HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre II

κοινωνίᾳ



Texte grec :

[2,13] ἐπεὶ δὲ τὰ παρὰ τῆς συγκλήτου ἐδηλώθη τῷ Σεβήρῳ ἥ τε τοῦ Ἰουλιανοῦ ἀναίρεσις, ἤρθη καὶ ἐς μειζόνων πραγμάτων ἐλπίδα, καὶ σοφίσματι ἐχρήσατο, ὡς ἂν χειρώσαιτο καὶ αἰχμαλώτους τοὺς τὸν Περτίνακα ἀνῃρηκότας λάβοι. ἐπιστέλλει δὲ καὶ ἰδίᾳ μὲν λανθάνοντα γράμματα τοῖς τε χιλιάρχοις καὶ τοῖς ἑκατοντάρχοις ὑπισχνούμενος μεγάλα, ὅπως πείσειαν τοὺς ἐν τῇ Ῥώμῃ στρατιώτας ὑπακούειν εὐπειθῶς τοῖς ὑπὸ τοῦ Σεβήρου κελευομένοις· ἐκπέμπει δὲ καὶ κοινὴν ἐπιστολὴν πρὸς τὸ στρατόπεδον, κελεύων καταλιπεῖν μὲν ἐν τῷ στρατοπέδῳ τὰ ὅπλα πάντα, αὐτοὺς δὲ ἐξελθεῖν ἐν εἰρηνικῷ σχήματι, ὥσπερ εἰώθασι θύοντος ἢ ἑορτάζοντος βασιλέως προπομπεύειν, ὀμόσαι τε ἐς τὸ Σεβήρου ὄνομα, καὶ μετ´ ἀγαθῶν ἐλπίδων ἐλθεῖν ὡς μέλλοντας τὸν Σεβῆρον δορυφορήσειν. πιστεύσαντες δὴ οἱ στρατιῶται τοῖς ἐπεσταλμένοις, πεισθέντες τε ὑπὸ τῶν χιλιαρχούντων, τὰ μὲν ὅπλα κατέλιπον πάντα, αὐτοὶ δὲ ἐν μόναις ταῖς πομπικαῖς ἐσθῆσι δαφνηφοροῦντες ἠπείγοντο. ὡς δὲ πρὸς τῷ στρατοπέδῳ τοῦ Σεβήρου ἐγένοντο, ἠγγέλησάν τε ἀφικόμενοι ἐς τὸ πεδίον, οὗ αὐτοὺς ὁ Σεβῆρος συνελθεῖν κελεύει - - - ὡς δὴ δεξιωσόμενος καὶ προσαγορεύσων. ὡς δὲ ἀνελθόντα αὐτὸν ἐπὶ τὸ βῆμα προσῆλθον ὁμοθυμαδὸν εὐφημήσοντες, πάντες ὑφ´ ἑνὶ συνθήματι συλλαμβάνονται· προείρητο γὰρ τῷ τοῦ Σεβήρου στρατῷ, ὁπηνίκα ἂν στῶσιν ἐς τὸν βασιλέα ἀποβλέποντες μετέωρόν τε τὴν γνώμην ἔχοντες, κυκλώσασθαι αὐτοὺς πολεμίῳ νόμῳ, καὶ τιτρώσκειν μὲν ἢ παίειν μηδένα, συνέχειν δὲ καὶ φρουρεῖν φράξαντας ἐν κύκλῳ τοῖς ὅπλοις, τάς τε διβολίας καὶ τὰ δόρατα ἐπισείειν, ὡς δέει τοῦ τρωθῆναι γυμνοί τε πρὸς ὡπλισμένους καὶ ὀλίγοι πρὸς πολλοὺς μὴ μάχοιντο. ἐπεὶ δὲ αὐτοὺς ὥσπερ σαγηνεύσας ἐντὸς τῶν ὅπλων δοριαλώτους εἶχε, μεγάλῃ βοῇ καὶ θυμοειδεῖ τῷ πνεύματι ἔλεξε πρὸς αὐτοὺς τοιάδε· „ὅτι μὲν ὑμῶν καὶ σοφίᾳ κρείττους ἐσμὲν καὶ δυνάμει στρατοῦ καὶ συμμάχων πλήθει, ἔργῳ ὁρᾶτε· εἴληφθε γοῦν ῥᾳδίως, καὶ ἀκονιτί γε ἑαλώκατε. ἔστι δ´ ἐν ἐμοὶ ὅ τι ποτ´ ἂν ὑμᾶς δρᾶσαι θελήσω, καὶ πρόκεισθε ἤδη θύματα τῆς ἡμετέρας ἐξουσίας. εἰ μὲν οὖν ὑμῖν πρὸς τὰ τετολμημένα τιμωρίαν ζητεῖ τις, οὐδ´ ἔστιν εὑρεῖν δίκην τὴν ἐπιτεθησομένην ἀξίαν τῶν πεπραγμένων. σεμνὸν πρεσβύτην καὶ βασιλέα χρηστόν, ὃν ἐχρῆν σώζειν καὶ δορυφορεῖν, ἐφονεύσατε· τὴν Ῥωμαίων ἀρχὴν ἔνδοξον οὖσαν ἀεί, ἣν καὶ οἱ πρόγονοι ἢ δι´ ἀνδρείας ἐναρέτου ἐκτήσαντο ἢ δι´ εὐγένειαν διεδέξαντο, ταύτην αἰσχρῶς καὶ ἀτίμως ὥσπερ τι τῶν ἰδιωτικῶν κειμηλίων ἐπ´ ἀργυρίῳ κατηλλάξασθε. ἀλλ´ οὐδ´ αὐτόν, ὃν οὕτως ἄρχοντα εἵλεσθε, φυλάξαι ἢ σῶσαι ἐδυνήθητε, ἀνάνδρως δὲ προυδώκατε. ἐπὶ τηλικούτοις δὴ ἁμαρτήμασί τε καὶ τολμήμασι μυρίων ἄξιοι θανάτων, ἤν τις ὁρίσαι θέλῃ τὴν ἀξίαν τιμωρίαν, ἐστέ. ἀλλὰ τί μὲν χρὴ παθεῖν ὑμᾶς, ὁρᾶτε· ἐγὼ δὲ φείσομαι μὲν ὑμῶν ὡς μὴ φονεῦσαι, οὐδὲ τὰς ὑμετέρας χεῖρας μιμήσομαι· ἐπεὶ δὲ μήτε ὅσιον μήτε δίκαιον ἔτι βασιλέα ὑμᾶς δορυφορεῖν καὶ ἐς τὸν ὅρκον ἀσεβήσαντας καὶ ἐμφυλίῳ καὶ βασιλικῷ αἵματι τὰς δεξιὰς μιάναντας τήν τε πίστιν καὶ τὸ ἐχέγγυον τῆς φρουρᾶς προδόντας, τὰς μὲν ψυχὰς καὶ τὰ σώματα δῶρον τῆς ἐμῆς φιλανθρωπίας ἕξετε, τοῖς δὲ περιειληφόσιν ὑμᾶς στρατιώταις κελεύω ἀποζῶσαί τε ὑμᾶς, καὶ ἀποδύσαντας εἴ τινας περίκεισθε ἐσθῆτας στρατιωτικάς, γυμνοὺς ἀποπέμπειν. παραγγέλλω τε ὑμῖν ἀπιέναι ὡς πορρωτάτω τῆς Ῥώμης, ἀπειλῶ τε καὶ διόμνυμι καὶ προαγορεύω κολασθήσεσθαι κεφαλικῶς, εἴ τις ὑμῶν ἐντὸς ἑκατοστοῦ σημείου ἀπὸ τῆς Ῥώμης φανείη.“ ταῦτα κελεύσαντος αὐτοῦ, προσδραμόντες οἱ Ἰλλυρικοὶ στρατιῶται τά τε ξιφίδια περιαιροῦσιν αὐτῶν ἃ παρῃώρηντο {τῷ} ἀργύρῳ καὶ {τῷ} χρυσῷ ἐς πομπὴν κεκοσμημένα, τάς τε ζώνας καὶ τὰς ἐσθῆτας καὶ εἴ τι σύμβολον ἔφερον στρατιωτικόν, ἀφαρπάσαντες γυμνοὺς ἐξέπεμπον. οἳ δὲ ὑπεῖκον προδεδομένοι καὶ σοφίσματι ἑαλωκότες· τί γὰρ ἐνῆν δρᾶσαι γυμνοῖς πρὸς ὡπλισμένους καὶ ὀλίγοις πρὸς πολλούς; ἀπῄεσαν δὴ ὀδυρόμενοι, καὶ ἠγάπων μὲν τὴν δοθεῖσαν σωτηρίαν, μετεγίνωσκον δὲ ἐπὶ τῷ ἀνόπλους ἐλθεῖν, αἰσχρῶς καὶ ἐφυβρίστως ἑαλωκότες. ἐκέχρητο δὲ καὶ ἄλλῳ ὁ Σεβῆρος σοφίσματι· δεδιὼς γὰρ μὴ ἄρα μετὰ τὸ ἀποζωσθῆναι ἐν ἀπογνώσει γενόμενοι ἀναδράμωσιν ἐπὶ τὸ στρατόπεδον καὶ τὰ ὅπλα ἀναλάβωσι, προύπεμψε λογάδας ἐπιλέκτους τε καὶ ὅσους γενναιοτάτους ἠπίστατο, δι´ ἑτέρων ὁδῶν καὶ ἀτραπῶν, ὡς λαθόντες τό τε στρατόπεδον ἐπεισέλθοιεν ἀνδρῶν κενόν, καὶ τὰ ὅπλα καταλαβόντες, εἰ ἐπίοιεν, ἀποκλείσαιεν αὐτούς. δίκην μὲν δὴ ταύτην ἔδοσαν οἱ τοῦ Περτίνακος φονεῖς·

Traduction française :

[2,13] XLII. Sévère, ayant appris les délibérations du sénat et la mort de Julien, conçut un projet difficile: il résolut de faire prisonniers, en employant la ruse, les prétoriens, assassins de Pertinax. Avant d'entrer dans Rome, il adresse secrètement des lettres aux tribuns et aux centurions de ce corps, leur promettant de brillantes récompenses, s'ils parviennent à engager leurs soldats à exécuter fidèlement ses ordres. En même temps il publie une proclamation dans laquelle il ordonne aux prétoriens de laisser leurs armes dans leur camp, et de venir au-devant de lui, pour lui prêter serment de fidélité, couverts des pompeux vêtements dont ils se servaient pour accompagner l'empereur à un sacrifice ou à des jeux. Il les engageait à tout espérer de lui, et leur promettait de les employer à la garde de sa personne. Se fiant à cette parole, entraînés d'ailleurs par leurs officiers, les soldats déposent leurs armes, prennent leurs vêtements de fête, et se dirigent vers le camp de Sévère, des branches de laurier à la main. Quand ils arrivèrent près de son armée, averti de leur approche, Il leur fit prescrire d'entrer dans son camp : il voulait, disait-il, les complimenter et leur faire l'accueil qu'ils méritaient. Ils se rendent donc au pied du tribunal où le général était monté; et pendant qu'ils le saluent de leurs acclamations, un signal se donne, et ils sont environnés de toutes parts. Les soldats de Sévère avaient reçu de lui l'ordre d'épier l'instant où les prétoriens seraient immobiles, les yeux fixés sur lui, et dans l'attente de ses paroles, pour les investir comme une troupe ennemie, sans néanmoins en blesser ou en frapper un seul. Mais ils devaient serrer leurs rangs autour des gardes du prétoire, les enfermer dans un vaste cercle et leur présenter la pointe de leurs javelots et de leurs lances. La crainte d'une mort certaine les empêcherait sans doute de s'opposer sans armes et en petit nombre, à une multitude d'hommes armés. Quand il les vit ainsi entourés d'un rempart de fer, et pris comme dans un immense filet, d'une voix forte, d'un ton menaçant et enflammé, il leur adressa ces paroles : XLIII. « Vous voyez maintenant que nous avons sur vous et l'avantage de la prudence et celui du courage et du nombre; l'événement vous le prouve. Nous vous avons pris sans peine, et vous tombez entre nos mains sans combat. Je puis disposer de votre vie : vous êtes là à mes pieds comme des victimes que je puis immoler à ma puissance. Si vous cherchez un châtiment qui soit digne de vos crimes, vous n'en trouverez pas. Un auguste vieillard, un prince vertueux que vous deviez protéger et défendre, vous l'avez égorgé. Cet empire, de tout temps si glorieux, et que nos ancêtres n'accordaient qu'à l'éclat du mérite ou de la naissance, vous avez eu l'infamie de le livrer honteusement à prix d'or, comme s'il vous eût appartenu ; vous n'avez su ni sauver ni défendre ce prince que vous aviez ainsi créé vous-mêmes, mais vous l'avez trahi lâchement. Si l'on voulait trouver un supplice digne de tant d'audace et de tant de crimes, mille morts suffiraient à peine pour vous punir. Jugez donc vous-mêmes du sort qui devrait vous être réservé. Mais je m'abstiendrai de votre sang, je n'imiterai point vos mains cruelles. Les dieux, la justice, défendent sans doute que vous gardiez les jours de votre prince, vous qui avez violé vos serments, souillé vos bras du sang d'un Romain, d'un empereur, forfait à la fidélité et trahi tous vos devoirs! Mais l'humanité me commande de ne pas attenter à vos jours : vous devrez la vie à ma clémence. Je vais donner l'ordre à mes soldats qui vous entourent de vous dépouiller de vos vêtements militaires, et de vous renvoyer nus loin de mon camp. Je vous ordonne de vous éloigner de Rome à la plus grande distance possible; je vous préviens (et j'en fais ici le serment) que s'il en est un seul parmi vous qui se montre en deçà de la centième borne militaire, il payera de sa tête sa témérité. » XLIV. A cet ordre de Sévère, les Illyriens accourent, enlèvent aux soldats du prétoire les petits poignards enrichis d'or et d'argent qu'ils portaient dans les jours de fête, leur arrachent leurs ceintures, leurs vêtements et tous leurs insignes militaires, et les renvoient dépouillés de tout. Les prétoriens se voyant trahis et pris par la ruse, n'essayèrent aucune résistance : que pouvaient-ils faire sans armes et en petit nombre contre tant d'hommes armés? Ils partirent désolés, s'estimant toutefois heureux qu'on leur accordât la vie, mais se repentant avec amertume d'être venus sans défense au camp de Sévère pour s'y laisser prendre honteusement. Cependant, ce général conçoit un nouveau dessein : craignant que les prétoriens, après le traitement déshonorant qu'ils avaient subi, ne regagnent désespérés leur camp, pour y chercher leurs armes, il fait prendre l'avance à des soldats d'élite, dont la valeur était éprouvée, et leur ordonne de se rendre en secret, par des chemins différents et détournés, au camp des prétoriens, de l'occuper avant l'arrivée des gardes, et de leur en défendre l'entrée, après s'être emparés de leurs armes. Ainsi fut accompli le châtiment des meurtriers de Pertinax.





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Dernière mise à jour : 26/04/2007