Texte grec :
[7,149] ταῦτα μὲν λέγουσι τὴν βουλὴν ὑποκρίνασθαι, καίπερ ἀπαγορεύοντός σφι τοῦ χρηστηρίου μὴ
ποιέεσθαι τὴν πρὸς τοὺς Ἕλληνας συμμαχίην· σπουδὴν δὲ ἔχειν σπονδὰς γενέσθαι τριηκοντοέτιδας
καίπερ τὸ χρηστήριον φοβεόμενοι, ἵνα δή σφι οἱ παῖδες ἀνδρωθέωσι ἐν τούτοισι τοῖσι ἔτεσι· μὴ δὲ
σπονδέων ἐουσέων ἐπιλέγεσθαι, ἢν ἄρα σφέας καταλάβῃ πρὸς τῷ γεγονότι κακῷ ἄλλο πταῖσμα πρὸς
τὸν Πέρσην, μὴ τὸ λοιπὸν ἔωσι Λακεδαιμονίων ὑπήκοοι. (2) τῶν δὲ ἀγγέλων τοὺς ἀπὸ τῆς Σπάρτης
πρὸς τὰ ῥηθέντα ἐκ τῆς βουλῆς ἀμείψασθαι τοῖσιδε· περὶ μὲν σπονδέων ἀνοίσειν ἐς τοὺς πλεῦνας, περὶ
δὲ ἡγεμονίης αὐτοῖσι ἐντετάλθαι ὑποκρίνασθαι, καὶ δὴ λέγειν, σφίσι μὲν εἶναι δύο βασιλέας, Ἀργείοισι
δὲ ἕνα· οὔκων δυνατὸν εἶναι τῶν ἐκ Σπάρτης οὐδέτερον παῦσαι τῆς ἡγεμονίης, μετὰ δὲ δύο τῶν
σφετέρων ὁμόψηφον τὸν Ἀργεῖον εἶναι κωλύειν οὐδέν. (3) οὕτω δὴ οἱ Ἀργεῖοι φασὶ οὐκ ἀνασχέσθαι τῶν
Σπαρτιητέων τὴν πλεονεξίην, ἀλλ᾽ ἑλέσθαι μᾶλλον ὑπὸ τῶν βαρβάρων ἄρχεσθαι ἤ τι ὑπεῖξαι
Λακεδαιμονίοισι, προειπεῖν τε τοῖσι ἀγγέλοισι πρὸ δύντος ἡλίου ἀπαλλάσσεσθαι ἐκ τῆς Ἀργείων
χώρης, εἰ δὲ μή, περιέψεσθαι ὡς πολεμίους.
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Traduction française :
[7,149] CXLIX. Telle fut, suivant eux, la réponse dé leur sénat, quoique
l'oracle leur eût défendu d'entrer dans l'alliance des Grecs. Ils ajoutent que
ce qui leur faisait le plus désirer la trêve de trente ans, malgré la crainte
que l'oracle leur avait inspirée, c'était afin de donner à leurs enfants le
temps de parvenir à l'âge viril. Ils se tranquillisaient par ce moyen;
l'esprit, n'ayant plus à craindre durant cette trêve de tomber sous le
joug des Lacédémoniens; ce qui n'aurait pas manqué d'arriver, si,
affaiblis déjà par la guerre qu'ils venaient de soutenir contre eux, ils
venaient encore à essuyer quelque échec de la part des Perses. Ils
ajoutent encore que ceux d'entre les ambassadeurs qui étaient de
Sparte répondirent au discours du sénat qu'à l'égard de la trêve, ils en
feraient leur rapport au peuple; mais qu'au sujet du commandement
des armées, il leur avait été enjoint de dire que les Spartiates ayant
deux rois, et les Argiens un seul, il n'était pas possible d'ôter le
commandement des troupes à l'un des deux rois de Sparte; mais que
rien n'empêchait que le roi d'Argos ne partageât l'autorité également
avec eux. Ainsi les Argiens disent qu'ils ne voulurent point souffrir
l'ambition des Spartiates, et qu'ils aimèrent mieux obéir aux Barbares
que de rien céder aux Lacédémoniens; qu'en conséquence ils
ordonnèrent aux ambassadeurs de sortir de leur territoire avant le
coucher du soleil, sous peine d'être traités en ennemis.
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