HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre V

ὥσπερ



Texte grec :

[5,5] ἐπεὶ δὲ ὅ τε στρατὸς πᾶς μετελθὼν πρὸς τὸν Ἀντωνῖνον προσεῖπε βασιλέα, τά τε τῆς ἀρχῆς ἐκεῖνος ὑπεδέξατο, διοικηθέντων αὐτῷ κατὰ τὴν ἀνατολὴν τῶν ἐπειγόντων ὑπό τε τῆς μάμμης καὶ τῶν συνόντων φίλων (αὐτὸς γὰρ ἦν νέος τε τὴν ἡλικίαν, πραγμάτων τε καὶ παιδείας ἄπειρος), οὐ πολλοῦ χρόνου διατρίψας εἶχε περὶ ἔξοδον, σπευδούσης μάλιστα τῆς Μαίσης ἐς τὰ συνήθη ἑαυτῇ βασίλεια Ῥώμης. ὡς δὲ τῇ τε συγκλήτῳ καὶ τῷ Ῥωμαίων δήμῳ τὰ πραχθέντα ἐδηλώθη, δυσφόρως μὲν πάντες ἤκουσαν, ὑπήκουον δὲ ἀνάγκῃ τοῦ στρατοῦ ταῦτα ᾑρημένου. κατεγίνωσκόν τε τοῦ Μακρίνου ῥᾳθυμίαν τε καὶ τρόπων χαυνότητα, αἴτιόν τε οὐκ ἄλλον ἀλλ´ ἢ αὐτὸν ἑαυτῷ γεγενῆσθαι ἔλεγον. ὁ δὲ Ἀντωνῖνος ἀπάρας τῆς Συρίας ἐλθών τε ἐς τὴν Νικομήδειαν ἐχείμαζε, τῆς ὥρας τοῦ ἔτους οὕτως ἀπαιτούσης. εὐθέως τε ἐξεβακχεύετο, τήν τε ἱερωσύνην τοῦ ἐπιχωρίου θεοῦ, ᾗ ἐντέθραπτο, περιεργότερον ἐξωρχεῖτο, σχήμασί τε ἐσθῆτος πολυτελεστάτοις χρώμενος, διαχρύσοις τε πόρφυρας ὑφάσμασι περιδεραίοις τε καὶ ψελίοις κοσμούμενος, ἐς εἶδος δὲ τιάρας στεφάνην ἐπικείμενος χρυσῷ καὶ λίθοις ποικίλην τιμίοις. ἦν τε αὐτῷ τὸ σχῆμα μεταξὺ Φοινίσσης ἱερᾶς στολῆς καὶ χλιδῆς Μηδικῆς. Ῥωμαϊκὴν δὲ ἢ Ἑλληνικὴν πᾶσαν ἐσθῆτα ἐμυσάττετο, ἐρίου φάσκων εἰργάσθαι, πράγματος εὐτελοῦς· τοῖς δὲ Σηρῶν ὑφάσμασι μόνοις ἠρέσκετο. προῄει τε ὑπὸ αὐλοῖς καὶ τυμπάνοις, τῷ θεῷ δῆθεν ὀργιάζων. ἡ δὲ Μαῖσα ταῦτα ὁρῶσα πάνυ ἤσχαλλε, πείθειν τε λιπαροῦσα ἐπειρᾶτο μεταμφιέσασθαι τὴν Ῥωμαίων στολὴν μέλλοντά {τε} ἐς τὴν πόλιν ἀφίξεσθαι καὶ ἐς τὴν σύγκλητον εἰσελεύσεσθαι, μὴ ἀλλοδαπὸν ἢ παντάπασι βάρβαρον τὸ σχῆμα ὀφθὲν εὐθὺς λυπήσῃ τοὺς ἰδόντας, ἀήθεις τε ὄντας καὶ οἰομένους τὰ τοιαῦτα καλλωπίσματα οὐκ ἀνδράσιν ἀλλὰ θηλείαις πρέπειν. ὃ δὲ καταφρονήσας τῶν ὑπὸ τῆς πρεσβύτιδος λεχθέντων, μηδ´ ἄλλῳ τινὶ πεισθείς (οὐδὲ γὰρ προσίετο εἰ μὴ τοὺς ὁμοιοτρόπους τε καὶ κόλακας αὑτοῦ τῶν ἁμαρτημάτων), βουλόμενος ἐν ἔθει γενέσθαι τῆς τοῦ σχήματος ὄψεως τήν τε σύγκλητον καὶ τὸν δῆμον Ῥωμαίων, ἀπόντος τε αὑτοῦ πεῖραν δοθῆναι πῶς φέρουσι τὴν ὄψιν τοῦ σχήματος, εἰκόνα μεγίστην γράψας παντὸς ἑαυτοῦ, οἷος προϊών τε καὶ ἱερουργῶν ἐφαίνετο, παραστήσας τε ἐν τῇ γραφῇ τὸν τύπον τοῦ ἐπιχωρίου θεοῦ, ᾧ δὴ καλλιερῶν ἐγέγραπτο, πέμψας τε ἐς τὴν Ῥώμην, ἐκέλευσεν ἐν τῷ μεσαιτάτῳ τῆς συγκλήτου τόπῳ ὑψηλοτάτῳ τε τὴν εἰκόνα ἀνατεθῆναι ὑπὲρ κεφαλῆς τοῦ ἀγάλματος τῆς νίκης, ᾧ συνιόντες ἐς τὸ βουλευτήριον λιβανωτόν τε θυμιῶσιν ἕκαστος καὶ οἴνου σπένδουσι. προσέταξέ τε πάντας τοὺς Ῥωμαίων ἄρχοντας, καὶ εἴ τινες δημοσίας θυσίας ἐπιτελοῦσι, πρὸ τῶν ἄλλων θεῶν οὓς δὴ καλοῦσιν ἱερουργοῦντες, ὀνομάζειν τὸν νέον θεὸν Ἐλαιαγάβαλον. ὡς δὲ ἐς τὴν Ῥώμην ἀφίκετο τῷ προειρημένῳ σχήματι, οὐδὲν παράδοξον εἶδον οἱ Ῥωμαῖοι, τῇ γραφῇ ἐνειθισμένοι. δοὺς δὲ τὰς συνήθεις τῷ δήμῳ νομὰς ἐπὶ τῇ τῆς βασιλείας διαδοχῇ, φιλοτίμως τε καὶ πολυτελῶς ἐπιτελέσας παντοδαπὰς θέας, νεών τε μέγιστον καὶ κάλλιστον κατασκευάσας τῷ θεῷ, βωμούς τε πλείστους περὶ τὸν νεὼν ἱδρύσας, ἑκάστοτε προϊὼν ἕωθεν ἑκατόμβας τε ταύρων καὶ προβάτων πολὺ πλῆθος κατέσφαττε τοῖς τε βωμοῖς ἐπετίθει, παντοδαποῖς ἀρώμασι σωρεύων, οἴνου τε τοῦ παλαιοτάτου καὶ καλλίστου πολλοὺς ἀμφορέας τῶν βωμῶν προχέων, ὡς ῥεῖθρα φέρεσθαι οἴνου τε καὶ αἵματος μεμιγμένου. περί τε τοὺς βωμοὺς ἐχόρευεν ὑπὸ παντοδαποῖς ἤχοις ὀργάνων, γύναιά τε ἐπιχώρια ἐχόρευε σὺν αὐτῷ, περιθέοντα τοῖς βωμοῖς, κύμβαλα ἢ τύμπανα μετὰ χεῖρας φέροντα· περιειστήκει δὲ πᾶσα ἡ σύγκλητος καὶ τὸ ἱππικὸν τάγμα ἐν θεάτρου σχήματι. τὰ δὲ σπλάγχνα τῶν ἱερουργηθέντων τά τε ἀρώματα ἐν χρυσοῖς σκεύεσιν ὑπὲρ κεφαλῆς οὐκ οἰκέται δή τινες ἢ εὐτελεῖς ἄνθρωποι ἔφερον, ἀλλ´ οἵ τε ἔπαρχοι τῶν στρατοπέδων καὶ οἱ ἐν ταῖς μεγίσταις πράξεσιν, ἀνεζωσμένοι {οἱ} μὲν χιτῶνας ποδήρεις καὶ χειριδωτοὺς νόμῳ Φοινίκων, ἐν μέσῳ φέροντες μίαν πορφύραν· ὑποδήμασί τε λίνου πεποιημένοις ἐχρῶντο, ὥσπερ οἱ κατ´ ἐκεῖνα τὰ χωρία προφητεύοντες. ἐδόκει δὲ τιμὴν μεγίστην νέμειν οἷς ἐκοινώνει τῆς ἱερουργίας.

Traduction française :

[5,5] X. Quand l'armée tout entière fut passée du côté d'Antonin, l'eut salué empereur, et qu'il fut entré en possession du pouvoir; quand les affaires les plus pressées d'Orient eurent été réglées par son aïeule, par les amis qu'il avait autour de lui (car lui-même était dans un âge tendre, et tout à fait dépourvu d'expérience et d'instruction), il ne s'arrêta pas longtemps en Asie, et se prépara au départ que désirait surtout Moesa, impatiente de revoir cette cour de Rome à laquelle elle était habituée. Ces événements furent bientôt connus du sénat et du peuple romain ; et on les apprit généralement avec douleur. Mais on se soumettait à la nécessité et aux volontés de l'armée; on accusait l'indolence et la mollesse de Macrin ; on disait qu'il n'y avait eu d'autre auteur de son infortune que lui-même. XI. Antonin cependant était parti de Syrie; arrivé à Nicomédie, il y passa l'hiver, la saison l'obligeant à ce séjour. Il mena dès lors une vie déréglée; il reprit ces fonctions sacerdotales pour lesquelles il avait été élevé, et célébra par des danses continuelles le dieu de son pays. Ils se couvrit des vêtements les plus précieux, où se mêlaient l'or et la pourpre; porta des colliers, des bracelets, et plaça sur sa tête une couronne en forme de tiare, et brillante d'or et de pierreries. Son costume tenait le milieu entre la robe des prêtres phéniciens et l'habillement somptueux des Mèdes. Il détestait les vêtements grecs ou romains, disant qu'ils étaient faits de laine, étoffe trop grossière. Les tissus syriens lui plaisaient seuls. Il marchait au son des flûtes et des tambours, quand il célébrait les orgies sacrées de son dieu. XII. Maesa ne souffrait qu'avec peine un pareil spectacle : elle s'efforçait par ses prières de déterminer le jeune prince à revêtir le costume romain, avant d'arriver à Rome et de se rendre au sénat, de peur qu'au premier aspect on ne le prit pour un étranger pour un barbare, et qu'il ne blessât des hommes peu accoutumés à ces vêtements étrangers, et convaincus qu'un pareil luxe ne pouvait convenir qu'à une femme. Mais Antonin méprisait les conseils de son aïeule, et n'écoutait ceux d'aucun autre. Il n'admettait dans sa société que des hommes dont les moeurs ressemblaient aux siennes, et qui flattaient tous ses vices. Il voulut habituer à la vue de son costume le sénat et le peuple romain, et faire pendant son absence l'épreuve de l'impression que produirait ce spectacle. Il fit exécuter son portrait en pied dans le costume qu'il portait aux processions et aux sacrifices, fit représenter dans le même cadre le dieu auquel il rendait hommage, et il envoya ce tableau à Rome. Il ordonna qu'on le plaçât au milieu du sénat, dans le lieu le plus élevé, au-dessus de la tête de la statue de la Victoire, afin qu'en se rendant à l'assemblée, chaque sénateur brûlât de l'encens et fit des libations de vin en son honneur. Il ordonna de plus que tous les magistrats romains, et tous ceux qui sacrifiaient en public, reconnussent le nouveau dieu Hélaeagabale avant tous les autres dieux qu'on invoque dans les sacrifices. XIII. Lors donc qu'il vint à Rome dans le costume que nous avons décrit, les Romains ne virent rien de nouveau, habitués qu'ils étaient à l'aspect du tableau. Il distribua au peuple les dons accoutumés pour son avènement à l'empire, fit célébrer avec beaucoup de pompe et de magnificence des spectacles variés, et construire à son Dieu un vaste et superbe temple, qu'il entoura d'un grand nombre d'autels. Chaque matin il sortait de son palais pour immoler des hécatombes de taureaux et une énorme quantité de brebis; il plaçait ces victimes sur les autels, que couvraient toute espèce d'aromates et qu'arrosaient de nombreuses amphores des vins les plus précieux et les plus exquis. Aussi voyait-on couler ensemble des fleuves de vin et de sang. Il dansait lui-même autour des autels, aux sons des instruments les plus variés. Des femmes de son pays dansaient avec lui, courant, comme lui, autour des autels, portant dans leurs mains des cymbales et des tambours. Tout le sénat, ainsi que l'ordre des chevaliers, assistait à ce spectacle, rangé en cercle sur une espèce d'amphithéâtre. Ce n'étaient point des esclaves ou des hommes des derniers rangs qui portaient sur leurs têtes dans des vases d'or les entrailles des victimes et les parfums; c'étaient les chefs de l'armée, les hommes les plus élevés en dignité qui s'acquittaient de ces fonctions, vêtus, selon l'usage phénicien, de tuniques traînantes et à larges manches, portant au milieu du corps une ceinture de pourpre, et chaussés de lin, comme les devins de Phénicie. Antonin semblait faire le plus grand honneur à ceux qu'il admettait ainsi à prendre part à ses sacrifices.





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Dernière mise à jour : 26/04/2007