Texte grec :
[7,223] Ξέρξης δὲ ἐπεὶ ἡλίου ἀνατείλαντος σπονδὰς ἐποιήσατο, ἐπισχὼν χρόνον ἐς ἀγορῆς κου μάλιστα
πληθώρην πρόσοδον ἐποιέετο· καὶ γὰρ ἐπέσταλτο ἐξ Ἐπιάλτεω οὕτω· ἀπὸ γὰρ τοῦ ὄρεος ἡ κατάβασις
συντομωτέρη τε ἐστὶ καὶ βραχύτερος ὁ χῶρος πολλὸν ἤ περ ἡ περίοδός τε καὶ ἀνάβασις. (2) οἵ τε δὴ
βάρβαροι οἱ ἀμφὶ Ξέρξην προσήισαν, καὶ οἱ ἀμφὶ Λεωνίδην Ἕλληνες, ὡς τὴν ἐπὶ θανάτῳ ἔξοδον
ποιεύμενοι, ἤδη πολλῶ μᾶλλον ἢ κατ᾽ ἀρχὰς ἐπεξήισαν ἐς τὸ εὐρύτερον τοῦ αὐχένος. τὸ μὲν γὰρ ἔρυμα
τοῦ τείχεος ἐφυλάσσετο, οἳ δὲ ἀνὰ τὰς προτέρας ἡμέρας ὑπεξιόντες ἐς τὰ στεινόπορα ἐμάχοντο. (3)
τότε δὲ συμμίσγοντες ἔξω τῶν στεινῶν ἔπιπτον πλήθεϊ πολλοὶ τῶν βαρβάρων· ὄπισθε γὰρ οἱ ἡγεμόνες
τῶν τελέων ἔχοντες μάστιγας ἐρράπιζον πάντα ἄνδρα, αἰεὶ ἐς τὸ πρόσω ἐποτρύνοντες. πολλοὶ μὲν δὴ
ἐσέπιπτον αὐτῶν ἐς τὴν θάλασσαν καὶ διεφθείροντο, πολλῷ δ᾽ ἔτι πλεῦνες κατεπατέοντο ζωοὶ ὑπ᾽
ἀλλήλων· ἦν δὲ λόγος οὐδεὶς τοῦ ἀπολλυμένου. (4) ἅτε γὰρ ἐπιστάμενοι τὸν μέλλοντα σφίσι ἔσεσθαι
θάνατον ἐκ τῶν περιιόντων τὸ ὄρος, ἀπεδείκνυντο ῥώμης ὅσον εἶχον μέγιστον ἐς τοὺς βαρβάρους,
παραχρεώμενοί τε καὶ ἀτέοντες.
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Traduction française :
[7,223] CCXXIII. Xerxès fit des libations au lever du soleil, et, après avoir
attendu quelque temps, il se mit en marche vers l'heure où la place est
ordinairement pleine de monde, comme le lui avait recommandé
Éphialtes; car en descendant la montagne le chemin est beaucoup plus
court que lorsqu'il la faut monter et en faire le tour. Les Barbares
s'approchèrent avec Xerxès. Léonidas et les Grecs, marchant comme à
une mort certaine, s'avancèrent beaucoup plus loin qu'ils n'avaient fait
dans le commencement, et jusqu'à l'endroit le plus large du défilé; car
jusqu'alors le mur leur avait tenu lieu de défense. Les jours précédents
ils n'avaient point passé les lieux étroits, et c'était là qu'ils avaient
combattu. Mais ce jour-là le combat s'engagea dans un espace plus
étendu, et il y périt un grand nombre de Barbares. Leurs officiers,
postés derrière les rangs le fouet à la main, frappaient les soldats, et
les animaient continuellement à marcher. Il en tombait beaucoup dans
la mer, où ils trouvaient la fin de leurs jours; il en périssait un plus
grand nombre sous les pieds de leurs propres troupes; mais on n'y
avait aucun égard. Les Grecs, s'attendant à une mort certaine de la
part de ceux qui avaient fait le tour de la montagne, employaient tout
ce qu'ils avaient de forces contre les Barbares, comme des gens
désespérés et qui ne font aucun cas de la vie. Déjà la plupart avaient leurs
piques brisées, et ne se servaient plus contre les Perses que de leurs épées.
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