλλ᾽ εἴ τις ἐστὶ μηχανή, ἴθι καὶ πειρῶ διαχέαι τὰ βεβουλευμένα, ἤν κως δύνῃ
ἀναγνῶσαι Εὐρυβιάδην μεταβουλεύσασθαι ὥστε αὐτοῦ μένειν”.
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Traduction française :
[8,57] LVII. Lorsque Thémistocle fut arrivé sur son bord, Mnésiphile
d'Athènes lui demanda quelle était la résolution du conseil; et, sur ce qu'il
apprit qu'il avait été décidé qu'on se rendrait à l'isthme, et qu'on livrerait
bataille devant le Péloponnèse, il dit : « Si on lève l'ancre, si l'on quitte
Salamine, il ne se donnera point sur mer de combat pour la patrie.
personne ne retiendra les alliés; Eurybiades lui-même ne le pourra pas :
ils s'en retourneront chacun dans leurs villes; la flotte se séparera, et
la Grèce périra faute d'un bon avis. Allez et tâchez de faire casser ce
décret, s'il en est encore moyen, et engagez par toutes les voies
possibles Eurybiades à changer de sentiment et à rester ici. »
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