HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre II

βασιλικοῖς



Texte grec :

[2,2] καὶ πρῶτον ἀρέσκει προελθεῖν ἐπὶ τὸ στρατόπεδον καὶ πεῖραν τῆς γνώμης τῶν στρατιωτῶν λαβεῖν· πείσειν δὲ αὐτοὺς ὁ Λαῖτος ὑπισχνεῖτο, ἐπείπερ αὐτῷ ἐπάρχῳ ὄντι μετρίαν ἀπένεμον αἰδῶ. συμπαραλαβόντες οὖν καὶ τῶν λοιπῶν ὅσοι παρῆσαν, ἐπὶ τὸ στρατόπεδον ἠπείγοντο. ἤδη δὲ καὶ τὸ πλεῖστον τῆς νυκτὸς προκεχωρήκει καὶ τῆς ἑορτῆς ἐνεστώσης πρὸ ἡμέρας πάντα ἐπράττετο. διαπέμπουσι δή τινας τῶν πιστῶν τοὺς διαβοήσοντας ὅτι ὁ Κόμοδος μὲν τέθνηκε, Περτίναξ δὲ ἐπὶ τὸ στρατόπεδον βασιλεύσων ἄπεισι. διαδραμούσης δὲ τῆς φήμης πᾶς ὁ δῆμος ἐνθουσιῶντι ἐοικὼς ἐξεβακχεύετο διέθεόν τε, καὶ τοῖς οἰκείοις ἕκαστος χαίρων ἀπήγγελλε καὶ μάλιστα τοῖς ἐπ´ ἀξιώσεως ἢ πλουσίοις· ἐκείνοις γὰρ καὶ μάλιστα ἐπιβουλεύοντα ᾔδεσαν τὸν Κόμοδον. ἔθεόν τε περί τε τὰ ἱερὰ καὶ βωμούς, χάριτας θεοῖς ὁμολογοῦντες. ἐβόων δὲ διάφορα, οἳ μὲν κεῖσθαι τὸν τύραννον λέγοντες, οἳ δὲ τὸν μονομάχον, ἄλλοι δὲ ἀπρεπέστερα βλασφημοῦντες. καὶ ὅσα πρότερον ἐπεῖχεν ὁ φόβος ῥήματα, ταῦτα προελθούσης ἀδείας καὶ ἐλευθερίας ῥᾳδίως ἐλέγετο. πλεῖστον δὴ τοῦ δήμου συνέθει δρόμῳ ἐπὶ τὸ στρατόπεδον. ἠπείγοντο δὲ μάλιστα δεδιότες, μή πως ἄρα οἱ στρατιῶναι ὀκνηρότερον ὑπακούσωσι τῇ τοῦ Περτίνακος ἀρχῇ ἐσομένην γὰρ σώφρονα μὴ πάνυ τι ἀποδέξεσθαι τοὺς στρατιώτας προσεδόκων τυραννίδι δουλεύειν εἰθεσμένους ἁρπαγαῖς τε καὶ βίαις ἐγγεγυμνασμένους. ἵν´ οὖν αὐτοὺς ἐκβιάσοιντο ὑπακοῦσαι, πανδημεὶ συνῆλθον. ἐπεὶ δὲ ἐγένοντο ἐν τῷ στρατοπέδῳ, ὅ τε Λαῖτος καὶ Ἔκλεκτος εἰσῆλθον ἄγοντες τὸν Περτίνακα· συγκαλέσας τε τοὺς στρατιώτας ὁ Λαῖτος ἔλεξε τοιάδε· „Κόμοδος μὲν ἡμῖν ὁ βασιλεὺς τέθνηκεν ἀποπληξίᾳ· αἴτιος δὲ τοῦ τοιούτου θανάτου οὐκ ἄλλος, ἀλλ´ αὐτὸς αὑτῷ· συμβουλεύουσι γὰρ ἡμῖν ἀεὶ τὰ ἄριστα καὶ σωτήρια {οἷς} μὴ πειθόμενος, βιοὺς δὲ ὡς οὐκ ἀγνοεῖτε, ὑπὸ πλήθους τροφῆς ἀποπνιγεὶς διεφθάρη. τὸν μὲν οὖν κατέλαβε τέλος τὸ πεπρωμένον. οὐδὲ γὰρ μία οὐδ´ ἡ αὐτὴ πᾶσιν ἀνθρώποις θανάτου αἰτία, διάφοροι δὲ οὖσαι ἐς ἓν τέρμα βίου συντελοῦσιν. ἀλλ´ ἀντ´ ἐκείνου γὰρ ὑμῖν ἄγομεν ἡμεῖς τε καὶ ὁ δῆμος τῶν Ῥωμαίων ἄνδρα τὴν μὲν ἡλικίαν σεμνόν, τὸν δὲ βίον σώφρονα, ἀρετῆς δὲ τῆς ἐν ἔργοις ἔμπειρον· ὧν οἱ μὲν πρεσβύτεροι καὶ τῶν στρατιωτικῶν αὐτοῦ πράξεων ἐπειράθητε, οἱ δὲ λοιποὶ τῆς πόλεως ἐπάρχοντα τοσούτων ἐτῶν ἀεὶ διὰ τιμῆς τε καὶ θαύματος ἔσχετε. δίδωσί τε ἡμῖν ἡ τύχη οὐ βασιλέα μόνον ἀλλὰ καὶ πατέρα χρηστόν. εὐφρανεῖ τε ἡ τοῦδε ἀρχὴ οὐχ ὑμᾶς μόνον τοὺς ἐνταῦθα δορυφοροῦντας, ἀλλὰ καὶ τοὺς ἐπὶ ταῖς ὄχθαις τῶν ποταμῶν καὶ τοὺς ἐπὶ τοῖς ὅροις τῆς Ῥωμαίων ἀρχῆς ἱδρυμένους, οἳ τὴν πεῖραν αὐτοῦ τῶν ἔργων φέρουσι διὰ μνήμης. τό τε βάρβαρον οὐ χρήμασιν ἔτι θεραπεύσομεν, πείρᾳ δὲ ὧν πρὸς αὐτοῦ πεπόνθασι στρατηγοῦντος φόβῳ ὑποτάξονται.“ τοιαῦτα δὴ λέγοντος τοῦ Λαίτου μὴ κατασχὼν ἑαυτοῦ ὁ δῆμος μελλόντων καὶ ὀκνούντων ἔτι τῶν στρατιωτῶν Σεβαστόν τε ἀναγορεύει καὶ πατέρα καλεῖ πάσαις τε γεραίρει εὐφημίας. τότε καὶ οἱ στρατιῶται οὐχ ὁμοίᾳ μὲν προθυμίᾳ τῇ δὲ ἐκ τοῦ παρόντος πλήθους ἀνάγκῃ (καὶ γὰρ ἦσαν πανταχόθεν ὑπὸ τοῦ δήμου περιειλημμένοι ὀλίγοι τε καὶ ἄνευ τῶν ὅπλων ὡς ἐν ἱερομηνίᾳ) πλὴν συνεξεβόησαν καὶ Σεβαστὸν προσεῖπον τὸν Περτίνακα· ἔς τε τὸ ἐκείνου ὄνομα τοὺς συνήθεις ὅρκους ὀμόσαντες καὶ θύσαντες, δαφνηφοροῦντες πᾶς ὁ δῆμος καὶ τὸ στρατιωτικόν, ἐπειδὴ προσῄει καὶ τὸ περίορθρον, ἐς τὴν βασίλειον αὐλὴν ἀνήγαγον τὸν Περτίνακα.

Traduction française :

[2,2] On résolut de se rendre à l'instant auprès des soldats, pour sonder leurs dispositions. Laetus, à qui sa charge donnait quelque influence sur leur esprit, promettait de les gagner facilement. Ils marchent tous ensemble vers le camp. Déjà une grande partie de la nuit s'était écoulée; la fête allait commencer; tout fut terminé avant le jour. Ils avaient répandu dans Rome plusieurs de leurs affidés, qui publièrent partout que Commode était mort, que Pertinax lui succéderait, et qu'il allait se faire reconnaître des soldats. VI. A ce bruit, le peuple entier, comme dans l'ivresse, se livre soudain aux plus bruyants transports de joie; les citoyens courent çà et là; ils s'empressent d'annoncer cette heureuse nouvelle à tous leurs amis; surtout à ceux qui par leur rang ou leur fortune, avaient tout à craindre du tyran. On va dans le temple, au pied des autels, rendre aux dieux des actions de grâces. La haine publique s'exhale dans les termes les plus variés : le tyran n'est plus, dit l'un ; le gladiateur est mort, dit l'autre ; quelques-uns même donnent à Commode des noms plus honteux encore. Longtemps étouffée par la crainte, la voix du peuple se déchaîne enfin en toute liberté. La plupart des citoyens se dirigèrent vers le camp d'un pas rapide, dans la crainte que les soldats ne fussent mal disposés en faveur de Pertinax. Ils pensaient qu'un prince sage et modéré serait peut-être mal accueilli par des hommes accoutumés à servir la tyrannie, qui assurait l'impunité à leurs rapines et à leurs violences. Aussi le peuple accourut-il au camp de toutes parts pour vaincre une résistance qu'il appréhendait. Il s'y trouvait réuni, lorsque Laetus et Electus y entrèrent, conduisant avec eux Pertinax. Laetus convoque les soldats et les harangue en ces termes : VII. « Commode, notre empereur, a été frappé d'apoplexie. Sa mort ne doit être reprochée qu'à lui seul. Malgré nos salutaires avis, ne cessant de se livrer à des débauches que vous connaissez tous, il est mort suffoqué, victime de son intempérance. Cette fin lui était réservée par le destin : car tous les hommes ne marchent pas à la mort par les mêmes voies, quoique toutes conduisent au même but. Pour succéder à Commode, nous vous présentons, nous et le peuple romain, un homme vénérable par son âge, par l'intégrité de ses moeurs, par sa conduite et par ses talents: vétérans, vous avez fait plus d'une fois l'épreuve de ses vertus militaires; et vous, jeunes soldats, vous avez honoré, admiré même ses vertus civiles, pendant les longues années où il fut préfet de Rome. Ce n'est pas seulement un empereur que nous offre le destin, c'est un bienfaiteur, c'est un père. Son élection ne sera pas agréable à vous seuls ; mais vos compagnons d'armes qui sont campés sur les rives des fleuves, et défendent les frontières de l'empire, pendant que vous gardez nos murs, applaudiront, comme vous, au choix d'un prince dont ils n'ont pas oublié les exploits. Nous n'aurons plus besoin désormais d'acheter des barbares une paix déshonorante; mais ils se souviendront des défaites que leur fit essuyer Pertinax ; et la crainte nous les soumettra. » VIII. Laetus avait à peine cessé de parler, que le peuple, sans pouvoir se contenir davantage, pendant que les soldats montrent encore du doute et de l'hésitation, salue Pertinax du nom d'Auguste, l'appelle père de la patrie, et lui prodigue par acclamation les titres les plus glorieux. Bientôt les soldats le proclament également empereur, non pas avec le même enthousiasme, mais plutôt entraînés et contraints par ce peuple immense qui les environnait de toutes parts. En petit nombre et sans armes à cause de la fête, ils cédèrent, et prêtèrent, selon l'usage, serment au nouvel empereur. On célébra un sacrifice, et des branches de laurier parurent aussitôt dans les mains de tous les soldats et de tous les citoyens.





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Dernière mise à jour : 26/04/2007