HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre VII

νεὼς



Texte grec :

[7,3] τὰ μὲν οὖν πολεμικὰ τοιοῦτος ἦν· καὶ ἐς δόξαν ἤρθη ἃν ἡ πρᾶξις αὐτοῦ, εἰ μὴ τοῖς οἰκείοις καὶ τοῖς ὑπηκόοις βαρύτερος ἐγεγόνει καὶ φοβερώτερος. τί γὰρ ἦν ὄφελος βαρβάρων ἀναιρουμένων, πλειόνων γινομένων φόνων ἐν αὐτῇ τε Ῥώμῃ καὶ τοῖς ὑπηκόοις ἔθνεσιν; ἢ λείας {αἰχμαλώτους} ἀπάγειν τῶν ἐχθρῶν, γυμνοῦντα καὶ τὰς οὐσίας ἀφαιρούμενον τῶν οἰκείων; ἄνεσίς τε γὰρ πᾶσα, μᾶλλον δὲ καὶ πρόκλησις δέδοτο συκοφάνταις ἐς τὸ ἐπηρεάζειν καὶ κινεῖν πράγματα προγονικά, εἰ τύχοι, καὶ ἄγνωστα καὶ ἀνεξέλεγκτα. μόνον τέ τις κληθεὶς ἐς δικαστήριον ὑπὸ συκοφάντου εὐθέως ἡττημένος ἀπῄει καὶ τῶν ὑπαρχόντων πάντων στερηθείς. ἑκάστης γοῦν ἡμέρας ἦν ἰδεῖν τοὺς χθὲς πλουσιωτάτους τῆς ἐπιούσης μεταιτοῦντας· τοσαύτη τις ἦν τῆς τυραννίδος ἡ φιλοχρηματία ἐπὶ προφάσει τῆς περὶ τοὺς στρατιώτας χρημάτων συνεχοῦς χορηγίας· ἦν δὲ καὶ τοῖς ὠσὶ κοῦφος ἐς διαβολάς, ἡλικίας τε καὶ ἀξιώματος ἀφειδῶς ἔχων. πλείστους γοῦν τῶν ἔθνη καὶ στρατόπεδα πεπιστευμένων, μετὰ ὑπατείας τιμὴν ἢ δόξαν ἐπὶ τροπαίοις προσγενομένην, ἐκ μικρᾶς καὶ εὐτελοῦς διαβολῆς ἀναρπάστους ἐποίει, καὶ ἐκέλευέ τε ἄνευ ὑπηρεσίας μόνους ὀχήμασιν ἐπιτεθέντας ἄγεσθαι νύκτωρ καὶ μεθ´ ἡμέραν ὁδεύοντας ἐξ ἀνατολῶν ἢ δύσεως, εἰ τύχοι, ἀπό τε μεσημβρίας ἐς Παίονας, ἔνθα διέτριβε· σκύλας δὲ καὶ ὑβρίσας φυγαῖς ἢ θανάτοις ἐζημίου. ἐς ὅσον μὲν οὖν ἐς τοὺς καθ´ ἕνα ταῦτα ἐπράττετο καὶ μέχρις οἰκείων ἔμενεν ἡ συμφορά, οὐ πάνυ τι τοῖς δήμοις τῶν πόλεων ἢ τοῖς ἔθνεσι διέφερε· τὰ γὰρ τῶν εὐδαιμονεῖν δοκούντων ἢ πλουσίων πταίσματα πρὸς τῶν ὄχλων οὐ μόνον ἀμελεῖται, ἀλλά τινας τῶν κακοήθων καὶ φαύλων ἔσθ´ ὅτε καὶ εὐφραίνει φθόνῳ τῶν κρειττόνων καὶ εὐτυχούντων. ἐπεὶ δὲ ὁ Μαξιμῖνος τοὺς πλείστους τῶν ἐνδόξων οἴκων ἐς πενίαν περιστήσας, ἃ δὴ μικρὰ καὶ ὀλίγα οὐδ´ αὐτάρκη τῇ αὑτοῦ βουλήσει ᾤετο, μετῆλθεν ἐπὶ τὰ δημόσια, καὶ εἴ τινα ἦν χρήματα πολιτικὰ ἐς εὐθηνίας ἢ νομὰς τῶν δημοτῶν ἀθροιζόμενα εἴτε θεάτροις ἢ πανηγύρεσιν ἀνακείμενα, ἐς ἑαυτὸν μετῆγε, ναῶν τε ἀναθήματα θεῶν τε ἀγάλματα καὶ ἡρώων τιμάς, καὶ εἴ τις ἦν κόσμος δημοσίου ἔργου ἢ καλλώπισμα πόλεως ἢ ὕλη νόμισμα ποιῆσαι δυναμένη, πᾶν ἐχωνεύετο. ὅπερ καὶ μάλιστα τοὺς δήμους ἐλύπησε, πένθος τε δημόσιον ἐνεποίει δίχα μάχης καὶ ἄνευ ὅπλων ὄψις πολιορκίας, ὥς τινας τῶν δημοτῶν καὶ χεῖρας ἀνατείνειν καὶ τοὺς νεὼς φρουρεῖν, ἑτοίμως τε ἔχειν πρότερον ἀναιρεθέντας πρὸ τῶν βωμῶν πεσεῖν ἢ σκῦλα τῶν πατρίδων ἰδεῖν. ἐντεῦθεν δὴ καὶ μάλιστα κατά τε πόλεις καὶ κατὰ ἔθνη διοίδαινον τῶν ὄχλων αἱ ψυχαί. ἀπηρέσκοντο δὲ καὶ οἱ στρατιῶται τοῖς πραττομένοις, ὀνειδιζόντων αὐτοῖς ἐπιφθόνως συγγενῶν τε καὶ οἰκείων ὡς δὴ δι´ αὐτοὺς ταῦτα πράττοντος τοῦ Μαξιμίνου.

Traduction française :

[7,3] VIII. Tel était Maximin dans la guerre; et il se serait élevé jusqu'à la gloire, s'il n'eût été trop cruel et trop terrible pour ceux qui l'entouraient et pour tout son peuple. A quoi servait la destruction des barbares, si de nombreuses exécutions ensanglantaient Rome et les provinces? Était-ce un avantage pour l'empire qu'il fit sur les Germains tant de butin et de prisonniers, lorsqu'il dépouillait les Romains et qu'il enlevait la fortune de ses sujets? On accordait toute licence aux délateurs, ou plutôt on les encourageait à calomnier les citoyens, à remonter, s'il le fallait, jusqu'aux aïeux pour accuser les descendants, à soulever des procès ignorés, ou qui n'avaient jamais existé. Il suffisait d'être appelé en justice par un délateur, pour sortir de sa maison vaincu d'avance et dépouillé de tous ses biens. Chaque jour on pouvait voir réduits à la mendicité des hommes qui, la veille, vivaient dans l'opulence. Telle était l'insatiable cupidité d'une tyrannie qui donnait pour prétexte à ses exactions les largesses continuelles qu'il fallait faire aux soldats. Maximin prêtait à toutes les calomnies une oreille facile; il ne tenait nul compte de l'âge ou du rang. Bien souvent sur l'accusation la plus faible, la plus légère, il faisait saisir des gouverneurs de provinces ou des commandants d'armée, personnages qui avaient exercé la dignité consulaire et qu'entourait la gloire de leurs anciens trophées; il ordonnait qu'on les emmenât seuls, sans suite, sur des chariots, qu'on les fit voyager le jour et la nuit pour les conduire ainsi d'Orient, d'Occident ou du Midi (selon le lieu de leur résidence) en Pannonie, où il demeurait alors. Après les avoir accablés de mauvais traitements et d'outrages, il les punissait de l'exil ou de la mort. Tant que Maximin ne se conduisit ainsi qu'envers quelques particuliers, et que ces malheurs ne s'étendirent pas au delà du cercle de leurs familles, les habitants des villes et ceux des provinces n'en furent que médiocrement touchés. Le peuple, en effet, ne s'occupe guère du malheur des puissants et des riches; souvent même, sa malignité, sa méchanceté s'en réjouit, tant il porte envie à la puissance et à la fortune. IX. Mais quand Maximin eut réduit à la pauvreté la plupart des familles illustres (ce qui lui paraissait peu de chose et ne contentait nullement son avarice), il passa aux propriétés publiques, et détourna pour lui-même les trésors des villes, destinés soit à l'achat du blé, soit aux besoins du peuple, soit aux théâtres ou aux fêtes ; bientôt les trésors des temples, les statues des dieux et des héros, les monuments élevés aux frais publics et destinés à l'embellissement des villes, les matières propres à fabriquer de la monnaie, tout fut confisqué à son profit. Ces déprédations plongèrent le peuple dans l'affliction la plus profonde; la douleur publique éclatait de toute part à la vue de ces villes dépouillées et comme prises d'assaut, sans qu'il y eût de guerre ni d'ennemis. On vit même des citoyens, les mains tendues vers le ciel, veiller à la garde de leurs temples, prêts à se faire tuer et à tomber au pied des autels, plutôt que d'être témoins du pillage de leur ville natale. L'esprit du peuple parut animé d'une grande effervescence dans les villes comme dans les provinces. Les soldats eux-mêmes ne supportaient qu'avec peine les excès de l'empereur; ils se voyaient exposés à la haine de leurs parents, de leurs concitoyens, qui leur reprochaient d'être la cause de toutes les violences de Maximin.





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Dernière mise à jour : 26/04/2007