Texte grec :
[7,6] ταῦτα ἔλεγε οἷα νεωτέρων ἔργων ἐπιθυμητὴς ἐὼν καὶ θέλων αὐτὸς τῆς Ἑλλάδος ὕπαρχος εἶναι.
χρόνῳ δὲ κατεργάσατό τε καὶ ἀνέπεισε ὥστε ποιέειν ταῦτα Ξέρξην· συνέλαβε γὰρ καὶ ἄλλα οἱ
σύμμαχα γενόμενα ἐς τὸ πείθεσθαι Ξέρξην. (2) τοῦτο μὲν ἀπὸ τῆς Θεσσαλίης παρὰ τῶν Ἀλευαδέων
ἀπιγμένοι ἄγγελοι ἐπεκαλέοντο βασιλέα πᾶσαν προθυμίην παρεχόμενοι ἐπὶ τὴν Ἑλλάδα· οἱ δὲ
Ἀλευάδαι οὗτοι ἦσαν Θεσσαλίης βασιλέες. τοῦτο δὲ Πεισιστρατιδέων οἱ ἀναβεβηκότες ἐς Σοῦσα, τῶν τε
αὐτῶν λόγων ἐχόμενοι τῶν καὶ οἱ Ἀλευάδαι, καὶ δή τι πρὸς τούτοισι ἔτι πλέον προσωρέγοντό οἱ· (3)
ἔχοντες Ὀνομάκριτον ἄνδρα Ἀθηναῖον, χρησμολόγον τε καὶ διαθέτην χρησμῶν τῶν Μουσαίου,
ἀναβεβήκεσαν, τὴν ἔχθρην προκαταλυσάμενοι. ἐξηλάσθη γὰρ ὑπὸ Ἱππάρχου τοῦ Πεισιστράτου ὁ
Ὀνομάκριτος ἐξ Ἀθηνέων, ἐπ᾽ αὐτοφώρῳ ἁλοὺς ὑπὸ Λάσου τοῦ Ἑρμιονέος ἐμποιέων ἐς τὰ Μουσαίου
χρησμόν, ὡς αἱ ἐπὶ Λήμνῳ ἐπικείμεναι νῆσοι ἀφανιζοίατο κατὰ τῆς θαλάσσης. (4) διὸ ἐξήλασέ μιν ὁ
Ἵππαρχος, πρότερον χρεώμενος τὰ μάλιστα. τότε δὲ συναναβὰς ὅκως ἀπίκοιτο ἐς ὄψιν τὴν βασιλέος,
λεγόντων τῶν Πεισιστρατιδέων περὶ αὐτοῦ σεμνοὺς λόγους, κατέλεγε τῶν χρησμῶν· εἰ μέν τι ἐνέοι
σφάλμα φέρον τῷ βαρβάρῳ, τῶν μὲν ἔλεγε οὐδέν, ὁ δὲ τὰ εὐτυχέστατα ἐκλεγόμενος ἔλεγε τόν τε
Ἑλλήσποντον ὡς ζευχθῆναι χρεὸν εἴη ὑπ᾽ ἀνδρὸς Πέρσεω, τήν τε ἔλασιν ἐξηγεόμενος. (5) οὗτός τε δὴ
χρησμῳδέων προσεφέρετο καὶ οἵ τε Πεισιστρατίδαι καὶ οἱ Ἀλευάδαι γνώμας ἀποδεικνύμενοι.
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Traduction française :
[7,6] VI. Mardonius tenait ce langage, parce qu'il était avide de nouveautés,
et qu'il convoitait le gouvernement de la Grèce. Il réussit avec le temps
à engager Xerxès dans cette expédition; car il survint d'autres
événements qui contribuèrent à persuader ce prince. D'un côté, il vint
de Thessalie des ambassadeurs qui invitèrent Xerxès de la part des
Aleuades à marcher contre la Grèce, et qui s'employèrent avec tout le
zèle possible pour l'y déterminer. Les Aleuades étaient rois de
Thessalie. D'un autre côté, ceux d'entre les Pisistratides qui s'étaient
rendus à Suses tenaient le même langage que les Aleuades; et même
il s'y ajoutaient encore d'autres raisons, parce qu'ils avaient avec eux
Onomacrite d'Athènes, devin célèbre, qui faisait commerce des oracles
de Musée. Ils s'étaient réconciliés avec lui avant que d'aller à Suses.
Car il avait été chassé d'Athènes par Hipparque, fils de Pisistrate, parce
que Lasus d'Hermione l'avait pris sur le fait, comme il insérait
parmi les vers de Musée un oracle qui prédisait que les îles voisines de
Lemnos disparaîtraient de la mer. Hipparque l'avait, dis-je, chassé par
cette raison, quoique auparavant il eût été lié avec lui de la plus étroite
amitié. Mais étant allé en ce temps-là à Suses avec les Pisistratides,
comme ceux-ci en parlaient au roi d'une manière honorable, toutes les
fois qu'il se présentait devant ce prince, il lui récitait des oracles. S'il y
en avait qui annonçassent un malheur au barbare, il les passait sous
silence; mais, faisant choix de ceux qui prédisaient d'heureux
événements, il lui disait, en parlant du passage de son armée en
Grèce, qu'il était écrit dans les destinées qu'un Perse joindrait les deux
bords de l'Hellespont par un pont.
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