Texte grec :
[5,77] Διαλυθέντος ὦν τοῦ στόλου τούτου ἀκλεῶς, ἐνθαῦτα Ἀθηναῖοι τίνυσθαι
βουλόμενοι πρῶτα στρατηίην ποιεῦνται ἐπὶ Χαλκιδέας. Βοιωτοὶ δὲ τοῖσι Χαλκιδεῦσι
βοηθέουσι ἐπὶ τὸν Εὔριπον. Ἀθηναίοισι δὲ ἰδοῦσι τοὺς Βοιωτοὺς ἔδοξε πρότερον τοῖσι
Βοιωτοῖσι ἢ τοῖσι Χαλκιδεῦσι ἐπιχειρέειν. (2) συμβάλλουσί τε δὴ τοῖσι Βοιωτοῖσι οἱ
Ἀθηναῖοι καὶ πολλῷ ἐκράτησαν, κάρτα δὲ πολλοὺς φονεύσαντες ἑπτακοσίους αὐτῶν
ἐζώγρησαν. τῆς δὲ αὐτῆς ταύτης ἡμέρης οἱ Ἀθηναῖοι διαβάντες ἐς τὴν Εὔβοιαν
συμβάλλουσι καὶ τοῖσι Χαλκιδεῦσι, νικήσαντες δὲ καὶ τούτους τετρακισχιλίους
κληρούχους ἐπὶ τῶν ἱπποβοτέων τῇ χώρῃ λείπουσι. οἱ δὲ ἱπποβόται ἐκαλέοντο οἱ
παχέες τῶν Χαλκιδέων. (3) ὅσους δὲ καὶ τούτων ἐζώγρησαν, ἅμα τοῖσι Βοιωτῶν
ἐζωγρημένοισι εἶχον ἐν φυλακῇ ἐς πέδας δήσαντες· χρόνῳ δὲ ἔλυσαν σφέας δίμνεως
ἀποτιμησάμενοι. τὰς δὲ πέδας αὐτῶν, ἐν τῇσι ἐδεδέατο, ἀνεκρέμασαν ἐς τὴν
ἀκρόπολιν· αἵ περ ἔτι καὶ ἐς ἐμὲ ἦσαν περιεοῦσαι, κρεμάμεναι ἐκ τειχέων
περιπεφλευσμένων πυρὶ ὑπὸ τοῦ Μήδου, ἀντίον δὲ τοῦ μεγάρου τοῦ πρὸς ἑσπέρην
τετραμμένου. (4) καὶ τῶν λύτρων τὴν δεκάτην ἀνέθηκαν ποιησάμενοι τέθριππον
χάλκεον· τὸ δὲ ἀριστερῆς χειρὸς ἕστηκε πρῶτον ἐσιόντι ἐς τὰ προπύλαια τὰ ἐν τῇ
ἀκροπόλι· ἐπιγέγραπται δέ οἱ τάδε.
Ἔθνεα Βοιωτῶν καὶ Χαλκιδέων δαμάσαντες
παῖδες Ἀθηναίων ἔργμασιν ἐν πολέμου,
δεσμῷ ἐν ἀχλυόεντι σιδηρέῳ ἔσβεσαν ὕβριν·
τῶν ἵππους δεκάτην Παλλάδι τάσδ᾽ ἔθεσαν.
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Traduction française :
[5,77] LXXVII. Cette armée s'étant honteusement dissipée, les Athéniens
cherchèrent alors à se venger. Ils marchèrent d'abord contre les
Chalcidiens ; mais les Béotiens étant venus à leur secours sur les bords
de l'Euripe, les Athéniens ne les eurent pas plutôt aperçus, qu'ils
résolurent de les attaquer les premiers. En conséquence de cette
résolution, ils leur livrèrent bataille, leur tuèrent beaucoup de monde,
firent sept cents prisonniers, et remportèrent une victoire complète. Ce
même jour, ils passèrent dans l'Eubée, en vinrent aux mains avec les
Chalcidiens, et, les ayant aussi vaincus, ils laissèrent dans l'île une
colonie de quatre mille hommes, à qui ils distribuèrent au sort les
terres des Hippobotes : tel est le nom qu'on donnait aux habitants les
plus riches de cette île. Ils mirent aux fers tous les prisonniers qu'ils
firent, tant sur eux que sur les Béotiens, et les gardèrent étroitement ;
mais dans la suite ils les relâchèrent moyennant deux mines par tête,
et appendirent aux murs de la citadelle leurs ceps, qu'on voyait encore
de mon temps suspendus aux murailles, en partie brûlées par le Mède,
et vis-à-vis du temple qui est à l'ouest. Ils consacrèrent aux dieux la
dixième partie de l'argent qu'ils retirèrent de la rançon des prisonniers,
et l'on en fit un char de bronze à quatre chevaux, qu'on plaça à main
gauche tout à l'entrée des propylées de la citadelle, avec cette inscription :
LES ATHÉNIENS ONT DOMPTÉ PAR LEURS EXPLOITS LES
BÉOTIENS ET LES CHALCIDIENS, ET, LES AYANT CHARGÉS DE
CHAINES, ILS ONT ÉTEINT LEUR INSOLENCE DANS L'OBSCURITÉ
D'UNE PRISON. DE LA DIME DE LEUR RANÇON ILS ONT OFFERT A
PALLAS CES CHEVAUX.
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