Texte grec :
[4,46] Ὁ δὲ Πόντος ὁ Εὔξεινος, ἐπ᾽ ὃν ἐστρατεύετο ὁ Δαρεῖος, χωρέων πασέων
παρέχεται ἔξω τοῦ Σκυθικοῦ ἔθνεα ἀμαθέστατα. οὔτε γὰρ ἔθνος τῶν ἐντὸς τοῦ
Πόντου οὐδὲν ἔχομεν προβαλέσθαι σοφίης πέρι οὔτε ἄνδρα λόγιον οἴδαμεν
γενόμενον, πάρεξ τοῦ Σκυθικοῦ ἔθνεος καὶ Ἀναχάρσιος. (2) τῷ δὲ Σκυθικῶ γένει ἓν
μὲν τὸ μέγιστον τῶν ἀνθρωπηίων πρηγμάτων σοφώτατα πάντων ἐξεύρηται τῶν ἡμεῖς
ἴδμεν, τὰ μέντοι ἄλλα οὐκ ἄγαμαι· τὸ δὲ μέγιστον οὕτω σφι ἀνεύρηται ὥστε
ἀποφυγεῖν τε μηδένα ἐπελθόντα ἐπὶ σφέας, μὴ βουλομένους τε ἐξευρεθῆναι
καταλαβεῖν μὴ οἷον τε εἶναι. (3) τοῖσι γὰρ μήτε ἄστεα μήτε τείχεα ἡ ἐκτισμένα, ἀλλὰ
φερέοικοι ἐόντες πάντες ἔωσι ἱπποτοξόται, ζῶντες μὴ ἀπ᾽ ἀρότου ἀλλ᾽ ἀπὸ κτηνέων,
οἰκήματα τε σφι ᾖ ἐπὶ ζευγέων, κῶς οὐκ ἂν εἴησαν οὗτοι ἄμαχοί τε καὶ ἄποροι
προσμίσγειν;
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Traduction française :
[4,46] XLVI. Le Pont-Euxin, que Darius attaqua, est de tous les pays celui qui
produit les nations les plus ignorantes. J'en excepte toutefois les
Scythes. Parmi celles en effet qui habitent en deçà du Pont-Euxin, nous
ne pouvons pas en citer une seule qui ait donné des marques de
prudence et d'habileté, ni même qui ait fourni un homme instruit, si ce
n'est la nation scythe, et Anacharsis. Les Scythes sont, de tous les
peuples que nous connaissions, ceux qui ont trouvé les moyens les
plus sûrs pour se conserver les avantages les plus précieux ; mais je
ne vois chez eux rien autre chose à admirer. Ces avantages consistent
à ne point laisser échapper ceux qui viennent les attaquer, et à ne
pouvoir être joints quand ils ne veulent point l'être : car ils n'ont ni
villes ni forteresses. Ils traînent avec eux leurs maisons ; ils sont
habiles à tirer de l'arc étant à cheval. Ils ne vivent point des fruits du
labourage, mais de bétail, et n'ont point d'autres maisons que leurs
chariots. Comment, de pareils peuples ne seraient-ils pas invincibles,
et comment serait-il aisé de les joindre pour les combattre ?
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