Texte grec :
[4,181] Οὗτοι μὲν οἱ παραθαλάσσιοι τῶν νομάδων Λιβύων εἰρέαται, ὑπὲρ δὲ τούτων ἐς
μεσόγαιαν ἡ θηριώδης ἐστὶ Λιβύη, ὑπὲρ δὲ τῆς θηριώδεος ὀφρύη ψάμμης κατήκει
παρατείνουσα ἀπὸ Θηβέων τῶν Αἰγυπτιέων ἐπ᾽ Ἡρακλέας στήλας. (2) ἐν δὲ τῇ ὀφρύῃ
ταύτῃ μάλιστα διὰ δέκα ἡμερέων ὁδοῦ ἁλός ἐστι τρύφεα κατὰ χόνδρους μεγάλους ἐν
κολωνοῖσι, καὶ ἐν κορυφῇσι ἑκάστου τοῦ κολωνοῦ ἀνακοντίζει ἐκ μέσου τοῦ ἁλὸς
ὕδωρ ψυχρὸν καὶ γλυκύ, περὶ δὲ αὐτὸν ἄνθρωποι οἰκέουσι ἔσχατοι πρὸς τῆς ἐρήμου
καὶ ὑπὲρ τῆς θηριώδεος, πρῶτοι μὲν ἀπὸ Θηβέων διὰ δέκα ἡμερέων ὁδοῦ Ἀμμώνιοι,
ἔχοντες τὸ ἱρὸν ἀπὸ τοῦ Θηβαιέος Διός· καὶ γὰρ τὸ ἐν Θήβῃσι, ὡς καὶ πρότερον εἴρηταί
μοι, κριοπρόσωπον τοῦ Διὸς τὤγαλμα ἐστί. (3) τυγχάνει δὲ καὶ ἄλλο σφι ὕδωρ
κρηναῖον ἐὸν, τὸ τὸν μὲν ὄρθρον γίνεται χλιαρόν, ἀγορῆς δὲ πληθυούσης ψυχρότερον,
μεσαμβρίη τε ἐστὶ καὶ τὸ κάρτα γίνεται ψυχρόν· (4) τηνικαῦτα δὲ ἄρδουσι τοὺς κήπους·
ἀποκλινομένης δὲ τῆς ἡμέρης ὑπίεται τοῦ ψυχροῦ, ἐς οὗ δύεταί τε ὁ ἥλιος καὶ τὸ ὕδωρ
γίνεται χλιαρόν. ἐπὶ δὲ μᾶλλον ἰὸν ἐς τὸ θερμὸν ἐς μέσας νύκτας πελάζει, τηνικαῦτα
δὲ ζέει ἀμβολάδην· παρέρχονται τε μέσαι νύκτες καὶ ψύχεται μέχρι ἐς ἠῶ. ἐπίκλησιν
δὲ αὕτη ἡ κρήνη καλέεται ἡλίου.
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Traduction française :
[4,181] CLXXXI. Tels sont les peuples nomades qui habitent les côtes
maritimes de la Libye. Au-dessus, en avançant dans le milieu des
terres, on rencontre la Libye remplie de bêtes féroces, au delà de
laquelle est une élévation sablonneuse, qui s'étend depuis Thèbes en
Égypte, jusqu'aux colonnes d'Hercule. On trouve dans ce pays
sablonneux, environ de dix journées en dix journées, de gros quartiers
de sel sur des collines. Du haut de chacune de ces collines, on voit
jaillir, au milieu du sel, une eau fraîche et douce. Autour de cette eau
on trouve des habitants, qui sont les derniers du côté des déserts, et
au-dessus de la Libye sauvage. Les premiers qu'on y rencontre, en
venant de Thèbes, sont les Ammoniens, à dix journées de cette ville.
Ils ont un temple avec des rites qu'ils ont empruntés de celui de
Jupiter Thébéen. Il y a en effet à Thèbes, comme je l'ai déjà dit, une
statue de Jupiter avec une tête de bélier. Entre autres fontaines, ils en
ont une dont l'eau est tiède au point du jour, fraîche à l'heure du
marché, et extrêmement froide à midi ; aussi ont-ils soin, à cette
heure, d'arroser leurs jardins. A mesure que le jour baisse, elle devient
moins froide, jusqu'au coucher du soleil, qu'elle est tiède. Elle
s'échauffe ensuite de plus en plus, jusqu'à ce qu'on approche du milieu
de la nuit : alors elle bout à gros bouillons. Lorsque le milieu de la nuit
est passé, elle se refroidit jusqu'au lever de l'aurore on l'appelle la
fontaine du Soleil.
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