Texte grec :
[7,156] ὁ δὲ ἐπείτε παρέλαβε τὰς Συρηκούσας, Γέλης μὲν ἐπικρατέων λόγον ἐλάσσω ἐποιέετο,
ἐπιτρέψας αὐτὴν Ἱέρωνι ἀδελφεῷ ἑωυτοῦ, ὁ δὲ τὰς Συρηκούσας ἐκράτυνε, καὶ ἦσάν οἱ πάντα αἱ
Συρήκουσαι· (2) αἳ δὲ παραυτίκα ἀνά τ᾽ ἔδραμον καὶ ἔβλαστον. τοῦτο μὲν γὰρ Καμαριναίους ἅπαντας
ἐς τὰς Συρηκούσας ἀγαγὼν πολιήτας ἐποίησε, Καμαρίνης δὲ τὸ ἄστυ κατέσκαψε, τοῦτο δὲ Γελῴων
ὑπερημίσεας τῶν ἀστῶν τὠυτὸ τοῖσι Καμαριναίοισι ἐποίησε· Μεγαρέας τε τοὺς ἐν Σικελίῃ, ὡς
πολιορκεόμενοι ἐς ὁμολογίην προσεχώρησαν, τοὺς μὲν αὐτῶν παχέας, ἀειραμένους τε πόλεμον αὐτῷ
καὶ προσδοκῶντας ἀπολέεσθαι διὰ τοῦτο, ἀγαγὼν ἐς τὰς Συρηκούσας πολιήτας ἐποίησε· τὸν δὲ δῆμον
τῶν Μεγαρέων οὐκ ἐόντα μεταίτιον τοῦ πολέμου τούτου οὐδὲ προσδεκόμενον κακὸν οὐδὲν πείσεσθαι,
ἀγαγὼν καὶ τούτους ἐς τὰς Συρηκούσας ἀπέδοτο ἐπ᾽ ἐξαγωγῇ ἐκ Σικελίης. (3) τὠυτὸ δὲ τοῦτο καὶ
Εὐβοέας τοὺς ἐν Σικελίῃ ἐποίησε διακρίνας. ἐποίεε δὲ ταῦτα τούτους ἀμφοτέρους νομίσας δῆμον εἶναι
συνοίκημα ἀχαριτώτατον.
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Traduction française :
[7,156] CLVI. Lorsque Syracuse fut en sa puissance, il fit beaucoup moins de
cas de Géla, dont il était auparavant eu possession. Il en confia le
gouvernement à son frère Hiéron, et garda pour lui Syracuse, qui était
tout pour lui et lui tenait lieu de tout. Cette ville s'accrut
considérablement en peu de temps et devint très florissante. Il y
transféra tous les habitants de Camarine, les en fit citoyens, et rasa
leur ville. Il en agit de même à l'égard de plus de la moitié des Gélois.
Il assiégea les Mégariens de Sicile, et les força de se rendre. Les plus
riches d'entre eux, lui ayant fait la guerre, s'attendaient par cette
raison à périr. Cependant Gélon les envoya à Syracuse, et leur donna
le droit de cité. À l'égard du peuple, il le fit conduire aussi à Syracuse,
et l'y fit vendre pour être transporté hors de la Sicile, quoiqu'il n'eût
point été l'auteur de cette guerre, et qu'il ne s'attendît pas à un sort
fâcheux. Il en agit de même avec les Eubéens de Sicile, qu'il avait
pareillement séparés en deux classes : il les traita ainsi les uns et les
autres, parce qu'il était persuadé que le peuple était un voisin très
incommode. Ce fut ainsi que Gélon devint un puissant monarque.
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