Texte grec :
[4,157] Ταύτην οἰκέοντες δύο ἔτεα, οὐδὲν γάρ σφι χρηστὸν συνεφέρετο, ἕνα αὐτῶν
καταλιπόντες οἱ λοιποὶ πάντες ἀπέπλεον ἐς Δελφούς, ἀπικόμενοι δὲ ἐπὶ τὸ
χρηστήριον ἐχρέωντο, φάμενοι οἰκέειν τε τὴν Λιβύην καὶ οὐδὲν ἄμεινον πρήσσειν
οἰκεῦντες. (2) ἡ δὲ Πυθίη σφι πρὸς ταῦτα χρᾷ τάδε.
αἰ τὺ ἐμεῦ Λιβύην μηλοτρόφον οἶδας ἄμεινον,
μὴ ἐλθὼν ἐλθόντος, ἄγαν ἄγαμαι σοφίην σευῥ.
ἀκούσαντες δὲ τούτων οἱ ἀμφὶ τὸν Βάττον ἀπέπλωον ὀπίσω· οὐ γὰρ δή σφεας ἀπίει
ὁ θεὸς τῆς ἀποικίης, πρὶν δὴ ἀπίκωνται ἐς αὐτὴν Λιβύην. (3) ἀπικόμενοι δὲ ἐς τὴν
νῆσον καὶ ἀναλαβόντες τὸν ἔλιπον, ἔκτισαν αὐτῆς τῆς Λιβύης χῶρον ἀντίον τῆς
νήσου τῷ οὔνομα ἦν Ἄζιρις· τὸν νάπαι τε κάλλισται ἐπ᾽ ἀμφότερα συγκληίουσι καὶ
ποταμὸς τὰ ἐπὶ θάτερα παραρρέει.
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Traduction française :
[4,157] CLVII. Les Théréens restèrent deux ans dans l'île de Platée ; mais
comme rien ne leur prospérait, ils y laissèrent l'un d'entre eux, et le
reste se rembarqua pour aller à Delphes. Quand ils y furent arrivés, ils
dirent à la Pythie qu'ils s'étaient établis en Libye, et que cependant ils
n'en étaient pas plus heureux. La Pythie leur répondit : «J'admire ton
habileté ; tu n'as jamais été en Libye, et tu prétends connaître ce
pays mieux que moi, qui y ai été.» Sur cette réponse, Battus retourna
avec ceux de sa suite : car le dieu ne les tenait pas quittes de la
colonie, qu'ils n'eussent été dans la Libye même. De retour à Platée, ils
prirent celui d'entre ceux qu'ils y avaient laissé, et s'établirent dans la
Libye, vis-à-vis de l'île, à Aziris, lieu charmant, environné de deux
côtés par des collines agréables couvertes d'arbres, et, d'un autre côté,
arrosé par une rivière.
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