HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre I

εἶχεν



Texte grec :

[1,5] ὀλίγων δὲ διελθουσῶν ἡμερῶν, ἐν ὅσαις περὶ τὴν κηδείαν τοῦ πατρὸς τὸν υἱὸν ἀπησχόλουν, ἔδοξε τοῖς φίλοις προαγαγεῖν τὸ μειράκιον ἐς τὸ στρατόπεδον, ὡς ἂν διαλεχθείη τε τοῖς στρατιώταις, καὶ χρήματα δωρησάμενος, ὡς ἔθος ἐστὶ τοῖς βασιλείαν διαδεχομένοις, μεγαλόφρονι ἐπιδόσει οἰκειώσηται τὸ στράτευμα. παρηγγέλθη τε δὴ πᾶσιν ἐλθεῖν ἐς τὸ εἰωθὸς πεδίον αὐτοὺς ὑποδέχεσθαι. προελθὼν δὲ ὁ Κόμοδος τάς τε βασιλείους θυσίας ἐπετέλει, καὶ βήματος αὐτῷ ἐς ὕψος ἀρθέντος ἐν μέσῳ τῷ στρατοπέδῳ ἀνελθὼν ἐπ´ αὐτὸ καὶ περιστησάμενος τοὺς πατρῴους φίλους (πολλοὶ δὲ καὶ λόγιοι παρῆσαν αὐτῷ) ἔλεξε τοιάδε· „κοινὴν εἶναί μοι πρὸς ὑμᾶς τὴν ἐπὶ τοῖς καταλαβοῦσιν ἀλγηδόνα καὶ μηδέν τι ἧττον ὑμᾶς ἐμοῦ δυσφορεῖν ἐμαυτὸν ἀκριβῶς πέπεικα. οὐδὲ γὰρ περιόντος μοι τοῦ πατρὸς πλεονεκτεῖν ὑμῶν ἠξίουν. ἐκεῖνος γὰρ πάντας ἡμᾶς ὡς ἕνα ἠγάπα. ἔχαιρε γοῦν μᾶλλον συστρατιώτην με ἢ υἱὸν καλῶν· τὴν μὲν γὰρ προσηγορίαν ἡγεῖτο φύσεως, τὴν δ´ ἀρετῆς κοινωνίαν. φέρων τέ με πολλάκις ἔτι νήπιον ὄντα ταῖς ὑμετέραις ἐνεχείρισε πίστεσι. διόπερ καὶ ῥᾷστα πάσης εὐνοίας μεθέξειν πρὸς ὑμῶν ἤλπικα, τῶν μὲν πρεσβυτέρων τροφεῖά μοι ταῦτα ὀφειλόντων, τοὺς δ´ ἡλικιώτας εἰκότως ἂν καὶ συμφοιτητὰς τῶν ἐν ὅπλοις ἔργων ἀποκαλοίην· πάντας γὰρ ἡμᾶς ὡς ἕνα ὁ πατὴρ ἐφίλει τε καὶ πᾶσαν ἀρετὴν ἐπαίδευεν. ἔδωκε δὲ μετ´ ἐκεῖνον ἐμὲ βασιλέα ἡ τύχη, οὐκ ἐπείσακτον, ὥσπερ οἱ πρὸ ἐμοῦ προσκτήτῳ σεμνυνόμενοι ἀρχῇ, ἀλλὰ μόνος τε ὑμῖν ἐγὼ ἐν τοῖς βασιλείοις ἀπεκυήθην, καὶ μὴ πειραθέντα με ἰδιωτικῶν σπαργάνων ἅμα τῷ τῆς γαστρὸς προελθεῖν ἡ βασίλειος ὑπεδέξατο πορφύρα, ὁμοῦ δέ με εἶδεν ἥλιος ἄνθρωπον καὶ βασιλέα. εἰκότως δ´ ἂν ταῦτα λογιζόμενοι στέργοιτε οὐ δοθέντα ὑμῖν ἀλλὰ γεννηθέντα αὐτοκράτορα. ὁ μὲν οὖν πατὴρ ἐς οὐρανὸν ἀναπτὰς ὀπαδὸς ἤδη καὶ σύνεδρός ἐστι θεῶν· ἡμῖν δὲ χρὴ μέλειν τῶν ἐν ἀνθρώποις καὶ τὰ ἐπὶ γῆς διοικεῖν. κατορθοῦν δὲ αὐτὰ καὶ βεβαιοῦν ὑμέτερον ἔργον, εἰ τά τε τοῦ πολέμου λείψανα μετὰ πάσης ἀνδρείας ἀπαλείψαιτε καὶ τὴν Ῥωμαίων ἀρχὴν μέχρις ὠκεανοῦ προαγάγοιτε. ὑμῖν τε γὰρ ταῦτα δόξαν οἴσει καὶ τὴν τοῦ κοινοῦ πατρὸς μνήμην χάρισιν ἀξίαις οὕτως ἀμείψεσθε· ὃν ἐπακούειν τε τῶν λεγομένων καὶ τὰ πραττόμενα ἐφορᾶν ἡγεῖσθε. εὐδαιμονοίημεν δ´ ἂν τὰ δέοντα πράττοντες ὑπὸ τοιούτῳ μάρτυρι. καὶ τὰ μὲν πρότερον ὑμῖν ἀνδρείως κατορθωθέντα ἐς τὴν ἐκείνου σοφίαν τε καὶ στρατηγίαν τὴν ἀναφορὰν ἔχει· ὅσα δ´ ἂν σὺν ἐμοὶ βασιλεῖ νέῳ προθύμως ἐπιδείξησθε, τούτων αὐτοὶ τὴν δόξαν πίστεώς τε ἀγαθῆς καὶ ἀνδρείας ἀποίσεσθε. τό τε ἐν ἡμῖν νέον σεμνότητος πληρώσετε τῇ τῶν ὑμετέρων ἔργων ἀνδραγαθίᾳ. τὸ βάρβαρον δὲ ἐν ἀρχῇ νέας ἡγεμονίας κολασθὲν οὔτε ἐς τὸ παρὸν καταθαρσήσει τῆς ἡμετέρας ἡλικίας {καταφρονῆσαν}, τά τε μέλλοντα φοβήσεται δέει τῶν πεπειραμένων.“ τοσαῦτα ὁ Κόμοδος εἰπὼν καὶ μεγαλοφρόνως δωρεαῖς χρημάτων οἰκειωσάμενος τὸ στρατιωτικόν, ἐς τὴν βασίλειον ἐπανῆλθεν αὐλήν.

Traduction française :

[1,5] X. Au bout de quelques jours, pendant lesquels on occupa le fils des funérailles du père, les amis ce Marc-Aurèle jugèrent à propos de présenter Commode à l'armée, pour qu'il haranguât les troupes, et se conciliât leur attachement par les largesses ordinaires aux nouveaux empereurs. On convoqua les soldats, selon l'usage, dans une vaste plaine. Commode s'avança, et quand il eut sacrifié aux dieux, il monta sur un tribunal qu'on avait élevé au milieu du camp ; et entouré des nombreux amis de son père (hommes distingués par leurs lumières et leur sagesse), il parla en ces termes : XI. « Je suis convaincu que l'affliction où je suis plongé vous est commune, et que vous n'êtes pas moins sensibles que moi à mon malheur. Tant que mon père a vécu, je ne me conduisis jamais envers vous autrement que comme un égal. Marc-Aurèle semblait ne chérir en nous qu'un seul homme, et il se plaisait plutôt à m'appeler votre compagnon que son fils : dans ce dernier titre il ne voyait qu'une loi de la nature ; dans le premier, une noble participation à vos exploits. Souvent me portant sur son sein lorsque j'étais encore enfant, il me déposait dans vos bras, comme pour me commettre à votre fidélité. Aussi j'attends de votre part une entière affection. Les plus âgés d'entre vous doivent me regarder comme leur élève; les plus jeunes, je puis, à juste titre, les appeler mes compagnons d'armes, puisque mon père, je le répète, nous chérissait tous comme un seul fils, et cherchait à nous inspirer toutes les vertus. Aujourd'hui le sort m'appelle à lui succéder sur le trône, non comme un de ces princes, mes prédécesseurs, qui, étrangers au pouvoir, y parvenaient tout fiers de leur fortune : seul, je suis né, j'ai été élevé pour vous près du trône ; mon berceau ne fut pas celui d'un enfant obscur ; au sortir du sein maternel, la pourpre impériale m'a recueilli, et le soleil me vit à la fois homme et monarque. Pénétrés de cette idée, honorez-moi, soldats, non comme un maître qui vous est imposé, mais comme un roi qui est né pour vous. Mon père, maintenant élevé dans l'Olympe, y siége l'égal et le compagnon des dieux. C'est à moi maintenant de gouverner ce monde et de dicter des lois à la terre; mais c'est à vous d'environner mon trône de force et de succès, en poursuivant, avec une valeur digne de vous, cette guerre presque terminée, et en reculant jusqu'à l'Océan les limites de l'empire romain. Par cet exploit vous vous couvrirez d'une gloire immortelle, et vous payerez de la plus noble récompense la mémoire de notre père commun. Croyez qu'il entend nos paroles, qu'il assiste à toutes nos actions. Heureux, mille fois heureux de faire le bien, sous les yeux d'un pareil témoin! La sagesse du prince qui vous dirigeait réclame à bon droit une part d'honneur dans les succès qu'a obtenus jusqu'ici votre courage. Mais ceux que vous obtiendrez avec moi, avec votre jeune empereur, couvriront votre fidélité et votre valeur d'une gloire qui n'appartiendra qu'à vous seuls. Vous donnerez ainsi de l'autorité à ma jeunesse, que vous associerez à l'éclat de vos triomphes. Les barbares que nous combattons, réprimés dès le commencement de ce nouveau règne, ne puiseront pas une nouvelle audace dans le mépris de mon jeune âge ; et instruits par leurs revers, ils n'oseront plus troubler l'avenir. » Quand Commode eut ainsi parlé, il fit distribuer de grandes sommes pour s'assurer de ses soldats, et rentra au milieu de sa cour.





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Dernière mise à jour : 20/04/2007