Texte grec :
[3,131] Ὁ δὲ Δημοκήδης οὗτος ὧδε ἐκ Κρότωνος ἀπιγμένος Πολυκράτεϊ ὡμίλησε· πατρὶ συνείχετο ἐν
τῇ Κρότωνι ὀργὴν χαλεπῷ· τοῦτον ἐπείτε οὐκ ἐδύνατο φέρειν, ἀπολιπὼν οἴχετο ἐς Αἴγιναν.
καταστὰς δὲ ἐς ταύτην πρώτῳ ἔτεϊ ὑπερεβάλετο τοὺς ἄλλους ἰητρούς, ἀσκευής περ ἐὼν καὶ ἔχων
οὐδὲν τῶν ὅσα περὶ τὴν τέχνην ἐστὶ ἐργαλήια. (2) καί μιν δευτέρῳ ἔτεϊ ταλάντου Αἰγινῆται δημοσίῃ
μισθοῦνται, τρίτῳ δὲ ἔτεϊ Ἀθηναῖοι ἑκατὸν μνέων, τετάρτῳ δὲ ἔτεϊ Πολυκράτης δυῶν ταλάντων.
οὕτω μὲν ἀπίκετο ἐς τὴν Σάμον, καὶ ἀπὸ τούτου τοῦ ἀνδρὸς οὐκ ἥκιστα Κροτωνιῆται ἰητροὶ
εὐδοκίμησαν. (3) ἐγένετο γὰρ ὦν τοῦτο ὅτε πρῶτοι μὲν Κροτωνιῆται ἰητροὶ ἐλέγοντο ἀνὰ τὴν
Ἑλλάδα εἶναι, δεύτεροι δὲ Κυρηναῖοι. κατὰ τὸν αὐτὸν δὲ τοῦτον χρόνον καὶ Ἀργεῖοι ἤκουον
μουσικὴν εἶναι Ἑλλήνων πρῶτοι.
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Traduction française :
[3,131] CXXXI. Voici à quelle occasion Démocèdes avait quitté Crotone, sa patrie, et
s'était attaché à Polycrate. Il vivait avec un père d'un caractère dur et
colère. Ne pouvant plus supporter son humeur, il alla à Égine, où s'étant
établi, il surpassa, dès la première année, les plus habiles médecins, quoiqu'il
ne se fût point préparé à y exercer sa profession, et qu'il n'eût aucun des
instruments nécessaires. La seconde année, les Éginètes lui donnèrent un talent
de pension sur le trésor public. La troisième, les Athéniens lui firent une
pension de cent mines. Enfin, la quatrième année, Polycrate lui offrit deux
talents, et, par cette amorce, l'attira à Samos. C'est à lui que les
médecins de Crotone doivent la plus grande partie de leur réputation. Il fut un
temps où on les regarda comme les premiers médecins de toute la Grèce, et les
Cyrénéens comme les seconds. Vers le même temps, les Argiens passaient pour les
plus habiles musiciens de la Grèce.
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