HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre V

πᾶσα



Texte grec :

[5,49] Ἀπικνέεται δὲ ὦν ὁ Ἀρισταγόρης ὁ Μιλήτου τύραννος ἐς τὴν Σπάρτην Κλεομένεος ἔχοντος τὴν ἀρχήν· τῷ δὴ ἐς λόγους ἤιε, ὡς Λακεδαιμόνιοι λέγουσι, ἔχων χάλκεον πίνακα ἐν τῷ γῆς ἁπάσης περίοδος ἐνετέτμητο καὶ θάλασσά τε πᾶσα καὶ ποταμοὶ πάντες. (2) ἀπικνεόμενος δὲ ἐς λόγους ὁ Ἀρισταγόρης ἔλεγε πρὸς αὐτὸν τάδε. “Κλεόμενες, σπουδὴν μὲν τὴν ἐμὴν μὴ θωμάσῃς τῆς ἐνθαῦτα ἀπίξιος· τὰ γὰρ κατήκοντα ἐστὶ τοιαῦτα· Ἰώνων παῖδας δούλους εἶναι ἀντ᾽ ἐλευθέρων ὄνειδος καὶ ἄλγος μέγιστον μὲν αὐτοῖσι ἡμῖν, ἔτι δὲ τῶν λοιπῶν ὑμῖν, ὅσῳ προέστατε τῆς Ἑλλάδος. (3) νῦν ὦν πρὸς θεῶν τῶν Ἑλληνίων ῥύσασθε Ἴωνας ἐκ δουλοσύνης ἄνδρας ὁμαίμονας. εὐπετέως δὲ ὑμῖν ταῦτα οἷά τε χωρέειν ἐστί· οὔτε γὰρ οἱ βάρβαροι ἄλκιμοι εἰσί, ὑμεῖς τε τὰ ἐς τὸν πόλεμον ἐς τὰ μέγιστα ἀνήκετε ἀρετῆς πέρι, ἥ τε μάχη αὐτῶν ἐστὶ τοιήδε, τόξα καὶ αἰχμὴ βραχέα· ἀναξυρίδας δὲ ἔχοντες ἔρχονται ἐς τὰς μάχας καὶ κυρβασίας ἐπὶ τῇσι κεφαλῇσι. (4) οὕτω εὐπετέες χειρωθῆναι εἰσί. ἔστι δὲ καὶ ἀγαθὰ τοῖσι τὴν ἤπειρον ἐκείνην νεμομένοισι ὅσα οὐδὲ τοῖσι συνάπασι ἄλλοισι, ἀπὸ χρυσοῦ ἀρξαμένοισι, ἄργυρος καὶ χαλκὸς καὶ ἐσθὴς ποικίλη καὶ ὑποζύγιά τε καὶ ἀνδράποδα· τὰ θυμῷ βουλόμενοι αὐτοὶ ἂν ἔχοιτε. (5) κατοίκηνται δὲ ἀλλήλων ἐχόμενοι ὡς ἐγὼ φράσω, Ἰώνων μὲν τῶνδε οἵδε Λυδοί, οἰκέοντές τε χώρην ἀγαθὴν καὶ πολυαργυρώτατοι ἐόντες„. δεικνὺς δὲ ἔλεγε ταῦτα ἐς τῆς γῆς τὴν περίοδον, τὴν ἐφέρετο ἐν τῷ πίνακι ἐντετμημένην. “Λυδῶν δέ„ ἔφη λέγων ὁ Ἀρισταγόρης “οἵδε ἔχονται Φρύγες οἱ πρὸς τὴν ἠῶ, πολυπροβατώτατοί τε ἐόντες πάντων τῶν ἐγὼ οἶδα καὶ πολυκαρπότατοι. (6) Φρυγῶν δὲ ἔχονται Καππαδόκαι, τοὺς ἡμεῖς Συρίους καλέομεν. τούτοισι δὲ πρόσουροι Κίλικες, κατήκοντες ἐπὶ θάλασσαν τήνδε, ἐν τῇ ἥδε Κύπρος νῆσος κέεται· οἳ πεντακόσια τάλαντα βασιλέι τὸν ἐπέτειον φόρον ἐπιτελεῦσι. Κιλίκων δὲ τῶνδε ἔχονται Ἀρμένιοι οἵδε, καὶ οὗτοι ἐόντες πολυπρόβατοι, Ἀρμενίων δὲ Ματιηνοὶ χώρην τήνδε ἔχοντες. (7) ἔχεται δὲ τούτων γῆ ἥδε Κισσίη, ἐν τῇ δὴ παρὰ ποταμὸν τόνδε Χοάσπην κείμενα ἐστὶ τὰ Σοῦσα ταῦτα, ἔνθα βασιλεύς τε μέγας δίαιταν ποιέεται, καὶ τῶν χρημάτων οἱ θησαυροὶ ἐνθαῦτα εἰσί· ἑλόντες δὲ ταύτην τὴν πόλιν θαρσέοντες ἤδη τῷ Διὶ πλούτου πέρι ἐρίζετε. (8) ἀλλὰ περὶ μὲν χώρης ἄρα οὐ πολλῆς οὐδὲ οὕτω χρηστῆς καὶ οὔρων σμικρῶν χρεόν ἐστι ὑμέας μάχας ἀναβάλλεσθαι πρός τε Μεσσηνίους ἐόντας ἰσοπαλέας καὶ Ἀρκάδας τε καὶ Ἀργείους, τοῖσι οὔτε χρυσοῦ ἐχόμενον ἐστι οὐδὲν οὔτε ἀργύρου, τῶν πέρι καί τινα ἐνάγει προθυμίη μαχόμενον ἀποθνήσκειν· παρέχον δὲ τῆς Ἀσίης πάσης ἄρχειν εὐπετέως, ἄλλο τι αἱρήσεσθε;„ (9) Ἀρισταγόρης μὲν ταῦτα ἔλεξε, Κλεομένης δὲ ἀμείβετο τοῖσιδε. “ὦ ξεῖνε Μιλήσιε, ἀναβάλλομαί τοι ἐς τρίτην ἡμέρην ὑποκρινέεσθαι„.

Traduction française :

[5,49] XLIX. Aristagoras, tyran de Milet, arriva donc à Sparte tandis que Cléomène en occupait le trône. Il vint pour s'aboucher avec lui, comme le disent les Lacédémoniens, tenant à la main une planche de cuivre sur laquelle était gravée la circonférence entière de la terre avec toutes les mers et les rivières dont elle est arrosée ; il lui parla en ces termes : «Cléomène, ne soyez point étonné de mon empressement à me rendre ici. Les affaires sont urgentes. II s'agit de la liberté des Ioniens. Si leur esclavage est pour nous un opprobre, un sujet de douleur, à plus forte raison doit-il l'être pour vous, qui êtes les premiers de la Grèce. Ils sont vos parents, ils sont vos frères; délivrez-les de la servitude, je vous en conjure au nom des dieux des Grecs. Cette entreprise est aisée. Les Barbares ne sont point belliqueux, et vous, vous êtes parvenu par votre valeur au plus haut degré de gloire qu'on puisse obtenir par les armes. Ils ne se servent dans les batailles que de l'arc et de courts javelots ; ils se présentent au combat avec des habits embarrassants, et la tiare en tête, ce qui fait qu'on peut les vaincre facilement. Les peuples de ce continent sont plus riches que tous les autres peuples ensemble ; en or, en argent, en cuivre, en étoffes de diverses couleurs, en bêtes de charge et en esclaves. Tous ces biens seront à vous, si vous le voulez. Ces pays se touchent, comme je vais vous le montrer. Les Lydiens sont voisins des Ioniens ; leur pays est fertile et riche en argent.» En disant cela, il lui montrait ces peuples sur la carte de la terre tracée sur la planche de cuivre. «Les Phrygiens sont à l'est, continuait Aristagoras ; ils confinent aux Lydiens : leur pays est, de tous ceux que je connais, le plus abondant en bestiaux et le plus fertile en blé. Viennent ensuite les Cappadociens, que nous nommons Syriens, et après eux les Ciliciens, qui s'étendent jusqu'à celle mer-ci, à est l'île de Cypre. Ils payent au roi un tribut annuel de cinq cents talents. Les Arméniens les suivent ; ils ont aussi beaucoup de bétail. Les Matianiens leur sont contigus, et occupent ce pays. Ils touchent à la Cissie, qu'arrose le Choaspes, et sur lequel est située la ville de Suses, où le grand roi fait sa résidence, et où sont ses trésors. Si vous prenez cette ville, vous pourrez avec confiance le disputer en richesses à Jupiter même. Mais vous vous battez contre les Messéniens, qui vous sont égaux en forces, et contre les Arcadiens et les Argiens, pour un petit pays qui n'est pas même aussi fertile que celui-là, et pour reculer un peu les bornes de votre territoire. Remettez ces guerres à un autre temps. Ces peuples n'ont ni or ni argent ; et cependant ce sont ces métaux qui excitent la cupidité, et qui nous portent à risquer notre vie dans les combats. Il se présente une occasion de vous emparer sans peine de l'Asie entière : que pourriez-vous souhaiter de plus?» Aristagoras ayant ainsi parlé : «Mon ami, reprit Cléomène, je vous rendrai réponse dans trois jours.»





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Dernière mise à jour : 24/08/2005