Texte grec :
[6,37] ἀποτειχίσας ὦν τὸν αὐχένα τῆς Χερσονήσου ὁ Μιλτιάδης καὶ τοὺς Ἀψινθίους
τρόπῳ τοιούτῳ ὠσάμενος, τῶν λοιπῶν πρώτοισι ἐπολέμησε Λαμψακηνοῖσι· καί μιν οἱ
Λαμψακηνοὶ λοχήσαντες αἱρέουσι ζωγρίῃ. ἦν δὲ ὁ Μιλτιάδης Κροίσῳ τῷ Λυδῷ ἐν
γνώμῃ γεγονώς· πυθόμενος ὦν ὁ Κροῖσος ταῦτα, πέμπων προηγόρευε τοῖσι
Λαμψακηνοῖσι μετιέναι Μιλτιάδεα· εἰ δὲ μή σφεας πίτυος τρόπον ἀπείλεε ἐκτρίψειν.
(2) πλανωμένων δὲ τῶν Λαμψακηνῶν ἐν τοῖσι λόγοισι τὸ θέλει τὸ ἔπος εἶναι τό σφι
ἀπείλησε ὁ Κροῖσος, πίτυος τρόπον ἐκτρίψειν, μόγις κοτὲ μαθὼν τῶν τις πρεσβυτέρων
εἶπε τὸ ἐόν, ὅτι πίτυς μούνη πάντων δενδρέων ἐκκοπεῖσα βλαστὸν οὐδένα μετιεῖ ἀλλὰ
πανώλεθρος ἐξαπόλλυται. δείσαντες ὦν οἱ Λαμψακηνοὶ Κροῖσον λύσαντες μετῆκαν
Μιλτιάδεα.
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Traduction française :
[6,37] Après avoir fermé le col de la Chersonèse par un mur qui la
mettait à l'abri des incursions des Apsinthiens, les Lampsacéniens
furent les premiers que Miltiade attaqua. Mais ils le firent prisonnier
dans une embuscade qu'ils lui dressèrent. Crésus, roi de Lydie, dont il
était aimé, ne l'eut pas plutôt appris, qu'il envoya ordre à ceux de
Lampsaque de le relâcher, avec menaces de les détruire comme des
pins, s'ils ne le faisaient pas. Les Lampsaceniens, incertains, ne
comprenaient rien à la menace de ce prince ; mais un vieillard qui
en saisit enfin le sens, quoique avec bien de la peine, leur en donna
l'explication. De tous les arbres, dit-il, le pin est le seul qui, étant une
fois coupé, ne pousse plus de rejetons et périt tout à fait. Sur
cette menace, les Lampsacéniens, qui redoutaient la puissance de
Crésus, le remirent en liberté.
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