Texte grec :
[3,89] Ποιήσας δὲ ταῦτα ἐν Πέρσῃσι ἀρχὰς κατεστήσατο εἴκοσι, τὰς αὐτοὶ καλέουσι σατραπηίας·
καταστήσας δὲ τὰς ἀρχὰς καὶ ἄρχοντας ἐπιστήσας ἐτάξατο φόρους οἱ προσιέναι κατὰ ἔθνεά τε καὶ
πρὸς τοῖσι ἔθνεσι τοὺς πλησιοχώρους προστάσσων, καὶ ὑπερβαίνων τοὺς προσεχέας τὰ ἑκαστέρω
ἄλλοισι ἄλλα ἔθνεα νέμων. (2) ἀρχὰς δὲ καὶ φόρων πρόσοδον τὴν ἐπέτειον κατὰ τάδε διεῖλε. τοῖσι
μὲν αὐτῶν ἀργύριον ἀπαγινέουσι εἴρητο Βαβυλώνιον σταθμὸν τάλαντον ἀπαγινέειν, τοῖσι δὲ
χρυσίον ἀπαγινέουσι Εὐβοϊκόν. τὸ δὲ Βαβυλώνιον τάλαντον δύναται Εὐβοΐδας ὀκτὼ καὶ
ἑβδομήκοντα μνέας. (3) ἐπὶ γὰρ Κύρου ἄρχοντος καὶ αὖτις Καμβύσεω ἦν κατεστηκὸς οὐδὲν φόρου
πέρι, ἀλλὰ δῶρα ἀγίνεον. διὰ δὲ ταύτην τὴν ἐπίταξιν τοῦ φόρου καὶ παραπλήσια ταύτῃ ἄλλα
λέγουσι Πέρσαι ὡς Δαρεῖος μὲν ἦν κάπηλος, Καμβύσης δὲ δεσπότης, Κῦρος δὲ πατήρ, ὃ μὲν ὅτι
ἐκαπήλευε πάντα τὰ πρήγματα, ὁ δὲ ὅτι χαλεπός τε ἦν καὶ ὀλίγωρος, ὁ δὲ ὅτι ἤπιός τε καὶ ἀγαθά
σφι πάντα ἐμηχανήσατο.
|
|
Traduction française :
[3,89] LXXXIX. Cela fait, il partagea ses États en vingt gouvernements, que les Perses
appellent satrapies, et dans chacune il établit un gouverneur. Il régla le
tribut que chaque nation devait lui payer, et, à cet effet, il joignait à une
nation les peuples limitrophes ; et quelquefois, passant par-dessus ceux qui
étaient voisins, il mettait dans un même département des peuples éloignés l'un de l'autre.
Voici comment il distribua les satrapies, et régla les tributs que chacune lui
devait rendre tous les ans. Il fut ordonné que ceux qui devaient payer leur
contribution en argent la payeraient au poids du talent babylonien, et que ceux
qui la devaient en or la payeraient au poids du talent euboïque : or le talent
babylonien vaut soixante et dix mines euboïques.
Sous le règne de Cyrus, et même sous celui de Cambyse, il n'y avait rien de
réglé concernant les tributs; on donnait seulement au roi un don gratuit. Ces
impôts, et autres pareils établissements, font dire aux Perses que Darius était
un marchand, Cambyse un maître, et Cyrus un père : le premier, parce qu'il
faisait argent de tout ; le deuxième, parce qu'il était dur et négligent ; et le
troisième enfin , parce qu'il était doux, et qu'il avait fait à ses sujets le
plus de bien qu'il avait pu.
|
|