Texte grec :
[4,62] Τοῖσι μὲν δὴ ἄλλοισι τῶν θεῶν οὕτω θύουσι καὶ ταῦτα τῶν κτηνέων, τῷ δὲ Ἄρεϊ
ὧδε. κατὰ νομοὺς ἑκάστους τῶν ἀρχέων ἐσίδρυται σφι Ἄρεος ἱρὸν τοιόνδε φρυγάνων
φάκελοι συννενέαται ὅσον τ᾽ ἐπὶ σταδίους τρεῖς μῆκος καὶ εὖρος, ὕψος δὲ ἔλασσον·
ἄνω δὲ τούτου τετράγωνον ἄπεδον πεποίηται, καὶ τὰ μὲν τρία τῶν κώλων ἐστὶ
ἀπότομα, κατὰ δὲ τὸ ἓν ἐπιβατόν. (2) ἔτεος δὲ ἑκάστου ἁμάξας πεντήκοντα καὶ ἑκατὸν
ἐπινέουσι φρυγάνων· ὑπονοστέει γὰρ δὴ αἰεὶ ὑπὸ τῶν χειμώνων. ἐπὶ τούτου δὴ τοῦ
σηκοῦ ἀκινάκης σιδήρεος ἵδρυται ἀρχαῖος ἑκάστοισι, καὶ τοῦτ᾽ ἐστὶ τοῦ Ἄρεος τὸ
ἄγαλμα. τούτῳ δὲ τῷ ἀκινάκῃ θυσίας ἐπετείους προσάγουσι προβάτων καὶ ἵππων, καὶ
δὴ καὶ τοῖσιδ᾽ ἔτι πλέω θύουσι ἢ τοῖσι ἄλλοισι θεοῖσι· (3) ὅσους ἂν τῶν πολεμίων
ζωγρήσωσι, ἀπὸ τῶν ἑκατὸν ἀνδρῶν ἄνδρα θύουσι τρόπῳ οὐ τῷ αὐτῷ καὶ τὰ πρόβατα,
ἀλλ᾽ ἑτεροίῳ. ἐπεὰν γὰρ οἶνον ἐπισπείσωσι κατὰ τῶν κεφαλέων, ἀποσφάζουσι τοὺς
ἀνθρώπους ἐς ἄγγος καὶ ἔπειτα ἀνενείκαντες ἄνω ἐπὶ τὸν ὄγκον τῶν φρυγάνων
καταχέουσι τὸ αἷμα τοῦ ἀκινάκεω. (4) ἄνω μὲν δὴ φορέουσι τοῦτο, κάτω δὲ παρὰ τὸ
ἱρὸν ποιεῦσι τάδε· τῶν ἀποσφαγέντων ἀνδρῶν τοὺς δεξιοὺς ὤμους πάντας
ἀποταμόντες σὺν τῇσι χερσὶ ἐς τὸν ἠέρα ἱεῖσι, καὶ ἔπειτα καὶ τὰ ἄλλα ἀπέρξαντες
ἱρήια ἀπαλλάσσονται. χεὶρ δὲ τῇ ἂν πέσῃ κέεται, καὶ χωρὶς ὁ νεκρός.
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Traduction française :
[4,62] LXII. Telles sont les espèces d'animaux que les Scythes sacrifient à
ces dieux, et tels sont leurs rites. Mais voici ceux qu'ils observent à
l'égard du dieu Mars : dans chaque nome on lui élève un temple de la
manière suivante, dans un champ destiné aux assemblées de la nation.
On entasse des fagots de menu bois, et on en fait une pile de trois
stades en longueur et en largeur, et moins en hauteur. Sur cette pile,
on pratique une espèce de plate-forme carrée, dont trois côtés sont,
inaccessibles ; le quatrième va en pente, de manière qu'on puisse y
monter. On y entasse tous les ans cent cinquante charretées de menu
bois pour relever cette pile, qui s'affaisse par les injures des saisons.
Au haut de cette pile, chaque nation scythe plante un vieux cimeterre
de fer, qui leur tient lieu de simulacre de Mars. Ils offrent tous les
ans à ce cimeterre des sacrifices de chevaux et d'autres animaux, et lui
immolent plus de victimes qu'au reste des dieux. Ils lui sacrifient aussi
le centième de tous les prisonniers qu'ils font sur leurs ennemis, mais
non de la même manière que les animaux ; la cérémonie en est bien
différente. Ils font d'abord des libations avec du vin sur la tête de ces
victimes humaines, les égorgent ensuite sur un vase, portent ce vase
au haut de la pile, et en répandent le sang sur le cimeterre. Pendant
qu'on porte ce sang au haut de la pile, ceux qui sont au bas coupent le
bras droit avec l'épaule à tous ceux qu'ils ont immolés, et les jettent en
l'air. Après avoir achevé le sacrifice de toutes les autres victimes, ils se
retirent ; le bras reste où il tombe, et le corps demeure étendu dans
un autre endroit.
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