Texte grec :
[8,20] οἱ γὰρ Εὐβοέες, παραχρησάμενοι τὸν Βάκιδος χρησμὸν ὡς οὐδὲν λέγοντα, οὔτε τι ἐξεκομίσαντο
οὐδὲν οὔτε προσεσάξαντο ὡς παρεσομένου σφι πολέμου, περιπετέα τε ἐποιήσαντο σφίσι αὐτοῖσι τὰ
πρήγματα. (2) Βάκιδι γὰρ ὧδε ἔχει περὶ τούτων ὁ χρησμός.
φράζεο, βαρβαρόφωνος ὅταν ζυγὸν εἰς ἅλα βάλλῃ
βύβλινον, Εὐβοίης ἀπέχειν πολυμηκάδας αἶγας.
τούτοισι οὐδὲν τοῖσι ἔπεσι χρησαμένοισι ἐν τοῖσι τότε παρεοῦσί τε καὶ προσδοκίμοισι κακοῖσι παρῆν σφι
συμφορῇ χρᾶσθαι πρὸς τὰ μέγιστα.
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Traduction française :
[8,20] XX. Les Eubéens n'avaient pas eu jusqu'alors plus d'égard pour
l'oracle de Bacis que s'il n'eût rien signifié. Ils n'avaient ni transporté
leurs effets hors de leur pays, ni fait venir les provisions nécessaires,
comme l'auraient dû des gens menacés d'une guerre prochaine ; et,
par cette conduite, ils avaient mis leurs affaires dans une situation très
critique. Voici l'oracle de Bacis qui les concernait : « Lorsqu'un Barbare
captivera la mer sous un joug de cordes, éloigne tes chèvres
bêlantes des rivages de l'Eubée. » Comme ils n'avaient pas profité du
sens de ces vers dans leurs maux actuels, et dans ceux qui les
menaçaient, il devait leur arriver les plus grands malheurs.
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