HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre II

δικαστηρίοις



Texte grec :

[2,9] ταῦτα δὲ αὐτοῦ διατυποῦντος καὶ κούφαις καὶ ἀδήλοις ἐπαιωρουμένου ἐλπίσι, διηγγέλλετο τὰ πραττόμενα ἔς τε Παίονας καὶ Ἰλλυριοὺς καὶ πᾶν τὸ ἐκεῖσε στρατιωτικόν, ὃ ταῖς ὄχθαις Ἴστρου τε καὶ Ῥήνου ἐπικείμενον, ἀπεῖργον τοὺς ἐπέκεινα βαρβάρους, φρουρεῖ τὴν Ῥωμαίων ἀρχήν. ἡγεῖτο δὲ Παιόνων πάντων (ὑπὸ μιᾷ γὰρ ἦσαν ἐξουσίᾳ) Σεβῆρος, ἀνὴρ τὸ μὲν γένος Λίβυς, ἐς δὲ πραγμάτων διοίκησιν γενναῖος ἅμα καὶ θυμοειδής, σκληρῷ τε βίῳ καὶ τραχεῖ ἐνειθισμένος, πόνοις τε ἀντέχων ῥᾷστα, νοῆσαί τε ὀξὺς καὶ τὸ νοηθὲν ἐπιτελέσαι ταχύς. οὗτος τοίνυν παρὰ τῶν ἀγγελλόντων πυνθανόμενος τὴν Ῥωμαίων ἀρχὴν μετέωρον φερομένην τὸν Νίγρον καὶ τὸν Ἰουλιανὸν ἁρπάσαι, καταγνοὺς τοῦ μὲν ῥᾳθυμίαν τοῦ δὲ ἀνανδρίαν, - - - ἐπιθέσθαι τοῖς πράγμασιν. ἀνέπειθε δὲ αὐτὸν ὀνείρατα τοιαύτην τινὰ ἐλπίδα ὑποσημαίνοντα, χρησμοί τε καὶ ὅσα ἐς πρόγνωσιν τῶν μελλόντων σύμβολα φαίνεται· ἅπερ πάντα ἀψευδῆ καὶ ἀληθῆ τότε πιστεύεται ὅταν ἐς τὴν ἀπόβασιν εὐτυχηθῇ. τὰ μὲν οὖν πολλὰ ἱστόρησεν αὐτός τε συγγράψας ἐν τῷ καθ´ αὑτὸν βίῳ καὶ δημοσίαις ἀνέθηκεν εἰκόσι· τὸ δ´ οὖν τελευταῖον καὶ μέγιστον, ὅπερ αὐτῷ καὶ τὴν ἐλπίδα πᾶσαν ὑπέφαινεν ὄναρ, οὐδ´ ἡμῖν παραλειπτέον. κατὰ γὰρ τὸν καιρὸν ὃν ἀπηγγέλη Περτίναξ παραλαβὼν τὴν ἀρχήν, μετὰ τὸ προελθεῖν καὶ θῦσαι καὶ τὸν ὑπὲρ τῆς Περτίνακος βασιλείας ὅρκον ἀφοσιώσασθαι ὁ Σεβῆρος ἐπανελθὼν ἐς τὴν οἰκίαν ἑσπέρας καταλαβούσης ἐς ὕπνον κατηνέχθη, μέγαν δὲ καὶ γενναῖον ἵππον βασιλικοῖς φαλάροις κεκοσμημένον ᾠήθη βλέπειν, φέροντα τὸν Περτίνακα ἐποχούμενον διὰ μέσης τῆς ἐν Ῥώμῃ ἱερᾶς ὁδοῦ. ἐπεὶ δὲ κατὰ τὴν τῆς ἀγορᾶς ἀρχὴν ἐγένετο, ἔνθα ἐπὶ τῆς δημοκρατίας πρότερον ὁ δῆμος συνιὼν ἐκκλησίαζεν, {ᾠήθη} τὸν ἵππον ἀποσείσασθαι μὲν τὸν Περτίνακα καὶ ῥῖψαι, αὐτῷ δὲ †ἄλλως ἑστῶτι ὑποδῦναί τε αὐτὸν καὶ ἀράμενον ἐπὶ τοῖς νώτοις φέρειν τε ἀσφαλῶς καὶ στῆναι βεβαίως ἐπὶ τῆς ἀγορᾶς μέσης, ἐς ὕψος ἄραντα τὸν Σεβῆρον ὡς ὑπὸ πάντων ὁρᾶσθαί τε καὶ τιμᾶσθαι. μένει δὲ καὶ ἐς ἡμᾶς ἐν ἐκείνῳ τῷ χωρίῳ ἡ τοῦ ὀνείρατος εἰκὼν μεγίστη, χαλκοῦ πεποιημένη. οὕτω τοίνυν ὁ Σεβῆρος ἀρθεὶς τὴν γνώμην, ἐλπίζων τε θείᾳ προνοίᾳ ἐπὶ τὴν ἀρχὴν {αὐτὸν} καλεῖσθαι, ἀπόπειραν ἐποιεῖτο τῆς τῶν στρατιωτῶν γνώμης, τὰ μὲν πρῶτα κατ´ ὀλίγους ἡγεμόνας τε καὶ χιλιάρχους τούς τε ἐν τοῖς στρατοπέδοις ἐξέχοντας οἰκειούμενος, καὶ περὶ τῆς ἀρχῆς τῶν Ῥωμαίων διαλεγόμενος, ὡς παντάπασιν ἔρριπται οὐδενὸς ὄντος τοῦ γενναίως ἢ κατ´ ἀξίαν αὐτὴν διοικοῦντος. διέβαλλε δὲ τοὺς ἐν Ῥώμῃ στρατιώτας ὡς ἀπίστους καὶ βασιλείῳ καὶ ἐμφυλίῳ αἵματι μιάναντας τὸν ὅρκον, ἔλεγέ τε δεῖν ἐπαμῦναι καὶ ἐπεξελθεῖν τῷ Περτίνακος φόνῳ. ᾔδει δὲ πάντας τοὺς κατὰ τὸ Ἰλλυρικὸν στρατιώτας μεμνημένους τῆς Περτίνακος ἠγεμονίας· ὑπὸ γὰρ Μάρκῳ βασιλεύοντι πολλὰ ἐγείρας σὺν αὐτοῖς κατὰ Γερμανῶν τρόπαια, στρατηγός τε καὶ ἡγεμὼν τῶν Ἰλλυρικῶν κατασταθείς, ἀνδρείαν μὲν πᾶσαν ἐν ταῖς μάχαις πρὸς τοὺς πολεμίους ἐπεδέδεικτο, εὔνοιαν δὲ καὶ χρηστότητα μετὰ σώφρονος καὶ ἐπιεικοῦς ἐξουσίας τοῖς ἀρχομένοις παρέσχητο, ὅθεν αὐτοῦ τὴν μνήμην τιμῶντες ἐπὶ τοῖς οὕτως ὠμῶς κατ´ αὐτοῦ τετολμημένοις ἠγανάκτουν. ταύτης δὴ τῆς προφάσεως λαβόμενος ὁ Σεβῆρος εὐμαρῶς αὐτοὺς ἐς ἃ ἐβούλετο ὑπηγάγετο, προσποιούμενος οὐχ οὕτω τῆς ἀρχῆς ἀντιποιεῖσθαι, οὐδ´ αὑτῷ τὴν ἐξουσίαν μνᾶσθαι, ὡς θέλειν ἐπεξελθεῖν τοιούτου βασιλέως αἵματι. ὥσπερ δὲ τὰ σώματα οἱ ἐκεῖσε ἄνθρωποι γενναιότατοί τε καὶ μεγάλοι εἰσὶ καὶ πρὸς μάχας ἐπιτήδειοι καὶ φονικώτατοι, οὕτω καὶ τὰς διανοίας παχεῖς καὶ μὴ ῥᾳδίως συνεῖναι δυνάμενοι, εἴ τι μετὰ πανουργίας ἢ δόλου λέγοιτο ἢ πράττοιτο. πιστεύσαντες γοῦν τῷ Σεβήρῳ προσποιουμένῳ χαλεπαίνειν καὶ θέλειν ἐπεξελθεῖν τῷ Περτίνακος φόνῳ ἐπέδοσαν αὑτούς, ὡς αὐτοκράτορά τε ἀποδεῖξαι καὶ τὴν ἀρχὴν ἐγχειρίσαι. ὃ δ´ ὡς ἔγνω τὴν τῶν Παιόνων γνώμην, διέπεμπε καὶ ἐς τὰ γειτνιῶντα ἔθνη καὶ πρὸς πάντας τοὺς ἄρχοντας τῶν ὑπ´ ἄρκτῳ Ῥωμαίοις δουλευόντων ἐθνῶν, μεγάλαις τε πάντας ὑποσχέσεσι καὶ ἐλπίσιν ἀναπείθων ῥᾳδίως ὑπηγάγετο. ἱκανώτατος δ´ ἦν ἁπάντων ἀνθρώπων μάλιστα προσποιήσασθαί τε καὶ πιστώσασθαι εὔνοιαν, μήτε ὅρκου φειδόμενος, εἰ δέοι τούτου καταφρονῆσαι, ψευσάμενος πρὸς τὸ χρειῶδες, διά τε γλώττης προΐετο ὅσα μὴ ἔφερεν ἐπὶ γνώμης.

Traduction française :

[2,9] Pendant qu'il s'endormait dans cette sécurité, et qu'il se livrait à un espoir vague et incertain, le bruit de la révolution de Syrie se répandit en Pannonie, en Illyrie, et parmi les armées qui, campées sur les rives del'Ister et du Rhin, gardent contre les incursions des barbares les frontières de l'empire romain. XXXIII. Un seul homme gouvernait alors toute la Pannonie. C'était l'Africain Sévère, général entreprenant, d'un caractère porté à la violence, habitué à une vie dure et pénible, supérieur à la fatigue, prompt à former un projet, aussi prompt à l'exécuter. Lorsqu'il eut appris que l'empire exposé, comme sur un mât élevé, était prêt à devenir le prix du plus agile, connaissant et la faiblesse de Julien et l'indolence de Niger, il ambitionna le trône, soutenu d'ailleurs par je ne sais quels songes, quels oracles, par une foule de ces présages pour lesquels on a toujours une grande confiance, quand la prédiction s'est réalisée. La plupart de ces miraculeux avertissements ont été décrits dans la vie de ce prince, laissée par lui-même ; et il les a fait représenter dans des tableaux qu'il donna à la ville de Rome. Mais je ne crois pas devoir passer sous silence le dernier de ces songes, le plus important de tous, et celui qui lui inspira une confiance presque sans bornes. XXXIV. Lorsqu'on eut reçu la nouvelle de l'avènement de Pertinax au trône, Sévère, après s'être rendu au temple pour y sacrifier, et prêter serment de fidélité à la puissance du nouvel empereur, rentra le soir dans sa maison, et s'endormit presque aussitôt. Il rêva qu'il était à Rome : il vit un grand et superbe cheval, magnifiquement caparaçonné, qui portait Pertinax à travers la Voie sacrée. Arrivé à l'entrée du forum, où le peuple, du temps de la république, se rassemblait pour délibérer, ce cheval, par une secousse violente, renversa Pertinax, vint s'offrir à lui, Sévère, qui se trouvait près de cet endroit, et sembla l'inviter, en se courbant, à prendre la place de l'empereur. Il monta le cheval, qui, docile à son nouveau maître, le conduisit au milieu du forum, l'offrant aux regards et à la vénération de la multitude. La statue équestre d'airain, élevée, pour représenter ce songe, au forum même et dans des proportions colossales, subsiste encore de nos jours. XXXV. Le souvenir de ce rêve exalta les espérances de Sévère ; il crut que la volonté des dieux l'appelait au trône, et il voulut sonder les dispositions de ses troupes. Il commença par attirer auprès de lui quelques préfets militaires, quelques tribuns et même de simples soldats, respectés dans leurs corps il s'entretenait avec eux des affaires de l'État; il déplorait l'abaissement de l'empire ; il se plaignait de ce qu'il ne se montrait aucun chef capable de le diriger avec fermeté et d'une manière conforme à la dignité de Rome; il s'emportait avec véhémence contre la trahison des prétoriens, qui avaient forfait à leur serment, qui s'étaient souillés du sang d'un Romain, du sang de leur empereur; il ajoutait qu'il fallait les punir et venger le meurtre de Pertinax. Il savait que le souvenir de ce prince vivait encore dans le coeur de tous les soldats de l'armée d'Illyrie : sous le règne de Marc-Aurèle, Pertinax, alors leur général, et gouverneur de cette province, avait mille fois triomphé avec eux des Germains. Il s'était fait craindre de l'ennemi par sa brillante valeur, et chérir de ses soldats par sa douceur, sa justice et sa modération. Aussi, pleins de respect pour sa mémoire, ils n'avaient appris qu'avec indignation l'odieuse violence exercée contre sa personne. Mettant à profit cette disposition favorable, Sévère les dirigea facilement vers toutes ses vues : ce n'était point l'empire qu'il paraissait ambitionner; il ne prétendait pas à la souveraine puissance; il ne voulait que venger le sang d'un si grand prince. Les Illyriens sont robustes, d'une haute stature, belliqueux, et terribles un jour de bataille; mais, en revanche, ils sont bornés, d'une intelligence épaisse, et presque incapables de démêler la ruse dans les paroles ou dans les actions d'autrui. Aussi crurent-ils facilement aux démonstrations de Sévère; convaincus que son unique pensée était de venger Pertinax, ils se donnèrent entièrement à sa cause, le proclamèrent empereur, et lui offrirent le pouvoir suprême. Quand il se fut ainsi assuré de toute la Pannonie, il s'empressa d'envoyer des députés aux nations voisines et à tous les princes de ces contrées, tributaires de Rome ; il les séduisit par de brillantes promesses, et les attacha sans peine à ses intérêts. Sévère était le plus dissimulé des hommes : jamais personne ne sut mieux que lui prendre un masque de bonté; il ne se faisait point scrupule de violer un serment quand son intérêt le demandait, ni de mentir quand il y trouvait son avantage. Rarement ses paroles étaient l'expression de ses pensées.





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Dernière mise à jour : 26/04/2007