HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre I

Chapitre 11

  Chapitre 11

[1,11] θρησκεύουσι δὲ μάλιστα τὴν θεὸν τήνδε Ῥωμαῖοι ἐξ αἰτίας τοιαύτης, ὡς ἱστορίᾳ παρειλήφαμεν, ἧς ἐπιμνησθῆναι ἔδοξε διὰ τὴν παρ´ Ἑλλήνων τισὶν ἀγνωσίαν. αὐτὸ μὲν τὸ ἄγαλμα διοπετὲς εἶναι λέγουσιν, οὔτε δὲ τὴν ὕλην οὔτε τεχνιτῶν ὅστις ἐποίησεν ἐγνωσμένον οὐδὲ ψαυστὸν χειρὸς ἀνθρωπίνης. τοῦτο δὲ πάλαι μὲν ἐξ οὐρανοῦ κατενεχθῆναι λόγος ἔς τινα τῆς Φρυγίας χῶρον (Πεσσινοῦς δὲ ὄνομα αὐτῷ, τὴν δὲ προσηγορίαν λαβεῖν τὸν τόπον ἐκ τοῦ πεσόντος ἀγάλματος ἐξ οὐρανοῦ) καὶ πρῶτον ἐκεῖσε ὀφθῆναι. ὡς δὲ παρ´ ἑτέροις εὕρομεν, Ἴλῳ τῷ Φρυγὶ καὶ Ταντάλῳ τῷ Λυδῷ πόλεμον ἐκεῖ γενέσθαι λέγουσιν, οἳ μὲν περὶ ὅρων, οἳ δὲ περὶ τῆς Γανυμήδους ἁρπαγῆς· ἰσορρόπου δὲ ἐπὶ πολὺ τῆς μάχης γενομένης ἑκατέρωθεν πεσεῖν ἱκανούς, καὶ τὴν συμφορὰν ὄνομα δοῦναι τῷ χωρίῳ. ἔνθα καὶ τὸν Γανυμήδην ἁρπασθέντα ἀφανῆ γενέσθαι λόγος, ἀνθελκόντων αὐτὸν τοῦ ἀδελφοῦ καὶ τοῦ ἐραστοῦ, ἀφανοῦς δὲ γενομένου τοῦ σώματος ἐκθειασθῆναι τὸ πάθος τοῦ μειρακίου ἐς μῦθον καὶ τὴν Διὸς ἁρπαγήν. ἐν δὲ τῷ προειρημένῳ Πεσσινοῦντι πάλαι μὲν Φρύγες ὠργίαζον ἐπὶ τῷ ποταμῷ Γάλλῳ παραρρέοντι, ἀφ´ οὗ τὴν ἐπωνυμίαν φέρουσιν οἱ τῇ θεῷ τομίαι ἱερωμένοι. ἐπεὶ δὲ Ῥωμαίων ηὔξετο τὰ πράγματα, φασὶν αὐτοῖς χρησθῆναι μενεῖν τε τὴν ἀρχὴν καὶ ἐς μέγα προχωρήσειν, εἰ τὴν Πεσσινουντίαν θεὸν μεταγάγοιεν ὡς αὑτούς. πέμψαντες δὴ πρέσβεις ἐς Φρύγας τὸ ἄγαλμα ᾔτουν· ἔτυχον δὲ ῥᾳδίως συγγένειαν προβαλλόμενοι καὶ τὴν ἀπ´ Αἰνείου τοῦ Φρυγὸς ἐς αὐτοὺς διαδοχὴν καταλέγοντες. κομισθὲν δὲ ἐπὶ νεὼς τὸ ἄγαλμα καὶ γενόμενον ἐν ταῖς τοῦ Θύμβριδος ἐκβολαῖς (ταύταις γὰρ ἀντὶ λιμένων ἐχρῶντο οἱ Ῥωμαῖοι) ἔστησε θείᾳ δυνάμει τὸ σκάφος. ἐπὶ πολὺ δὲ πανδημεὶ τῶν Ῥωμαίων τὴν ναῦν ἐφελκόντων, ἀντεχούσης τῆς ἰλύος οὐ πρότερον ναῦς ἀνέδραμε, πρὶν τὴν ἱέρειαν ἐνεχθῆναι {τῆς} θεοῦ ἥτις {τῆς Ἐστίας} ἦν τοιαύτης, ὥστ´ ἔδει παρθενεύεσθαι, αἰτίαν δὲ διαφθορᾶς εἶχεν. μέλλουσα δὲ κριθήσεσθαι, ἱκετεύει τὸν δῆμον ἐπιτρέψαι τῇ Πεσσινουντίᾳ θεῷ τὴν κρίσιν· καὶ λυσαμένη τὴν ζώνην ἐπαφῆκε τῇ πρῴρᾳ τῆς νεὼς προσευξαμένη, εἰ παρθένος εἴη καὶ ἁγνή, πεισθῆναι τὸ σκάφος. ῥᾳδίως δὲ τῆς ζώνης ἐξηρτημένη ναῦς ἠκολούθησεν· ὁμοῦ δὲ τὸ ἐναργὲς τῆς θεοῦ καὶ τὸ σεμνὸν τῆς παρθένου Ῥωμαῖοι ἐθαύμασαν. τοσαῦτα μὲν δὴ περὶ τῆς Πεσσινουντίας θεοῦ φιλοτιμότερον ἱστορήσθω, οὐκ ἄχαριν ἕξοντα γῶσιν τοῖς τὰ Ῥωμαίων οὐκ ἀκριβοῦσιν. δὲ Κόμοδος ἐκφυγὼν τὴν Ματέρνου ἐπιβουλὴν πλείονί τε περὶ αὑτὸν ἐχρῆτο φρουρᾷ καὶ σπανίως τοῖς δήμοις ἐπεφαίνετο, τὰ πλεῖστα ἐν προαστείοις καὶ τοῖς ἀπωτέρω τῆς πόλεως βασιλικοῖς κτήμασιν διατρίβων καὶ ἑαυτὸν δικαστηρίων ἀπείργων καὶ βασιλικῶν πράξεων. [1,11] Il ne sera peut-être pas hors de propos de rappeler ici, d'après les traditions historiques, la cause du respect particulier que portent les Romains à Cybèle. Ces détails sont ignorés de beaucoup de Grecs; ils ne seront donc pas sans intérêt. XXXV. La statue de la déesse est, dit-on, tombée du ciel. On n'en connaît ni la matière, ni l'ouvrier; on est persuadé qu'elle ne sort point de la main des hommes. On raconte qu'elle tomba jadis du ciel en Phrygie, dans un lieu qui fut nommé Pessinonte. Ce lieu, dit-on, tira son nom de la chute de la statue, qui y parut pour la première fois. Je trouve néanmoins dans d'autres historiens que ce fut en cet endroit qu'Ilus le Phrygien et le Lydien Tantale combattirent pour se disputer, selon les uns, le passage, ou, selon d'autres, Ganymède. Le combat aurait été long et opiniâtre ; un grand nombre d'hommes seraient tombés de part et d'autres, et cette circonstance aurait fourni le nom du lieu. Ce fut là aussi que périt, dit-on, Ganymède, pendant qu'Ilus son frère, et Tantale son ravisseur, voulaient se l'arracher l'un à l'autre. Son corps avait disparu, on divinisa son malheur; de là la fable de son enlèvement par Jupiter. C'était à Pessinonte que les Phrygiens célébraient autrefois les bacchanales, sur les bords du fleuve Gallus, duquel ont tiré leur nom les eunuques, prêtres de la déesse. L'empire fondé par les Romains commençait à s'accroître, lorsqu'un oracle leur promit que cet empire serait florissant, durable, et ferait sans cesse de nouveaux progrès, s'ils transportaient parmi eux la déesse de Pessinonte. Ils envoyèrent demander la statue aux Phrygiens, et l'obtinrent facilement, en taisant valoir l'espèce de parenté qui les unissait et l'origine phrygienne qu'ils avaient reçue d'Énée. On embarqua la statue de la déesse, mais quand elle fut arrivée à l'embouchure du Tibre, qui servait alors de port aux Romains, le bâtiment s'arrêta tout à coup, comme par une force surnaturelle. Tous les efforts du peuple ne purent parvenir à le mettre en mouvement; il ne céda qu'à une vestale. On accusait cette jeune fille d'avoir violé le voeu de virginité. Sur le point d'être jugée et craignant d'être condamnée à la mort, elle obtint du peuple par ses prières qu'il s'en remit pour le jugement à la déesse de Pessinonte. Elle détache aussitôt sa ceinture, la lie à la proue du navire, et prie à haute voix la déesse de permettre au vaisseau de la suivre, s'il est vrai qu'elle soit pure et innocente. Le vaisseau, entraîné par la ceinture de la vestale, vogue aussitôt. Et tous les Romains, dans l'admiration, reconnaissent à la fois et la puissance de la divinité et l'innocence de la vierge. Mais je me suis peut-être trop longtemps arrêté sur la déesse de Pessinonte; cette digression toutefois plaira peut-être aux hommes peu versés dans les antiquités de Rome. XXXVI. Commode, après avoir échappé au piége que lui tendait Maternus, s'entoura d'une garde plus nombreuse, ne se montra plus que rarement en public, séjourna la plupart du temps hors des murs de la ville, et même dans des maisons de campagne, éloignées de Rome , et renonça entièrement à rendre la justice et à prendre part aux affaires de l'État.


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Dernière mise à jour : 19/04/2007