HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre I

νομίζουσα



Texte grec :

[1,6] ὀλίγου μὲν οὖν τινὸς χρόνου πάντα ἐπράττετο τῇ γνώμῃ τῶν πατρῴων φίλων, οἳ πανημέριοι συνῆσαν αὐτῷ τὰ βέλτιστα συμβουλεύοντες, καὶ τοσοῦτον ἐνδιδόντες χρόνον, ὅσον ἐνόμιζον αὐτάρκη πρὸς σώφρονα τοῦ σώματος ἐπιμέλειαν. παρεισδύντες δέ τινες τῶν ἐπὶ τῆς αὐλῆς οἰκετῶν διαφθείρειν ἐπειρῶντο νέον ἦθος βασιλέως, ὅσοι τε κόλακες τραπέζης {καὶ} τὸ εὔδαιμον γαστρὶ καὶ τοῖς αἰσχίστοις μετροῦσιν, ὑπεμίμνησκον αὐτὸν τῆς ἐν Ῥώμῃ τρυφῆς, θεάματά τε καὶ ἀκούσματα τερπνὰ διηγούμενοι τήν τε τῶν ἐπιτηδείων δαψίλειαν καταριθμοῦντες διαβάλλοντές τε πᾶσαν τὴν ἐπὶ ταῖς ὄχθαις τοῦ Ἴστρου ὥραν, μήτε ὀπώρας εὔφορον κρυεράν τε ἀεὶ καὶ συννεφῆ. „οὐ παύσῃ“ δὲ ἔλεγον „ὦ δέσποτα, πηγνύμενόν τε καὶ ὀρυττόμενον πίνων ὕδωρ; ἄλλοι δὲ ἀπολαύσουσι πηγῶν τε θερμῶν καὶ ψυχροῦ νάματος ἀτμίδων τε καὶ ἀέρων, ὧν Ἰταλία μόνη εὔφορος.“ τοιαῦτα δή τινα τῷ μειρακίῳ ὑποτυπούμενοι ἤγειρον αὐτοῦ τὰς ὀρέξεις ἐς τὴν ἡδονῶν ἐπιθυμίαν. αἰφνιδίως δὲ καλέσας τοὺς φίλους ποθεῖν ἔλεγε τὴν πατρίδα· ὁμολογεῖν δὲ τὰς αἰτίας τῆς αἰφνιδίου ὁρμῆς αἰδούμενος, δεδιέναι προσεποιεῖτο, μή τις ἐκεῖσε προκαταλάβοι τὴν βασίλειον ἑστίαν τῶν εὐπατριδῶν πλουσίων, εἶθ´ ὥσπερ ἐξ ὀχυρᾶς ἀκροπόλεως δύναμιν καὶ περιβολὴν συγκροτήσας ἐπιθῆται τῇ ἀρχῇ. αὐτάρκης δὲ ὁ δῆμος χορηγῆσαι πλῆθος ἐπιλέκτων νεανιῶν. τοιαῦτά τινα προφασιζομένου τοῦ μειρακίου οἱ μὲν ἄλλοι συνεστάλησάν τε τὴν ψυχήν, καὶ σκυθρωπαῖς ταῖς ὄψεσιν ἐς γῆν ἔνευσαν. Πομπηιανὸς δέ, ὃς πρεσβύτατός τε ἦν ἁπάντων καὶ κατ´ ἐπιγαμίαν προσήκων αὐτῷ (συνῴκει γὰρ τῇ πρεσβυτάτῃ τῶν ἀδελφῶν τοῦ Κομόδου), „ποθεῖν μέν σε“, ἔφη, „τέκνον καὶ δέσποτα, τὴν πατρίδα εἰκός· καὶ γὰρ αὐτοὶ τῶν οἴκοι ὁμοίᾳ ἐπιθυμία ἑαλώκαμεν. ἀλλὰ τὰ ἐνταῦθα προυργιαίτερα ὄντα καὶ μᾶλλον ἐπείγοντα ἐπέχει τὴν ἐπιθυμίαν. τῶν μὲν γὰρ ἐκεῖσε καὶ ὕστερον ἐπὶ πλεῖστον αἰῶνα ἀπολαύσεις, ἐκεῖ τε ἡ Ῥώμη, ὅπου ποτ´ ἂν ὁ βασιλεὺς ᾖ. τὸν δὲ πόλεμον ἀτελῆ καταλιπεῖν μετὰ τοῦ ἀπρεποῦς καὶ ἐπισφαλές. θάρσος γὰρ ἐμβαλοῦμεν τοῖς βαρβάροις, οὐκ ἐπανόδου πόθον ἀλλὰ φυγὴν καὶ δέος ἡμῶν καταγνοῦσι. καλὸν δέ σοι χειρωσαμένῳ πάντας αὐτοὺς καὶ τῷ ὑπὸ τὴν ἄρκτον ὠκεανῷ τὴν ἀρχὴν ὁρίσαντι ἐπανελθεῖν οἴκαδε θριαμβεύοντί τε καὶ δεσμίους ἀπάγοντι καὶ αἰχμαλώτους βασιλεῖς τε καὶ σατράπας βαρβάρους. τούτοις γὰρ οἱ πρὸ σοῦ Ῥωμαῖοι μεγάλοι τε καὶ ἔνδοξοι γεγόνασι. δεδιέναι δέ σε οὐ χρή, μή τις ἐκεῖ τοῖς πράγμασιν ἐπιθῆται. οἵ τε γὰρ ἄριστοι τῆς βουλῆς ἐνταῦθα σὺν σοί, ἥ τε στρατιωτικὴ δύναμις παροῦσα πᾶσα τῆς σῆς ἀρχῆς προασπίζει· ταμιεῖά τε χρημάτων βασιλικῶν ἐνταῦθα πάντα· ἥ τε τοῦ πατρὸς μνήμη αἰώνιόν σοι πίστιν καὶ εὔνοιαν παρὰ τῶν ἀρχομένων ἐβεβαίωσεν.“ τοιαῦτά τινα ἐς προτροπὴν καὶ τὴν πρὸς τὰ κρείττονα ὁρμὴν ὁ Πομπηιανὸς εἰπὼν διέτρεψε πρὸς ὀλίγον τὸ μειράκιον. αἰδεσθεὶς γὰρ ὁ Κόμοδος τὰ λεχθέντα, οὐδέν τε οἷός τε ὢν εὐλόγως ἀποκρίνασθαι, τοὺς φίλους ἀπεπέμψατο, φήσας ἀκριβέστερον καθ´ αὑτὸν ἐπισκέψεσθαι τὸ πρακτέον. ἐγκειμένων δὲ τῶν περὶ αὐτὸν θεραπόντων οὐκέτι μὲν τοῖς φίλοις οὐδὲν ἐκοινώσατο, ἐκπέμψας δὲ γράμματα, καὶ διανείμας οἷς ἐδοκίμασε τῆς ὄχθης τοῦ Ἴστρου τὴν πρόνοιαν προστάξας τε αὐτοῖς ἀνέχειν τὰς τῶν βαρβάρων ἐπιδρομάς, ἐπαγγέλλει τὴν ἔξοδον. οἳ μὲν οὖν διῴκουν τὰ ἐγκεχειρισμένα· οἳ καὶ οὐ πολλῷ χρόνῳ πλείστους τῶν βαρβάρων ὅπλοις ἐχειρώσαντο, τοὺς δὲ ἐπὶ μεγάλαις συντάξεσιν ἐς φιλίαν ἐπηγάγοντο ῥᾷστα πείσαντες. φύσει γὰρ τὸ βάρβαρον φιλοχρήματον, καὶ κινδύνων καταφρονήσαντες ἢ δι´ ἐπιδρομῆς καὶ ἐφόδου τὸ χρειῶδες πρὸς τὸν βίον πορίζονται, ἢ μεγάλων μισθῶν τὴν εἰρήνην ἀντικαταλλάσσονται. ἅπερ ὁ Κόμοδος εἰδὼς καὶ τὸ ἀμέριμνον ὠνούμενος ἀφειδῶς τε ἔχων χρημάτων, πάντα ἐδίδου τὰ αἰτούμενα.

Traduction française :

[1,6] XII. Pendant un court espace de temps, tout fut dirigé par les amis de Marc-Aurèle. Ils ne cessaient d'entourer le jeune empereur de leurs soins et de leurs sages conseils, et ne lui permettaient que le repos nécessaire à sa santé. Mais bientôt se glissèrent dans son intimité quelques courtisans qui ne négligèrent rien pour pervertir le naturel encore flexible du jeune empereur. Ces flatteurs parasites, qui plaçaient la félicité dans les orgies de la table et au sein des plus honteuses débauches, ne cessaient d'entretenir le prince des délices de Rome; ils lui peignaient les plaisirs de toute espèce que réunissait ce séjour ; ils lui décrivaient l'abondance au sein de laquelle couleraient ses jours. A ce tableau, ils opposaient les rives stériles de l'Iister, des frimas, des nuages éternels. « Quand cesserez-vous, disaient-ils, ô notre auguste maître, de boire une eau glacée, qu'on tire avec effort du sein de la terre? d'autres cependant jouiront en paix de ces sources tièdes, de ces frais ruisseaux, de ces zéphirs, de ce ciel que possède l'Italie seule? » En ne cessant de lui offrir ce spectacle de bonheur, ils tournèrent facilement l'esprit du jeune prince vers le goût des voluptés. Xlll. Aussi se hâta-t-il de convoquer les amis de son père pour leur dire qu'il brûlait de revoir sa patrie. Mais n'osant pas leur avouer les causes de cette résolution subite, il manifesta la crainte qu'un des citoyens opulents de la noblesse ne s'emparât du palais, et là, comme du fond d'une citadelle, rassemblant et organisant des forces, ne parvint à se rendre maître du trône: « Cet usurpateur, ajoutait-il, pourrait trouver un grand nombre d'auxiliaires dans l'élite de la jeunesse romaine. » XIV. En entendant le discours et les vains prétextes de l'empereur, tous les assistants restèrent stupéfaits de crainte, et baissèrent leurs yeux mornes et abattus. Un seul, Pompéianus, le plus vieux de tous, et qui avait épousé l'aînée des soeurs de Commode, parla ainsi : « Ô vous, mon fils et mon maître, il est juste que vous désiriez le ciel natal. Nous aussi, nous éprouvons ce regret ; mais nous lui opposons notre devoir qui nous retient ici, et qui doit occuper la première place dans notre pensée. Ces biens d'ailleurs, nous pourrons bientôt et pour longtemps en jouir ; Rome est là où est l'empereur. Abandonner une guerre sans l'achever, c'est à la fois une honte et un danger. Nous remplirions d'une nouvelle audace ces barbares, qui verraient une fuite dans notre retraite, et ne l'attribueraient pas à l'amour de la patrie, mais à la crainte. Quelle gloire pour vous, au contraire, si, après avoir vaincu tous ces peuples et reculé nos frontières jusqu'à l'Océan, vous rentrez dans Rome triomphant, traînant captifs et enchaînés à votre suite ces rois barbares avec leurs satrapes! C'est par de tels exploits que les héros de l'ancienne Rome se sont rendus glorieux et immortels. Ne craignez pas que votre pouvoir soit en danger : les plus distingués des sénateurs sont avec vous; et l'armée tout entière vous environne et protége votre autorité. Nous avons même ici le trésor impérial. Et la mémoire de votre père vous assure à jamais la bienveillance et l'amour de toutes les puissances de l'État. » XV. En cherchant par ces paroles à lui inspirer one résolution plus sage, Pompéianus parvint à étouffer pour un moment les désirs de Commode. Respectant les conseils du vieillard et ne pouvant alléguer aucun prétexte honorable, il congédia l'assemblée, après avoir donné l'assurance qu'il réfléchirait plus mûrement à cette affaire. Mais ensuite, pressé de plus en plus par les instances de ses courtisans, il écrivit à Rome, sans consulter davantage les amis de son père, et ordonna sur-le-champ son départ, après avoir confié à plusieurs lieutenants la défense des rives de l'Ister et le soin de s'opposer aux incursions des barbares. Ces généraux remplirent avec succès leur tâche ; au bout de quelque temps, ils eurent soumis par les armes presque tous ces peuples; le reste se laissa facilement entraîner par l'appât de grandes récompenses et conclut une alliance avec Rome : la passion naturelle de ces barbares est la soif de l'or. Inaccessibles à la crainte des dangers, ils assouvissent leurs besoins par des excursions et des rapines, ou ils vendent chèrement la paix. Commode, qui les connaissait, satisfit à toutes leurs demandes et prodigua des sommes immenses pour acheter sa tranquillité.





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Dernière mise à jour : 20/04/2007