HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre IV

ἐν



Texte grec :

[4,14] τελευτήσαντος δὲ Ἀντωνίνου ἐν ἀφασίᾳ τε ἦν ὁ στρατὸς καὶ ἀπορίᾳ τοῦ πρακτέου· ἔμεινάν τε ἡμερῶν δύο ἀβασίλευτοι, ἐζήτουν τε ὃν ἐπιλέξονται ἄρχοντα. καὶ γὰρ ἠγγέλλετο μετὰ πολλοῦ πλήθους καὶ δυνάμεως ἐπιὼν Ἀρτάβανος, δίκας ἀπαιτήσων τιμωρήσων τε τοῖς ἐν σπονδαῖς καὶ εἰρήνῃ ἀνῃρημένοις. αἱροῦνται δὴ βασιλέα πρῶτον μὲν Ἄδουεντον ὡς στρατιωτικόν τε καὶ ἔπαρχον οὐ φαῦλον γενόμενον· ὃ δὲ γῆρας προϊσχόμενος παρῃτήσατο· μετ´ ἐκεῖνον δὲ τὸν Μακρῖνον, πειθόντων αὐτοὺς χιλιάρχων, οἳ καὶ τῆς ἐπιβουλῆς τοῦ Ἀντωνίνου συνωμόται καὶ κοινωνοὶ τοῦ Μακρίνου γεγενῆσθαι ὑπωπτεύθησαν. ὕστερον γοῦν ἐκολάσθησαν μετὰ τὴν ἐκείνου τελευτήν, ὡς ἐν τοῖς ἑξῆς ἐροῦμεν. παρέλαβε δὲ τὴν βασιλείαν ὁ Μακρῖνος οὐχ οὕτως εὐνοία καὶ πίστει τῶν στρατιωτῶν ὡς ἀνάγκῃ καὶ χρείᾳ τοῦ παρόντος καιροῦ. τούτων δὲ πραττομένων ἐφίσταται ὁ Ἀρτάβανος μετὰ μεγίστου πλήθους καὶ δυνάμεως, ἵππον τε πολλὴν ἄγων καὶ τοξοτῶν μέγα τι πλῆθος καταφράκτους τε ἀπὸ καμήλων ἔξωθεν μακροῖς δόρασιν. ὡς δ´ ἀπηγγέλη προσιών, συγκαλέσας τοὺς στρατιώτας ὁ Μακρῖνος ἔλεξε τοιάδε. „ἀλγεῖν μὲν ὑμᾶς πάντας ἐπὶ τοιούτου βασιλέως, ἢ ἵνα τἀληθῆ λέγοιμι, στρατιώτου ἀποβολῇ, θαυμαστὸν οὐδέν· φέρειν δὲ τὰς συμφορὰς καὶ τὰ προσπίπτοντα μετρίως ὑπομένειν ἀνθρώπων ἔργον σωφρονούντων. ἡ μὲν γὰρ ἐκείνου μνήμη ἔν τε τοῖς ἡμετέροις στέρνοις ἐγκείσεται, τοῖς τε ἐς ὕστερον παραδοθήσεται {καὶ} δόξαν ἀίδιον φέρουσα μεγάλων τε καὶ γενναίων ἔργων ὧν ἔδρασε, φίλτρων τε καὶ εὐνοίας καμάτων τε κοινωνίας τῆς πρὸς ὑμᾶς. νῦν δὲ καιρός, τιμήσαντας ὡς χρὴ τὴν μνήμην τοῦ τετελευτηκότος, ἀφοσιωσαμένους τε τὰ πρὸς ἐκεῖνον, ἔχεσθαι τῶν ἐπειγόντων. ὁρᾶτε τὸν βάρβαρον ἐφεστῶτα σὺν παντὶ τῷ τῆς ἀνατολῆς πλήθει, καὶ δοκοῦντα πρόφασιν εὔλογον ἔχθρας ἔχειν· ἡμεῖς γὰρ αὐτὸν προυκαλεσάμεθα παρασπονδήσαντες, καὶ ἐν εἰρήνῃ βαθείᾳ πόλεμον ἠγείραμεν. ἤρτηται δὲ νῦν πᾶσα ἡ Ῥωμαίων ἀρχὴ τῆς ἡμετέρας ἀνδρείας τε καὶ πίστεως· οὐ γὰρ περὶ ὅρων γῆς οὐδὲ ῥείθρων ποταμῶν ἡ φιλονεικία, περὶ τοῦ παντὸς δέ, πρὸς μέγαν βασιλέα, ὑπὲρ παίδων καὶ συγγενῶν, οὓς ἐκεῖνος ἀδίκως καὶ παρὰ τοὺς ὅρκους οἴεται ἀνῃρῆσθαι. τά τε οὖν ὅπλα λαμβάνωμεν, καὶ τῇ συνήθει Ῥωμαίοις εὐκοσμίᾳ ταττώμεθα. ἐν γὰρ ταῖς παρατάξεσι τὸ μὲν τῶν βαρβάρων ἄτακτον πλῆθος καὶ προσκαίρως ὡρισμένον αὐτὸ ἑαυτῷ ἴσως γένοιτ´ ἂν ἐναντίον· τὸ δ´ ἡμέτερον εὔτακτόν τε ὂν καὶ συγκεκροτημένον, μετά τε ἐμπειρίας μαχόμενον, ἡμῖν τε ἔσται σωτήριον κἀκείνοις ὀλέθριον. μετ´ ἀγαθῆς οὖν τῆς ἐλπίδος ἀγωνίζεσθε ὡς Ῥωμαίοις πρέπον καὶ σύνηθες· οὕτω γὰρ τούς τε βαρβάρους ἀπώσεσθε, καὶ δόξης κλέος ἀράμενοι μέγα Ῥωμαίοις τε καὶ πᾶσιν ἀνθρώποις δείξετε, τήν τε προτέραν νίκην πιστώσεσθε, ὡς μὴ δόλῳ καὶ ἀπάτῃ παρασπονδήσαντες ἠδικήσατε, ἀλλὰ δι´ ὅπλων νικήσαντες ἐκρατήσατε.“ τοιαῦτά τινα εἰπόντος αὐτοῦ, οἱ στρατιῶται τὴν ἀνάγκην τοῦ πράγματος ὁρῶντες παρετάττοντο κἀν τοῖς ὅπλοις ἦσαν.

Traduction française :

[4,14] XXVII. Après sa mort, l'armée, incertaine et irrésolue, resta deux jours sans empereur, délibérant sur le choix d'un nouveau chef. Cependant on apprend qu'Artaban, à la tête d'une armée nombreuse, vient demander compte aux Romains de leur perfidie, et venger les mânes de ses sujets lâchement égorgés au milieu d'une alliance et de la paix. Les soldats se hâtent alors d'élire Audence, qu'ils estimaient à la fois comme soldat et comme général. Mais il s'excusa sur sa vieillesse, et refusa l'empire; leur choix tomba sur Macrin, à l'instigation des tribuns, que l'on soupçonna, comme nous le verrons dans la suite, d'avoir été complices du meurtre d'Antonin, et d'avoir participé à la conspiration. Macrin reçut donc la couronne, mais il en fut moins redevable à la confiance et à l'amour des soldats, qu'à la nécessité et à l'empire des circonstances. XXVIII. A peine cette élection est-elle faite, qu'Artaban arriva, traînant à sa suite une armée immense : il avait une nombreuse cavalerie, une multitude d'archers, et des soldats couverts de cuirasses, montés sur des chameaux, qui combattaient avec d'énormes lances. A cette nouvelle, Macrin rassemble son armée et s'exprime en ces termes : XXIX. « La douleur universelle qu'excite parmi vous la mort d'un prince, ou plutôt d'un compagnon d'armes, n'a rien qui m'étonne. Mais la sagesse fait un devoir de ne pas se montrer trop sensible aux coups de la fortune et aux événements qui affligent l'humanité. La mémoire d'Antonin vivra dans nos cœurs, elle s'étendra jusqu'à la postérité. Tant d'actions glorieuses, son amour, son zèle pour vous, et cette persévérance à partager tous vos travaux, sont des titres bien suffisants à l'admiration de nos neveux. Mais après avoir payé à ses restes, à sa mémoire, un juste tribut de respects et d'honneurs, il est temps de songer à nos propres dangers. Artaban est devant vous; il est environné de toutes les forces de l'Orient, et prêt à combattre pour une juste cause. Car, il le faut avouer, nous l'avons provoqué en violant les traités, en lui apportant la guerre au sein même de la paix. L'espoir de l'empire romain tout entier repose donc sur votre valeur, sur votre dévouement; ce n'est pas pour les bornes de l'empire ou les limites d'un fleuve, que nous combattons; nous combattons pour notre existence même, contre un roi puissant qui vient venger ses enfants, toute sa famille, victimes innocentes, selon lui, de la cruauté parjure des Romains. Saisissons donc nos armes ; observons dans toute sa rigueur l'antique discipline romaine. N'en doutez pas; cette multitude désordonnée, cette masse tumultueuse de barbares s'embarrassera elle-même dans la mêlée, tandis que l'ordre de vos bataillons, l'ensemble de vos mouvements, votre expérience dans la guerre seront le gage de votre salut et de la défaite de vos ennemis. Marchez donc au combat avec cette assurance qui sied à des Romains, et qui ne vous a jamais abandonnés; vous verrez bientôt les Parthes fuir devant vous; vous vous couvrirez d'une gloire immortelle, et vous persuaderez ainsi à Rome et à l'univers entier que vous ne devez votre premier triomphe ni à la perfidie, ni à la violation des traités, mais à la seule force de vos armes. » XXX. Les soldats, convaincus par ce discours de la nécessité d'unir leurs efforts, se mettent sous les armes et se rangent en bataille.





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Dernière mise à jour : 26/04/2007