HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre IV

ἐν



Texte grec :

[4,7] τοιαῦτα δὴ πράττων, ὑπό τε τῆς τῶν ἔργων συνέσεως ἐλαυνόμενος καὶ πρὸς τὴν ἐν τῇ πόλει διατριβὴν ἀπεχθῶς ἔχων, ἀποδημῆσαι τῆς Ῥώμης ἠθέλησεν ὡς δὴ διοικήσων τὰ ἐν τοῖς στρατοπέδοις καὶ τὰ ἔθνη ἐποψόμενος. ἀπάρας δὲ τῆς Ἰταλίας, ἐπί τε ταῖς ὄχθαις τοῦ Ἴστρου γενόμενος, διῴκει δὴ τὰ ἀρκτῷα τῆς ἀρχῆς μέρη, γυμνάσια τοῦ σώματος ποιούμενος ἡνιοχείας καὶ θηρίων παντοδαπῶν συστάδην ἀναιρέσεις, δικάζων μὲν σπανίως, πλὴν νοῆσαι τὸ κρινόμενον εὐφυὴς ἦν εὐθίκτως τε πρὸς τὰ λεχθέντα ἀποκρίνασθαι. ᾠκειώσατο δὲ καὶ πάντας τοὺς ἐπέκεινα Γερμανούς, ἔς τε φιλίαν ὑπηγάγετο, ὡς καὶ συμμάχους παρ´ αὐτῶν λαβεῖν καὶ τοῦ σώματος ἑαυτοῦ φρουροὺς ποιήσασθαι, γενναίους τε καὶ ὡραίους ἐπιλεξάμενος. πολλάκις δὲ καὶ τὴν Ῥωμαϊκὴν ἀποθέμενος χλαμύδα ἠμφιέννυτο τὰ Γερμανῶν περιβλήματα, ἔν τε χλαμύσιν αἷς εἰώθασιν, ἀργύρῳ πεποικιλμέναις, ἑωρᾶτο· κόμας τε τῇ κεφαλῇ ἐπετίθετο ξανθὰς καὶ ἐς κουρὰν τὴν Γερμανῶν ἠσκημένας. τούτοις δὴ χαίροντες οἱ βάρβαροι ὑπερηγάπων αὐτόν. ἔχαιρον δὲ αὐτῷ καὶ οἱ Ῥωμαίων στρατιῶται, μάλιστα μὲν διὰ τὰς τῶν χρημάτων ἐπιδόσεις, αἷς ἀφειδῶς προσεφέρετο αὐτοῖς, ὅτι τε πᾶν ὡς στρατιώτης ἔπραττεν, εἴτε ὄρυγμά τι ὀρύττειν ἔδει, σκάπτων πρῶτος, εἴτε ῥεῖθρον γεφυρῶσαι ἢ βάθος χῶσαι· πᾶν θ´ ὃ χειρῶν ἢ καμάτου σώματος ἔργον, πρῶτος εἰργάζετο. τράπεζάν τε εὐτελῆ παρετίθετο, ἔσθ´ ὅπῃ καὶ ξυλίνοις ἐς ποτὸν καὶ ἐδέσματα χρώμενος σκεύεσιν. ἄρτον τε προσεφέρετο αὐτοσχέδιον· σῖτον γὰρ ἀλέσας τῇ ἑαυτοῦ χειρί, ὃ ἤρκει μόνῳ, μᾶζάν τε ποιήσας καὶ ἐπ´ ἀνθράκων ὀπτήσας ἐσιτεῖτο. καὶ πάντων μὲν τῶν πολυτελῶν ἀπείχετο· ὅσα δὲ εὐτελέστατα καὶ τοῖς πενεστάτοις τῶν στρατιωτῶν εὐμαρῆ, τούτοις ἐχρῆτο. συστρατιώτης τε ὑπ´ αὐτῶν μᾶλλον ἢ βασιλεὺς καλούμενος χαίρειν προσεποιεῖτο. τὰ πλεῖστά τε αὐτοῖς συνώδευε περιπατῶν, σπανίως ὀχήματος ἢ ἵππου ἐπιβαίνων, τά τε ὅπλα βαστάζων ἑαυτῷ. ἔστι δ´ ὅτε καὶ τὰ τῶν στρατοπέδων σύμβολα, ἐπιμήκη τε ὄντα καὶ χρυσοῖς ἀναθήμασι πολλοῖς κεκοσμημένα, μόλις ὑπὸ τῶν γενναιοτάτων στρατιωτῶν φερόμενα ἐπιθεὶς τοῖς ὤμοις ἔφερεν αὐτός. διὰ δὴ ταῦτα καὶ τὰ τούτοις ὅμοια ὡς στρατιωτικὸς ὑπ´ αὐτῶν ἐφιλεῖτο καὶ ὡς γενναῖος ἐθαυμάζετο· καὶ γὰρ ἦν θαύματος ἄξιον ἐν μικρῷ πάνυ τὸ μέγεθος σώματι γενναίων πόνων ἄσκησις τοσαύτη.

Traduction française :

[4,7] XII. Après tant de cruautés, Antonin, tourmenté par ses remords, et dégoûté du séjour de Rome, résolut de quitter la capitale, sous prétexte de rétablir l'ordre dans les armées et d'inspecter les provinces. Il quitte l'Italie, et arrive sur les bords du Danube. Là, dans ces provinces du nord qu'il voulait, disait-il, organiser, il ne s'occupe qu'à conduire des chars, qu'a combattre et tuer des animaux de toute espèce ; il ne rendait que rarement la justice, et, doué apparemment d'une intelligence toute particulière, il prononçait alors sur-le-champ et sans écouter. Il se rendit populaire chez les Germains de ces contrées, et gagna à tel point leur affection qu'il reçut d'eux un corps de troupes auxiliaires, et choisit pour sa garde les plus beaux et les plus vigoureux de leurs soldats. Souvent, dépouillant la chlamyde romaine, il prenait le costume germain, et se montrait avec leur cotte d'armes, bigarrée d'argent. Il portait une chevelure blonde, taillée à la mode des barbares. Charmés de ces manières, ceux-ci lui témoignèrent un amour sans bornes; les troupes romaines ne lui étaient pas moins dévouées, parce qu'il partageait toutes leurs fatigues, comme un simple soldat, et surtout parce qu'il les comblait de libéralités. Fallait-il creuser un fossé, jeter un pont, construire une chaussée, faire quelque ouvrage pénible, Caracalla était le premier à donner l'exemple; il se faisait servir les mets les plus communs, mangeant et buvant dans des vases de bois ; il partageait le pain grossier des soldats ; souvent il broyait entre ses mains sa portion de blé, et la roulait en gâteau; il la mettait au feu, et la mangeait ainsi. Il s'abstenait de toute somptuosité; il choisissait de préférence les objets les plus communs et à la portée de la bourse du plus pauvre de ses soldats. L'appelaient-ils leur camarade, au lieu de lui donner le nom d'empereur, il en témoignait la joie la plus vive ; il faisait à pied avec eux la plus grande partie du chemin, et montait rarement en litière ou à cheval; il portait lui-même ses armes; souvent on le voyait, saisissant de longues enseignes chargées d'ornements d'or, et dont le poids faisait plier les plus robustes soldats, les porter sur ses épaules. Cette conduite plaisait à l'armée, qui l'aimait comme un bon soldat, et qui admirait sa vigueur. Il y avait en effet quelque chose de prodigieux à voir un homme d'une si petite taille s'exercer à de si pénibles travaux.





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Dernière mise à jour : 26/04/2007