Texte grec :
[7,161] Γέλων μὲν δὴ ταῦτα προετείνετο, φθάσας δὲ ὁ Ἀθηναίων ἄγγελος τὸν Λακεδαιμονίων ἀμείβετό
μιν τοῖσιδε. “ὦ βασιλεῦ Συρηκοσίων, οὐκ ἡγεμόνος δεομένη ἡ Ἑλλὰς ἀπέπεμψε ἡμέας πρὸς σέ, ἀλλὰ
στρατιῆς. σὺ δὲ ὅκως μὲν στρατιὴν πέμψεις μὴ ἡγεύμενος τῆς Ἑλλάδος οὐ προφαίνεις, ὡς δὲ
στρατηγήσεις αὐτῆς γλίχεαι. (2) ὅσον μέν νυν παντὸς τοῦ Ἑλλήνων στρατοῦ ἐδέεο ἡγέεσθαι, ἐξήρκεε
ἡμῖν τοῖσι Ἀθηναίοισι ἡσυχίην ἄγειν, ἐπισταμένοισι ὡς ὁ Λάκων ἱκανός τοι ἔμελλε ἔσεσθαι καὶ ὑπὲρ
ἀμφοτέρων ἀπολογεύμενος· ἐπείτε δὲ ἁπάσης ἀπελαυνόμενος δέεαι τῆς ναυτικῆς ἄρχειν, οὕτω ἔχει τοι·
οὐδ᾽ ἢν ὁ Λάκων ἐπιῇ τοι ἄρχειν αὐτῆς, ἡμεῖς ἐπήσομεν· ἡμετέρη γὰρ ἐστὶ αὕτη γε, μὴ αὐτῶν
βουλομένων Λακεδαιμονίων. τούτοισι μὲν ὦν ἡγέεσθαι βουλομένοισι οὐκ ἀντιτείνομεν, ἄλλῳ δὲ
παρήσομεν οὐδενὶ ναυαρχέειν. (3) μάτην γὰρ ἂν ὧδε πάραλον Ἑλλήνων στρατὸν πλεῖστον εἴημεν
ἐκτημένοι, εἰ Συρηκοσίοισι ἐόντες Ἀθηναῖοι συγχωρήσομεν τῆς ἡγεμονίης, ἀρχαιότατον μὲν ἔθνος
παρεχόμενοι, μοῦνοι δὲ ἐόντες οὐ μετανάσται Ἑλλήνων· τῶν καὶ Ὅμηρος ὁ ἐποποιὸς ἄνδρα ἄριστον
ἔφησε ἐς Ἴλιον ἀπικέσθαι τάξαι τε καὶ διακοσμῆσαι στρατόν. οὕτω οὐκ ὄνειδος οὐδὲν ἡμῖν ἐστι λέγειν
ταῦτα”.
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Traduction française :
[7,161] CLXI. Telles furent les offres de Gélon. L'ambassadeur d'Athènes,
prévenant celui de Lacédémone, répondit en ces termes : « Roi de
Syracuse, la Grèce n'a pas besoin d'un général, mais de troupes, et
c'est pour vous en demander qu'elle nous a députés vers vous.
Cependant vous nous déclarez que vous n'en enverrez pas, si l'on ne
vous reconnaît pour général, tant est grande l'envie que vous avez de
nous commander. Quand vous demandâtes le commandement de
toutes nos forces, nous nous contentâmes, nous autres Athéniens, de
garder le silence, persuadés que l'ambassadeur de Lacédémone saurait
vous répondre et pour lui et pour nous. Exclu du commandement
général, vous vous bornez maintenant à celui de la flotte; mais les
choses sont au point que, quand même le Lacédémonien vous
l'accorderait, nous ne le souffririons jamais ; car il nous appartient, du
moins au refus des Lacédémoniens. S'ils veulent prendre celui de la
flotte, nous ne le leur disputerons point ; mais nous ne le céderons à
nul autre. Et en effet, ce serait bien en vain que nous posséderions la
plus grande partie de l'armée navale des Grecs. Quoi donc ! nous
autres Athéniens, nous abandonnerions le commandement à des
Syracusains, nous qui sommes le plus ancien peuple de la Grèce ; nous
qui, seuls entre tous les Grecs, n'avons jamais changé de sol ; nous
enfin qui comptons parmi nos compatriotes ce capitaine qui alla au
siège de Troie, et qui était, comme le dit Homère le poète épique, des
plus habiles pour mettre une armée en bon ordre et pour la ranger en
bataille? Après un pareil témoignage, nous ne devons point rougir de
parler avantageusement de notre patrie. »
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