HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre V

τὸν



Texte grec :

[5,2] ἀναγνωσθείσης δὲ τῆς τοιαύτης ἐπιστολῆς, εὐφημεῖ τε αὐτὸν ἡ σύγκλητος καὶ τὰς σεβασμίους τιμὰς πάσας ψηφίζεται. οὐχ οὕτως δὲ εὔφραινε πάντας ἡ Μακρίνου διαδοχή, ὡς ὑπερήδοντό τε καὶ πανδημεὶ ἑώρταζον ἐπὶ τῇ Ἀντωνίνου ἀπαλλαγῇ. ἕκαστός τε ᾤετο, μάλιστα τῶν ἐν ἀξιώσει τινὶ ἢ πράξει καθεστώτων, ξίφος ἀποσεσεῖσθαι τοῖς αὐχέσιν ἐπαιωρούμενον. συκοφάνται τε ἢ δοῦλοι, ὅσοι δεσπότας κατήγγελον, ἀνεσκολοπίσθησαν· ἥ τε Ῥωμαίων πόλις καὶ σχεδὸν πᾶσα ἡ ὑπὸ Ῥωμαίους οἰκουμένη καθαρθεῖσα πονηρῶν ἀνθρώπων, τῶν μὲν κολασθέντων τῶν δὲ ἐξωσθέντων, εἰ δέ τινες καὶ ἔλαθον, δι´ εὐλάβειαν ἡσυχαζόντων, ἐν ἀδείᾳ πολλῇ καὶ εἰκόνι ἐλευθερίας ἐβίωσαν ἐκείνου τοῦ ἔτους οὗ μόνου ὁ Μακρῖνος ἐβασίλευσε. τοσοῦτον δὲ ἥμαρτεν ὅσον μὴ διέλυσεν εὐθέως τὰ στρατόπεδα καὶ ἑκάστους ἐς τὰ ἑαυτῶν ἀπέπεμψεν, αὐτός τε ἐς τὴν Ῥώμην ποθοῦσαν ἐπείχθη, τοῦ δήμου ἑκάστοτε καλοῦντος μεγάλαις βοαῖς, ἐν δὲ τῇ Ἀντιοχείᾳ διέτριβε γένειόν τε ἀσκῶν, βαδίζων τε πλέον τοῦ δέοντος ἠρεμαίως, βραδύτατά τε καὶ μόλις τοῖς προσιοῦσιν ἀποκρινόμενος ὡς μηδ´ ἀκούεσθαι πολλάκις διὰ τὸ καθειμένον τῆς φωνῆς. ἐζήλου δὲ ταῦτα ὡς δὴ Μάρκου ἐπιτηδεύματα, τὸν δὲ λοιπὸν βίον οὐκ ἐμιμήσατο, ἐπεδίδου δὲ ἑκάστοτε ἐς τὸ ἁβροδίαιτον, ὀρχηστῶν τε θέαις καὶ πάσης μούσης κινήσεώς τε εὐρύθμου ὑποκριταῖς σχολάζων, τῆς τε τῶν πραγμάτων διοικήσεως ἀμελῶς ἔχων. προῄει τε πόρπαις καὶ ζωστῆρι χρυσῷ τε πολλῷ καὶ λίθοις τιμίοις πεποικιλμένος, τῆς τοιαύτης πολυτελείας παρὰ τοῖς Ῥωμαίων στρατιώταις οὐκ ἐπαινουμένης, βαρβάρου δὲ μᾶλλον καὶ θηλυπρεποῦς εἶναι δοκούσης. ἅπερ ὁρῶντες οἱ στρατιῶται οὐ πάνυ τι ἀπεδέχοντο, ἀπηρέσκοντό τε αὐτοῦ τῷ βίῳ ὡς ἀνειμένῳ μᾶλλον ἣ κατ´ ἄνδρα στρατιωτικόν· παραβάλλοντες δὲ τὴν μνήμην τῆς Ἀντωνίνου διαίτης ἐπιστραφείσης τε καὶ στρατιωτικῆς γενομένης, κατεγίνωσκον τῆς Μακρίνου πολυτελείας. ἔτι τε ἠγανάκτουν αὐτοὶ μὲν ὑπὸ σκηναῖς καὶ ἐν ἀλλοδαπῇ διαιτώμενοι, ἔσθ´ ὅτε καὶ σπανίζοντες τῶν ἐπιτηδείων, ἔς τε τὰ ἑαυτῶν οὐκ ἐπανιόντες εἰρήνης εἶναι δοκούσης· ὁρῶντες δὲ τὸν Μακρῖνον ἐν χλιδῇ καὶ τρυφῇ διαιτώμενον, ἀφηνιάζοντες ἤδη πρὸς ἀλλήλους αὐτὸν κακῶς ἠγόρευον, προφάσεώς τε ὀλίγης λαβέσθαι εὔχοντο ἐς τὸ ἀποσκευάσασθαι τὸ λυποῦν.

Traduction française :

[5,2] II. Quand on eut fait la lecture de cette lettre, le sénat salua de vives acclamations le nom du nouveau prince, et lui décerna tous les honneurs souverains : c'était moins la joie de voir Macrin parvenir au trône, qu'une vive et universelle réjouissance de se voir délivrer d'Antonin. Tous croyaient (surtout ceux qui étaient investis de quelque dignité ou de quelque charge publique) qu'une main protectrice avait détourné le glaive suspendu sur leur tête. Les délateurs et tous les esclaves qui avaient dénoncé leurs maîtres furent pendus. Rome entière, et pour ainsi dire tout l'empire romain, purgé de ses malfaiteurs (dont les uns furent mis à mort, les autres exilés, tandis que ceux qui avaient eu le bonheur de rester cachés étaient contenus par la crainte dans le repos), tout l'empire, disons-nous, vécut dans une grande sécurité, et vit reparaître l'image de la liberté antique, pendant la seule année que dura le règne de Macrin. Le tort de ce prince fut de n'avoir point sur-le-champ licencié son armée et renvoyé chaque soldat dans ses foyers, pour se rendre lui-même à Rome, qui était avide de le posséder et dont le peuple ne cessait de l'appeler à grands cris. Mais il restait à Antioche, soignant sa barbe, marchant avec une lenteur affectée, répondant nonchalamment à ceux qui s'adressaient à lui, et se faisant à peine entendre, tant il s'efforçait de parler bas; il se piquait d'imiter ainsi quelques-unes des manières de Marc-Aurèle, mais il n'imitait point sa conduite. Chaque jour, au contraire, il devenait plus dissolu; passionné pour les spectacles de baladins, il passait son temps au milieu des musiciens et des danseurs de toute espèce, et négligeait l'administration des affaires publiques. Il ne se montrait qu'avec des agrafes d'or et une ceinture étincelante de pierres précieuses. Un pareil luxe n'était pas en tendre estime auprès des soldats romains, et il leur paraissait mieux convenir à des barbares et à des femmes qu'à un empereur. Ill. Ils étaient loin d'approuver ce qu'ils voyaient journellement; ils étaient choqués de cette vie molle, indigne d'un homme de guerre, et lorsqu'à ce luxe ils comparaient dans leurs souvenirs la vie dure et toute militaire d'Antonin, c'est alors surtout qu'ils blâmaient leur nouveau prince. Ils s'indignaient en outre de vivre sous la tente, sur une terre étrangère, manquant souvent des choses nécessaires, et de ne pouvoir retourner dans leur patrie, quoique tout parût en paix, tandis qu'ils voyaient Macrin vivre dans les délices et dans la débauche. Devenus bientôt plus hardis, ils le maudissaient entre eux, et n'attendaient que la moindre cause pour renverser une autorité qui leur était odieuse.





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Dernière mise à jour : 26/04/2007