HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre IV

κούφως



Texte grec :

[4,15] ἅμα δὲ ἡλίῳ ἀνίσχοντι ἐφάνη Ἀρτάβανος σὺν μεγίστῳ πλήθει στρατοῦ. ἀσπασάμενοι δὲ τὸν ἥλιον, ὡς ἔθος αὐτοῖς, οἱ βάρβαροι, μεγίστῃ τε κλαγγῇ βοήσαντες, ἐπέδραμον τοῖς Ῥωμαίοις τοξεύοντές τε καὶ καθιππεύοντες. οἱ δὲ Ῥωμαῖοι εὐτάκτως τε καὶ ἀσφαλῶς συστήσαντες τὰς φάλαγγας, ἑκατέρωθέν τε τοὺς ἱππεῖς καὶ τοὺς Μαυρουσίους παρατάξαντες, τά τε κενὰ πληρώσαντες τῶν κούφως καὶ εὐσταλῶς ἐκτρέχειν δυναμένων, δεξάμενοι τοὺς βαρβάρους ἐμάχοντο. καὶ οἱ μὲν βάρβαροι τῷ πλήθει τῶν τόξων τοῖς τε ἐπιμήκεσι δόρασι τῶν καταφράκτων ἀπό τε ἵππων καὶ καμήλων τιτρώσκοντες αὐτοὺς ἄνωθεν μεγάλως ἔβλαπτον· οἱ δὲ Ῥωμαῖοι τῶν μὲν συστάδην μαχομένων ῥᾳδίως ἐκράτουν, ἐπεὶ δὲ αὐτοὺς ἥ τε ἵππος πολλὴ οὖσα καὶ τὸ τῶν καμήλων πλῆθος ἐλυμαίνετο, προσποιούμενοι ἀναχωρεῖν τριβόλους τε καὶ ἄλλα τινὰ τεχνάσματα σιδηρίων, ὀξυτάτας ἐξοχὰς περικείμενα, ἐρρίπτουν. λανθάνοντα δὲ ἐν ταῖς ψάμμοις καὶ οὐ καθορώμενα ὑπὸ τῶν ἱππέων ἢ τῶν καμηλιτῶν ὀλέθρια ἦν αὐτοῖς· πατοῦντες γὰρ οἱ ἵπποι, αἵ τε κάμηλοι μάλιστα, ἔχουσαι ἁπαλὰ τὰ πέλματα, ὤκλαζον καὶ ἐχώλευον, τούς τε ἐπιβάτας οὓς ἔφερον ἀπεσείοντο. οἱ δὲ ἐπέκεινα βάρβαροι ἐς ὅσον μὲν ἐποχοῦνται ἵπποις ἢ καμήλοις, γενναίως μάχονται, ἢν δὲ ἀποβῶσιν αὐτῶν ἢ κατενεχθῶσι, ῥᾷστα ἁλίσκονται, μὴ φέροντες τὴν ἐκ συστάσεως μάχην. πρός τε τὸ φυγεῖν ἢ διῶξαι, εἰ δέοι, ὑπὸ τῆς περὶ τοῖς σκέλεσιν ἐσθῆτος χαύνως παρῃωρημένης ἐμποδίζονται. πρώτης μὲν οὖν καὶ δευτέρας ἡμέρας ἐξ ἑωθινοῦ ἐς ἑσπέραν ἐμαχέσαντο, καὶ νὺξ ἐπελθοῦσα διέλυσε τὰς μάχας, ἑκάτεροί τε ἐπανῆλθον ἐς τὰ ἑαυτῶν στρατόπεδα νικᾶν ἀξιοῦντες. τῇ δὲ τρίτῃ ἡμέρᾳ συνῆλθον ἐς τὸ αὐτὸ πεδίον μαχούμενοι, ἐπειρῶντο δὲ οἱ μὲν βάρβαροι, πολύ τι τῷ πλήθει ὑπερέχοντες, κυκλώσασθαι τοὺς Ῥωμαίους καὶ σαγηνεῦσαι· οἱ δὲ Ῥωμαῖοι οὐκέτι τὰς φάλαγγας ἐς βάθος συνίστασαν, ἐς μῆκος δ´ ἐκτείνοντες ἀεὶ τὸ κυκλούμενον ἐνεπόδιζον. πλῆθος δὲ τοσοῦτον ἀνδρῶν τε καὶ κτηνῶν ἐφονεύθη ὡς πᾶν πληρωθῆναι τὸ πεδίον μεγίστους τε σωροὺς πτωμάτων ἐς ὕψος ἀρθῆναι, καὶ μάλιστα τῶν καμήλων ἐπαλλήλων πιπτουσῶν. πρός τε οὖν τὸ διατρέχειν ἐνεποδίζοντο οἱ μαχόμενοι· οὐκέτι δὲ οὐδὲ καθεώρων ἀλλήλους, μεγάλου οἱονεὶ χώματος ἐν μέσῳ καὶ δυσβάτου ὑπὸ τῶν σωμάτων σεσωρευμένου, ὑφ´ οὗ κωλυόμενοι {τοῖς} ἀλλήλοις ἐπιέναι ἕκαστοι ἐπανῆλθον ἐς τὰ ἑαυτῶν στρατόπεδα. ὁ δὲ Μακρῖνος συνεὶς ὅτι οὐκ ἄλλως Ἀρτάβανος ἐκθύμως τε μάχεται καὶ προσμένει ἀλλ´ ἢ οἰόμενος Ἀντωνίνῳ μάχεσθαι, εἰωθότων ἀεὶ τῶν βαρβάρων ῥᾷστα ἀποκάμνειν ἐθελοκακεῖν τε, εἰ μή τι ἐν ταῖς πρώταις ὁρμαῖς κατορθώσουσι, τότε δὲ προσμενόντων ὡς ἂν τὴν μάχην ἀνανεώσαιντο μετὰ τὴν τῶν νεκρῶν ἀναίρεσίν τε καὶ κατάφλεξιν, οὐκ οἰομένων τεθνηκέναι τὸν τῆς ἔχθρας αἴτιον, πέμπει πρεσβείαν ἐπιστέλλει τε τῷ Παρθυαίῳ, λέγων τὸν μὲν παρὰ τὰς σπονδὰς καὶ τοὺς ὅρκους ἀδικήσαντα βασιλέα τεθνηκέναι δίκας τε ἀξίας ὧν ἔδρασε δεδωκέναι, Ῥωμαίους δέ, ὧν ἐστὶν ἡ ἀρχή, ἑαυτῷ {τε} τὰ τῆς βασιλείας ἐγκεχειρικέναι· μήτε δὲ ἀρέσκεσθαι τοῖς πραχθεῖσιν, αἰχμαλώτους τε τοὺς περιόντας ἀποδοῦναι, χρήματά τε ὅσα ἡρπάγη ἀποτῖσαι, φίλῳ τε ἀντὶ ἐχθροῦ χρῆσθαι καὶ τὴν εἰρήνην ὅρκοις καὶ σπονδαῖς βεβαιῶσαι. ὁ δὲ Ἀρτάβανος ταῦτά τε ἀναγνοὺς καὶ διδαχθεὶς ὑπὸ τῶν πρέσβεων περὶ τῆς Ἀντωνίνου ἀναιρέσεως, αὐτάρκη τιμωρίαν τὸν παρασπονδήσαντα δεδωκέναι νομίζων, τοῦ τε στρατοῦ αὑτῷ τετρυχωμένου, ἀγαπῶν τε τοὺς αἰχμαλώτους καὶ τὰ χρήματα ἀναιμωτὶ ἀπολαβεῖν, σπεισάμενος εἰρήνην πρὸς τὸν Μακρῖνον ἐς τὰ ἑαυτοῦ ἐπανέρχεται. - - - τόν τε στρατὸν ἀπαλλάξας τῆς ἐν Μεσοποταμίᾳ διατριβῆς ἐς τὴν Ἀντιόχειαν ἠπείγετο.

Traduction française :

[4,15] Au lever du soleil apparaît à leurs yeux Artaban suivi de son innombrable armée. Les barbares saluent le soleil de leurs hommages accoutumés, et aussitôt ils se précipitent sur les Romains en poussant de grands cris, et lancent en courant leurs javelots. Les Romains dans un ordre parfait, soutenus à leurs deux ailes par la cavalerie maure, tenant habilement leurs rangs, où de distance en distance sont semés des fantassins armés à la légère, résistent courageusement et soutiennent, sans s'ébranler, le choc des barbares ; ceux-ci cependant font pleuvoir sur les Romains, du haut de leurs coursiers et de leurs chameaux, une grêle meurtrière de traits et d'énormes javelots. Mais lorsqu'on en venait à combattre l'épée à la main, les Romains obtenaient facilement l'avantage. Quand ils se sentaient pressés trop vivement par la cavalerie et les nombreux chameaux de l'ennemi, ils feignaient de fuir et jetaient derrière eux sur le chemin des chausse-trapes, et autres instruments de fer pointus qui, enfoncés dans la terre, et inaperçus des cavaliers, étaient funestes aux chevaux et surtout aux chameaux, dont la corne est plus tendre. Foulant cette route hérissée de pointes, ils s'abattaient et renversaient leurs cavaliers. On sait que les barbares de ces contrées, tant qu'ils sont montés sur leurs chevaux ou sur leurs chameaux, se battent avec vigueur; mais quand ils descendent ou sont renversés de leur monture, incapables de combattre de pied ferme, ils offrent à leurs adversaires une proie facile. Leurs robes traînantes embarrassent tellement leurs jambes, qu'ils ne peuvent ni fuir ni poursuivre l'ennemi. Cependant on combattit deux jours depuis le matin jusqu'au soir. La nuit séparait les deux partis, qui se retiraient dans leurs camps, s'attribuant tous deux les honneurs de la journée. Le troisième jour, la lutte s'engagea dans une plaine; les barbares, comptant sur la supériorité de leur nombre, essayèrent d'envelopper les Romains et de les enfermer comme dans un filet; ceux-ci répondirent à cette manoeuvre en diminuant l'épaisseur de leur phalange et en élargissant leur front, à mesure que l'ennemi étendait son cercle. Le carnage fut affreux; toute la plaine fut couverte de morts. On voyait s'élever de tous côtés des monceaux de cadavres, et une prodigieuse quantité de chameaux périt dans la mêlée. Les deux armées, gênées dans leurs mouvements par cette multitude de corps morts, et pouvant à peine se voir à travers ces barrières sanglantes qui séparaient les combattants, furent obligées de suspendre la bataille et de se retirer dans leurs camps. Cependant Macrin vint à comprendre que, si Artaban luttait avec l'opiniâtreté du désespoir, c'est qu'il croyait combattre Antonin. Les barbares, qui ordinairement faiblissent et lâchent pied à la première résistance qu'on leur oppose, montraient cette fois une incroyable vigueur; et ils se disposaient à recommencer le combat, quand des deux côtés on aurait enlevé et brûlé les cadavres. Macrin fut convaincu qu'ils ne soupçonnaient point la mort du prince qui avait soulevé tant de haine. Il envoya aussitôt à Artaban des ambassadeurs et une lettre : « Antonin, lui apprenait-il, n'existait plus; l'homme qui avait violé ses serments et la plus sainte alliance avait subi le digne châtiment de ses crimes. » Il ajoutait que les Romains, rentrés dans leurs droits, lui avaient déféré le pouvoir souverain : « Jamais il n'avait approuvé la perfidie d'Antonin. il était prêt même à rendre au roi des Parthes les prisonniers qui vivaient encore et tout le butin que son prédécesseur avait fait. II espérait qu'Artaban changerait sa haine en amitié, et il lui offrait de cimenter leur alliance par des serments et des sacrifices. » Artaban, instruit de son erreur par cette lettre et par le récit du meurtre d'Antonin, que lui firent les ambassadeurs, pensa qu'une telle mort avait assez puni le parjure, et, satisfait de voir qu'on lui rendait ses prisonniers et ses trésors, sans qu'il lui en coûtât plus de sang, accepta la paix et s'en retourna dans ses États. XXI. Macrin, de son côté, quitta la Mésopotamie avec ses troupes, et partit pour Antioche.





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Dernière mise à jour : 26/04/2007