HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre V

τέκνον



Texte grec :

[5,4] ὡς δὲ ταῦτα ἀπηγγέλη τῷ Μακρίνῳ ἐν Ἀντιοχείᾳ διατρίβοντι, ἥ τε φήμη διέδραμεν ἀνὰ τὰ λοιπὰ στρατόπεδα ὅτι τε Ἀντωνίνου υἱὸς εὑρέθη καὶ ὅτι ἡ Ἰουλίας ἀδελφὴ χρήματα δίδωσι, πάντα τὰ λεγόμενα καὶ ἐνδεχόμενα καὶ ἀληθῆ πιστεύσαντες εἶναι τὰς ψυχὰς ἐξεπτόηντο. ἐνῆγε δ´ αὐτοὺς καὶ ἀνέπειθεν ἐς πραγμάτων καινοτομίαν τό τε Μακρίνου μῖσος καὶ τὸ Ἀντωνίνου τῆς μνήμης πάθος, καὶ πρό γε ἁπάντων ἡ τῶν χρημάτων ἐλπίς, ὡς πολλοὺς καὶ αὐτομολοῦντας φοιτᾶν πρὸς τὸν νέον Ἀντωνῖνον. ὁ δὲ Μακρῖνος καταφρονῶν τοῦ πράγματος ὡς παιδαριώδους, χρώμενός τε τῇ συνήθει ῥᾳθυμίᾳ, αὐτὸς μὲν οἴκοι μένει, πέμπει δὲ ἕνα τῶν ἀρχόντων τοῦ στρατοπέδου, δύναμιν δοὺς ὅσην ᾤετο ῥᾷστα ἐκπορθήσειν τοὺς ἀφεστῶτας. ὡς δ´ ἦλθεν Ἰουλιανός (τοῦτο γὰρ ἦν ὄνομα τῷ ἐπάρχῳ) καὶ προσέβαλε τοῖς τείχεσιν, ἔνδοθεν οἱ στρατιῶται ἀνελθόντες ἐπί τε τοὺς πύργους καὶ τὰς ἐπάλξεις τόν τε παῖδα τῷ ἔξωθεν πολιορκοῦντι στρατῷ ἐδείκνυσαν, Ἀντωνίνου υἱὸν εὐφημοῦντες, βαλάντιά τε χρημάτων μεστὰ δέλεαρ προδοσίας αὐτοῖς ἐδείκνυσαν. οἳ δὲ πιστεύσαντες Ἀντωνίνου τε εἶναι τέκνον καὶ ὁμοιότατόν γε (βλέπειν γὰρ οὕτως ἤθελον) τοῦ μὲν Ἰουλιανοῦ τὴν κεφαλὴν ἀποτέμνουσι καὶ πέμπουσι τῷ Μακρίνῳ, αὐτοὶ δὲ πάντες ἀνοιχθεισῶν αὐτοῖς τῶν πυλῶν ἐς τὸ στρατόπεδον ἐδέχθησαν. οὕτως ἡ δύναμις αὐξηθεῖσα οὐ μόνον ἦν πρὸς τὸ ἀπομάχεσθαι πολιορκίαν ἀλλὰ καὶ πρὸς τὸ συστάδην καὶ ἐξ ἀντιστάσεως ἀγωνίζεσθαι ἀξιόχρεως· ἔτι τε καὶ τῶν αὐτομόλων τὸ πλῆθος ἑκάστοτε, εἰ καὶ κατ´ ὀλίγους προσιόν, τὴν δύναμιν ηὔξησεν. ὁ δὲ Μακρῖνος ὡς ταῦτα ἐπυνθάνετο, ἀθροίσας πάντα ὃν εἶχε στρατόν, ἐπῄει ὡς δὴ πολιορκήσων τοὺς ἐκείνῳ προσκεχωρηκότας. ὁ δὲ Ἀντωνῖνος, οὐκ ἀναμενόντων τῶν σὺν αὐτῷ στρατιωτῶν πολιορκηθῆναι, θαρρησάντων δὲ μετὰ πάσης προθυμίας ἐξελθεῖν τε καὶ ὑπαντώμενοι τῷ Μακρίνῳ ἐκ παρατάξεως ἀγωνίζεσθαι, ἐξάγει τὴν αὑτοῦ δύναμιν. συμμίξαντα δὲ ἀλλήλοις τὰ στρατόπεδα Φοινίκης τε καὶ Συρίας ἐν μεθορίοις, οἱ μὲν ὑπὲρ τοῦ Ἀντωνίνου προθύμως ἠγωνίζοντο, δεδιότες, εἰ ἡττηθεῖεν, τὴν ἐφ´ οἷς ἔδρασαν τιμωρίαν ἀναδέξασθαι· οἱ δὲ σὺν τῷ Μακρίνῳ ῥᾳθυμότερον προσεφέροντο τῷ ἔργῳ, ἀποδιδράσκοντες καὶ μετιόντες πρὸς τὸν Ἀντωνῖνον. ἅπερ ὁρῶν ὁ Μακρῖνος, φοβηθείς τε μὴ παντάπασι γυμνωθεὶς τῆς δυνάμεως αἰχμάλωτός τε ληφθεὶς αἰσχίστως ὑβρισθείη, ἔτι τῆς μάχης συνεστώσης, ἑσπέρας ἤδη προσιούσης, ἀπορρίψας τὸ χλαμύδιον καὶ εἴ τι σχῆμα βασιλικὸν περιέκειτο, λαθὼν ἀποδιδράσκει σὺν ὀλίγοις ἑκατοντάρχαις, οὓς πιστοτάτους ᾤετο, τὸ γένειον ἀποκειράμενος, ὡς μὴ γνωρίζοιτο, ἐσθῆτά τε ὁδοιπορικὴν λαβὼν καὶ τὴν κεφαλὴν ἀεὶ σκέπων. νύκτωρ τε καὶ μεθ´ ἡμέραν ὡδοιπόρει, φθάνων τὴν φήμην τῆς ἑαυτοῦ τύχης, τῶν τε ἑκατοντάρχων μεγάλῃ σπουδῇ τὰ ὀχήματα ἐπειγόντων, ὡς ἂν ὑπὸ Μακρίνου ἔτι βασιλεύοντος ἐπί τινα σπουδαῖα πεμφθέντων. ὃ μὲν οὖν ἔφυγεν, ὡς εἴρηται· ὁ δὲ στρατὸς ἑκατέρωθεν ἐμάχοντο, ὑπὲρ μὲν τοῦ Μακρίνου οἱ σωματοφύλακες καὶ δορυφόροι, οὓς δὴ πραιτωριανοὺς καλοῦσιν, οἳ γενναίως ἀνθεστήκεσαν παντὶ τῷ ἄλλῳ στρατῷ ἅτε ὄντες μέγιστοί τε καὶ ἐπίλεκτοι· τὸ δὲ ἐπίλοιπον πᾶν πλῆθος ὑπὲρ τοῦ Ἀντωνίνου ἠγωνίζοντο. ὡς δὲ ἐπὶ πολὺ τὸν Μακρῖνον οὐκ ἔβλεπον οἱ ὑπὲρ αὐτοῦ μαχόμενοι οὐδὲ τὰ τῆς βασιλείας σύμβολα, διηπόρουν δὴ ποῦ ποτὲ ἄρα εἴη, πότερον ἐν τῷ πλήθει τῶν κειμένων ἢ ἀποδρὰς ᾤχετο, ἠγνόουν τε πῶς χρήσονται τῷ πράγματι· οὔτε γὰρ μάχεσθαι ἤθελον ὑπὲρ τοῦ μὴ παρόντος, παραδοῦναί τε αὑτοὺς ἐκδότους καὶ ὥσπερ αἰχμαλώτους ᾐδοῦντο. ὡς δὲ παρὰ τῶν αὐτομόλων ἐπύθετο Ἀντωνῖνος τὴν τοῦ Μακρίνου φυγήν, πέμψας κήρυκας διδάσκει αὐτοὺς ὅτι μάτην ὑπὲρ ἀνάνδρου καὶ φυγάδος μάχονται, ἄδειάν τε καὶ ἀμνηστίαν ἐνόρκως ὑπισχνεῖται, καλεῖ τε καὶ αὑτὸν δορυφορήσοντας. οἳ μὲν οὖν πεισθέντες προσεχώρησαν, ὁ δὲ Ἀντωνῖνος πέμπει τοὺς διώξοντας τὸν Μακρῖνον πολὺ προκεχωρηκότα. ἐν Χαλκηδόνι γοῦν τῆς Βιθυνίας κατελήφθη, νοσῶν χαλεπώτατα ὑπό τε τῆς συνεχοῦς ὁδοιπορίας συντετριμμένος. ἔνθα αὐτὸν εὑρόντες ἔν τινι κρυπτόμενον προαστείῳ οἱ διώκοντες τὴν κεφαλὴν ἀπέτεμον. ἐλέγετο δὲ σπεύδειν ἐς τὴν Ῥώμην, θαρρῶν τῇ τοῦ δήμου περὶ αὐτὸν σπουδῇ· περαιούμενον δ´ αὐτὸν ἐς τὴν Εὐρώπην διὰ τοῦ στενοῦ τῆς Προποντίδος πορθμοῦ, ἤδη τε τῷ Βυζαντίῳ προσπελάζοντα, φασὶν ἀντιπνοίᾳ χρήσασθαι, ἐπανάγοντος αὐτὸν τοῦ πνεύματος ἐς τὴν τιμωρίαν. παρὰ τοσοῦτον μὲν δὴ Μακρῖνος οὐκ ἐξέφυγε τοὺς διώξαντας, τέλει τε ἐχρήσατο αἰσχρῷ ὕστερον θελήσας ἐς τὴν Ῥώμην ἀνελθεῖν, δέον ἐν ἀρχῇ τοῦτο ποιῆσαι· ὁμοῦ δὲ ἔπταισε καὶ γνώμῃ καὶ τύχῃ. τέλει μὲν δὴ τοιούτῳ Μακρῖνος ἐχρήσατο, συναναιρεθέντος αὐτῷ καὶ τοῦ παιδός, ὃν ἦν ποιήσας Καίσαρα, Διαδουμενιανὸν καλούμενον·

Traduction française :

[5,4] VII. Dès que cet événement fut annoncé à Macrin, qui résidait à Antioche, et que le bruit vint à se répandre dans les autres armées, qu'on avait trouvé un fils d'Antonin et que la soeur de Julie faisait de grandes largesses, les soldats regardèrent tout ce qu'on racontait comme possible, et par cela même comme véritable, et une grande attente remplit leurs esprits. Ils se sentaient disposés et poussés à un changement de choses, par la haine qu'ils portaient à Macrin, par l'amour qu'ils gardaient à la mémoire de son prédécesseur, et avant tout par l'appât de l'or. Aussi un grand nombre de transfuges alla-t-il grossir l'armée du nouvel Antonin. Macrin, cependant, méprisa ces mouvements comme puérils, et, gardant son indolence accoutumée, il resta à Antioche, et fit marcher un de ses préfets militaires, auquel il confia un nombre de troupes suffisant, selon lui, pour vaincre les forces des rebelles. Mais quand Julien (c'était le nom de l'éparque) fut arrivé et eut pris position au pied des murs du camp, les soldats qui le remplissaient, couvrant aussitôt les tours et les créneaux, montrèrent à l'armée assiégeante le jeune prince qu'ils proclamaient fils d'Antonin, et des sacs d'argent, grande amorce de trahison. Les assiégeants, croyant que c'était en effet le fils d'Antonin, et même qu'il ressemblait beaucoup à cet empereur (leurs yeux complaisants le voulaient ainsi), coupent la tête à leur général et envoient cette tête à Macrin ; aussitôt les portes du camp leur sont ouvertes, et ils y sont tous reçus. Les troupes de Bassien, ainsi augmentées, se trouvèrent capables, non seulement de soutenir un siége avec avantage, mais de combattre de près et en bataille rangée. La multitude de transfuges qui arrivaient, par petites troupes il est vrai, mais chaque jour et sans relâche, avait également grossi leurs forces. VIII. Macrin, instruit de ces nouvelles, rassemble toutes les troupes dont il dispose, et s'avance comme pour assiéger l'armée rebelle. Mais Antonin voit que ses soldats, sans attendre le siège, pleins de confiance et d'élan, veulent sortir du camp, courir au-devant de Macrin et combattre en bataille rangée ; il marche à leur tête. Les deux armées en vinrent aux mains sur les frontières de la Phénicie et de la Syrie. Les soldats d'Antonin combattaient avec ardeur, craignant, s'ils étaient vaincus, de porter la peine de leur rébellion. Ceux de Macrin, au contraire, faisaient plus mollement leur devoir : un grand nombre prit la fuite, et passa du côté d'Antonin. A ce spectacle, Macrin, redoutant de se voir entièrement abandonné de ses troupes, fait prisonnier, et accablé des plus honteux traitements, n'attendit pas la fin du combat, et vers le soir, dépouillant sa chlamyde et tous les autres ornements impériaux, s'enfuit secrètement avec un petit nombre de centurions qu'il crut les plus dévoués à sa personne; il coupa sa barbe pour ne pas être reconnu, prit un vêtement de voyage, et, la tête toujours couverte, marcha nuit et jour, prévenant le bruit de sa défaite. Les centurions pressaient les chars en toute hâte, et répandaient le bruit que Macrin, toujours empereur, les avait envoyés en mission pour une affaire importante. Pendant que ce prince fuyait ainsi, le combat durait toujours entre les deux armées. Pour Macrin ne combattaient plus déjà que les gardes de sa personne, les troupes prétoriennes, qui résistaient seules avec courage à tout le reste de l'armée, car c'étaient des hommes d'une haute stature, des soldats d'élite. Toute la masse des troupes combattait pour Antonin. Mais lorsqu'un temps assez long se fut écoulé sans que les soldats de Macrin vissent ce prince ni les insignes impériaux, ils manifestèrent de l'hésitation, de l'incertitude : était-il au nombre des morts ? avait-il pris la fuite? ils ne savaient à quoi se résoudre eux-mêmes en cette circonstance. Ils ne voulaient plus combattre pour un homme qui avait disparu, et ils rougissaient de se livrer, de se rendre à discrétion comme des esclaves. IX. Mais dès qu'Antonin fut instruit par des transfuges de l'évasion de Macrin, il leur envoya des messagers pour les informer qu'ils combattaient vainement pour un lâche, pour un fugitif. Il leur promet, sous la foi du serment, leur pardon, l'oubli du passé, et leur propose de devenir ses propres gardes. Ils y consentent, et passent dans ses rangs. Aussitôt il envoie des hommes à la poursuite de Macrin, qui se trouvait déjà fort loin. Ce malheureux fut pris à Chalcédoine, ville de Bithynie, où il s'était arrêté fort malade et accablé par la continuité de sa course. Ceux qui le poursuivaient le surprirent caché dans un faubourg de cette ville, et ils lui tranchèrent la tête. Il avait voulu, dit-on, se rendre à Rome en toute hâte, comptant sur l'amour du peuple pour lui; mais comme il passait en Europe par le détroit de la Propontide, et que déjà il approchait de Byzance, il fut assailli, assure-t-on, par un vent contraire qui le poussa vers la mort qui l'attendait. Tant il s'en fallut peu que cet infortuné n'échappât à la poursuite de ses bourreaux. Il périt d'une mort honteuse, pour avoir voulu trop tarder à se rendre à Rome où il eût dû marcher dès le commencement. Il manqua à la fois de prudence et de fortune. Telle fut la fin de ce prince ; et avec lui fut égorgé son fils Diaduménien, qu'il avait fait César.





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Dernière mise à jour : 26/04/2007