Texte grec :
[7,170] λέγεται γὰρ Μίνων κατὰ ζήτησιν Δαιδάλου ἀπικόμενον ἐς Σικανίην τὴν νῦν Σικελίην
καλευμένην ἀποθανεῖν βιαίῳ θανάτῳ. ἀνὰ δὲ χρόνον Κρῆτας, θεοῦ σφι ἐποτρύναντος, πάντας πλὴν
Πολιχνιτέων τε καὶ Πραισίων ἀπικομένους στόλῳ μεγάλῳ ἐς Σικανίην πολιορκέειν ἐπ᾽ ἔτεα πέντε
πόλιν Καμικόν, τὴν κατ᾽ ἐμὲ Ἀκραγαντῖνοι ἐνέμοντο· (2) τέλος δὲ οὐ δυναμένους οὔτε ἑλεῖν οὔτε
παραμένειν λιμῷ συνεστεῶτας, ἀπολιπόντας οἴχεσθαι. ὡς δὲ κατὰ Ἰηπυγίην γενέσθαι πλέοντας,
ὑπολαβόντα σφέας χειμῶνα μέγαν ἐκβαλεῖν ἐς τὴν γῆν· συναραχθέντων δὲ τῶν πλοίων, οὐδεμίαν γάρ
σφι ἔτι κομιδὴν ἐς Κρήτην φαίνεσθαι, ἐνθαῦτα Ὑρίην πόλιν κτίσαντας καταμεῖναί τε καὶ
μεταβαλόντας ἀντὶ μὲν Κρητῶν γενέσθαι Ἰήπυγας Μεσσαπίους, ἀντὶ δὲ εἶναι νησιώτας ἠπειρώτας. (3)
ἀπὸ δὲ Ὑρίης πόλιος τὰς ἄλλας οἰκίσαι, τὰς δὴ Ταραντῖνοι χρόνῳ ὕστερον πολλῷ ἐξανιστάντες
προσέπταισαν μεγάλως, ὥστε φόνος Ἑλληνικὸς μέγιστος οὗτος δὴ ἐγένετο πάντων τῶν ἡμεῖς ἴδμεν,
αὐτῶν τε Ταραντίνων καὶ ῾Ρηγίνων, οἳ ὑπὸ Μικύθου τοῦ Χοίρου ἀναγκαζόμενοι τῶν ἀστῶν καὶ
ἀπικόμενοι τιμωροὶ Ταραντίνοισι ἀπέθανον τρισχίλιοι οὕτω· αὐτῶν δὲ Ταραντίνων οὐκ ἐπῆν ἀριθμός.
(4) ὁ δὲ Μίκυθος οἰκέτης ἐὼν Ἀναξίλεω ἐπίτροπος ῾Ρηγίου καταλέλειπτο, οὗτος ὅς περ ἐκπεσὼν ἐκ
῾Ρηγίου καὶ Τεγέην τὴν Ἀρκάδων οἰκήσας ἀνέθηκε ἐν Ὀλυμπίῃ τοὺς πολλοὺς ἀνδριάντας.
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Traduction française :
[7,170] CLXX. On dit que Minos, cherchant Daedale, vint en Sicanie, qui
porte aujourd'hui le nom de Sicile, et qu'il y mourut d'une mort
violente; que quelque temps après les Crétois, excités par un dieu,
passèrent tous en Sicanie avec une grande flotte, excepté les
Polichnites et les Praesiens, et qu'ils assiégèrent pendant cinq ans
la ville de Camicos, qui de mon temps était habitée par des
Agrigentins; enfin que ne pouvant ni la prendre ni en continuer le
siège, à cause de la famine dont ils étaient tourmentés, ils le levèrent;
qu'ayant été surpris d'une tempête furieuse près de l'Iapygie, ils furent
poussés sur la côte avec violence; que leurs vaisseaux s'étant brisés,
et n'ayant plus de ressources pour se transporter en Crète, ils
restèrent dans le pays et y bâtirent la ville d'Hyria; qu'ils changèrent
ensuite leur nom de Crétois en celui d'Iapyges-Messapiens, et que
d'insulaires qu'ils avaient été jusqu'alors ils devinrent habitants de
terre ferme; que cette ville envoya dans la suite des colonies; que
longtemps après, les Tarentins, cherchant à les détruire, reçurent un
furieux échec; de sorte que le carnage des Tarentins et de ceux de
Rhégium fut très considérable, et c'est le plus grand que les Grecs
aient jamais essuyé et dont nous ayons connaissance. Ceux de
Rhégium, forcés par Micythus, fils de Choiros, à marcher au secours
des Tarentins, avaient perdu en cette occasion trois mille hommes ;
mais on n'a point su quelle avait été la perte des Tarentins. Quant à
Micythus, il était serviteur d'Anaxilas, et avait été laissé à Rhégium
pour prendre soin de ses affaires. Ayant été obligé d'abandonner cette
ville, il alla s'établir à Tégée en Arcadie, et consacra un grand nombre
de statues dans Olympie.
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