Texte grec :
[3,98] Τὸν δὲ χρυσὸν τοῦτον τὸν πολλὸν οἱ Ἰνδοί, ἀπ᾽ οὗ τὸ ψῆγμα τῷ βασιλέι τὸ εἰρημένον
κομίζουσι, τρόπῳ τοιῷδε κτῶνται. (2) ἔστι τῆς Ἰνδικῆς χώρης τὸ πρὸς ἥλιον ἀνίσχοντα ψάμμος· τῶν
γὰρ ἡμεῖς ἴδμεν, τῶν καὶ πέρι ἀτρεκές τι λέγεται, πρῶτοι πρὸς ἠῶ καὶ ἡλίου ἀνατολὰς οἰκέουσι
ἀνθρώπων τῶν ἐν τῇ Ἀσίῃ Ἰνδοί· Ἰνδῶν γὰρ τὸ πρὸς τὴν ἠῶ ἐρημίη ἐστὶ διὰ τὴν ψάμμον. (3) ἔστι δὲ
πολλὰ ἔθνεα Ἰνδῶν καὶ οὐκ ὁμόφωνα σφίσι, καὶ οἳ μὲν αὐτῶν νομάδες εἰσὶ οἳ δὲ οὔ, οἳ δὲ ἐν τοῖσι
ἕλεσι οἰκέουσι τοῦ ποταμοῦ καὶ ἰχθύας σιτέονται ὠμούς, τοὺς αἱρέουσι ἐκ πλοίων καλαμίνων
ὁρμώμενοι· καλάμου δὲ ἓν γόνυ πλοῖον ἕκαστον ποιέεται. (4) οὗτοι μὲν δὴ τῶν Ἰνδῶν φορέουσι
ἐσθῆτα φλοΐνην· ἐπεὰν ἐκ τοῦ ποταμοῦ φλοῦν ἀμήσωσι καὶ κόψωσι, τὸ ἐνθεῦτεν φορμοῦ τρόπον
καταπλέξαντες ὡς θώρηκα ἐνδύνουσι.
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Traduction française :
[3,98] XCVIII. Quant à cette grande quantité de paillettes d'or dont les Indiens
payent, comme je l'ai dit, leur tribut au roi de Perse, voici comment ils se les
procurent. La partie des Indes qui s'étend vers le soleil levant est
sablonneuse; car, de tous les peuples que nous connaissions, et dont on dise
quelque chose de certain, il n'y en a pas un qui soit plus près de l'aurore et
du lever du soleil que les Indiens. Ils sont, de ce côté, les premiers habitants
de l'Asie. A l'est, les sables rendent le pays désert. On comprend sous le nom
d'Indiens plusieurs peuples qui ne parlent pas une même langue ; les uns sont
nomades, et les autres ont une demeure fixe. Il y en a qui habitent dans les
marais formés par les débordements du fleuve, et qui se nourrissent de poissons
crus, qu'ils pêchent de dessous leurs canots de cannes ou roseaux. Ils coupent
ces cannes de noeud en noeud ; chaque morceau fait une nacelle. Ces Indiens
portent des habits tissus d'une plante qui croît dans les rivières; ils la
recueillent, et, l'ayant bien battue, ils l'entrelacent en forme de natte, et
s'en revêtent comme si c'était une cuirasse.
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