HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre VIII

Φίλας



Texte grec :

[8,1] Ὁ γὰρ δὴ βασιλεὺς ὁ Αἰθιόπων ἀπάτῃ περιεληλυθὼς τὸν Ὀροονδάτην καὶ θατέρου τῶν ἐπάθλων τοῦ πολέμου γεγονὼς ἐγκρατὴς καὶ τὴν πόλιν ἐπίμαχον τὰς Φίλας ἀεὶ τυγχάνουσαν ἐκ προλήψεως ὑφ´ αὑτῷ πεποιημένος, εἰς πᾶσαν ἀμηχανίαν καὶ ὥστε κατηπειγμένως ποιεῖσθαι τὴν ἐκστρατείαν καὶ αὐτοσχέδιον τὰ πολλὰ κατηνάγκαζεν. Ἡ γὰρ πόλις αἱ Φίλαι κεῖται μὲν ἐπὶ τῷ Νείλῳ τῶν ἐλαττόνων καταρρακτῶν ἀνωτέρω μικρόν, Συήνης δὲ καὶ Ἐλεφαντίνης ἑκατόν που τοῖς μεταξὺ σταδίοις διείργεται· ταύτην ποτὲ φυγάδες Αἰγύπτιοι καταλαβόντες καὶ ἐνοικήσαντες ἀμφίβολον Αἰθίοψί τε καὶ Αἰγυπτίοις κατέστησαν, τῶν μὲν τοῖς καταρράκταις τὴν Αἰθιοπίαν ὁριζομένων, Αἰγυπτίων δὲ καὶ τὰς Φίλας κατὰ τὴν προενοίκησιν τῶν παρ´ ἑαυτῶν φυγάδων ὡς ἂν δορυαλώτους ἑαυτοῖς προσνέμειν ἀξιούντων. Συνεχῶς δὴ μεταπιπτούσης τῆς πόλεως καὶ τῶν ἀεὶ προλαβόντων καὶ ἐπικρατούντων γινομένης, τότε δὲ ὑπὸ φρουρᾶς Αἰγυπτίων τε καὶ Περσῶν κατεχομένης, ὁ τῶν Αἰθιόπων βασιλεὺς πρεσβείαν ὡς τὸν Ὀροονδάτην στείλας ἐξῄτει μὲν {καὶ} τὰς Φίλας ἐξῄτει δὲ καὶ τὰ σμαράγδεια μέταλλα (καὶ πάλαι περὶ τούτων ὡς εἴρηται διακηρυκευσάμενος καὶ οὐ τυχών), ὀλίγαις τε προφθῆναι τοὺς πρεσβευτὰς ἡμέραις ἐπιτρέψας ἐφείπετο, πάλαι προπαρασκευασάμενος δῆθεν ὡς ἐπ´ ἄλλον τινὰ πόλεμον καὶ οὐδενὶ τὴν ὁρμὴν τῆς στρατείας φράσας. Κἀπειδὴ τὰς Φίλας ὑπερβεβηκέναι τοὺς πρεσβευτὰς εἴκαζεν, ὀλιγωρίαν τοῖς τε ἐνοικοῦσι καὶ φρουροῖς ἐμποιήσαντας καὶ ὡς ὑπὲρ εἰρήνης ἢ καὶ φιλίας πρεσβεύοιεν ἀπαγγείλαντας, αὐτὸς αἰφνίδιον ἐπιστὰς τήν τε φρουρὰν ἐξήλασε, δύο μέν που καὶ τριῶν ἡμερῶν ἀντισχοῦσαν πλήθει δὲ τῶν ἐναντίων καὶ μηχαναῖς τειχομάχοις ἐνδοῦσαν, καὶ τὴν πόλιν κατέσχεν οὐδενὶ τῶν ἐνοικούντων λυμηνάμενος. Διὰ ταῦτα δὴ τεταραγμένον καταλαβὼν τὸν Ὀροονδάτην ὁ Ἀχαιμένης καὶ ἅπαντα πεπυσμένον παρὰ τῶν διαδράντων ἔτι πλέον ἐξετάραξεν, ἀπροσδόκητός τε καὶ ἀπρόσκλητος ὀφθείς· καὶ μή τι δεινὸν περὶ τὴν Ἀρσάκην ἢ τὸν ἄλλον οἶκον γεγόνοι πυνθανομένῳ, γεγονέναι μὲν ὁ Ἀχαιμένης ἰδίᾳ δὲ βούλεσθαι φράζειν ἀπεκρίνατο. Κἀπειδὴ τῶν ἄλλων ἐχωρίσθησαν ἅπαντα κατεμήνυεν· ὡς ὑπὸ Μιτράνου ληφθεὶς αἰχμάλωτος ὁ Θεαγένης ἀπέσταλτο πρὸς Ὀροονδάτην, δῶρον εἰ δόξειεν ὡς βασιλέα τὸν μέγαν ἀναπεμφθησόμενος, καὶ γὰρ εἶναι τὸ χρῆμα τοῦ νεανίου τῆς βασιλέως αὐλῆς καὶ τραπέζης ἐπάξιον· ὡς ὑπὸ Βησσαέων ἀφαιρεθείη προσανελόντων καὶ τὸν Μιτράνην· ὡς ἀφίκοιτο μετὰ ταῦτα εἰς τὴν Μέμφιν, παρενείρων ἅμα καὶ τὰ κατὰ τὸν Θύαμιν· καὶ τέλος τὸν ἐπὶ τῷ Θεαγένει τῆς Ἀρσάκης ἔρωτα καὶ τὸν εἰς τὰ βασίλεια τοῦ Θεαγένους εἰσοικισμόν, καὶ τὰς περὶ αὐτὸν φιλοφρονήσεις καὶ τὰς ἐκείνου διακονίας τε καὶ οἰνοχοΐας· καὶ ὡς πέπρακται μὲν ἤδη τῶν παρανόμων ἴσως οὐδέν, ἀνθισταμένου τέως τοῦ νέου καὶ ἀντέχοντος, δέος δὲ πραχθῆναι βιασθέντος ἢ καὶ τῷ χρόνῳ τοῦ ξένου πως ἐνδόντος, εἰ μὴ φθαίη τις αὐτὸν προαναρπάζων ἐκ τῆς Μέμφεως καὶ τὴν ὅλην τοῦ ἔρωτος ὑπόθεσιν τῆς Ἀρσάκης ὑποτεμνόμενος· διὰ γὰρ δὴ ταῦτα καὶ αὐτὸς ἐπειχθῆναι καὶ λάθρα διαδρὰς ἥκειν μηνυτής, εὐνοίᾳ τῇ περὶ τὸν δεσπότην ἀποκρύπτειν τὰ κατὰ τοῦ δεσπότου μὴ ἐνεγκών.

Traduction française :

[8,1] Le roi d'Ethiopie avait, par une ruse, réussi à tromper Oroondatès et s'était emparé de l'un des deux objectifs de la guerre, en prenant par surprise la ville de Philae, que se disputaient perpétuellement les deux pays; il avait ainsi mis le satrape dans un grand embarras en le contraignant à hâter son expédition et à presque tout improviser. La ville de Philae est située sur le Nil, un peu en amont des petites cataractes et distante de Syéné et d'Eléphantine d'environ cent stades. Des exilés égyptiens en avaient autrefois occupé le site et l'avaient fondée, et, depuis lors, on ne savait si elle appartenait aux Ethiopiens ou aux Egyptiens. Les premiers faisaient aller l'Ethiopie jusqu'aux cataractes, tandis que les Egyptiens estimaient que l'installation d'exilés de chez eux avait annexé la ville à l'Égypte, en quelque sorte par droit de conquête. Sans cesse, la ville changeait de maîtres, à la faveur d'un coup de main ou d'une victoire plus durable. A ce moment-là, elle était occupée par une garnison d'Egyptiens et de Perses. Le roi d'Ethiopie avait envoyé à Oroondatès une ambassade réclamant Philae ainsi que les mines d'émeraudes (il y avait longtemps, nous l'avons dit, qu'il avait fait au sujet de celles-ci des réclamations officielles, mais sans succès). Il avait ordonné à ses ambassadeurs de le précéder de quelques jours, et il les suivit lui-même avec des troupes qu'il avait depuis longtemps préparées ostensiblement en vue d'une autre guerre, et il ne révéla à personne le but de son expédition. Quand il supposa que ses ambassadeurs avaient dépassé Philae et endormi la vigilance des habitants et de la garnison, en répandant le bruit qu'ils étaient envoyés pour conclure la paix et même une alliance, il apparut brusquement et chassa la garnison, qui ne résista que pendant deux ou trois jours et dut céder devant le nombre des adversaires et leur matériel de siège; il s'empara ainsi de la ville sans faire aucun mal aux habitants. Oroondatès, déjà bouleversé par ces événements, vit arriver Achaeménès qui accrut encore le trouble où l'avaient mis les récits des fugitifs en se montrant à l'improviste et sans avoir été convoqué. Le satrape lui demanda s'il était arrivé quelque chose de grave à Arsacé ou au reste de sa maison. Achaeménès répondit que oui et qu'il souhaitait l'en entretenir en particulier. Lorsqu'ils furent seuls, il lui raconta toute l'affaire, comment Théagène, fait prisonnier par Mitranès, avait été envoyé à Oroondatès pour qu'il l'offrît, si bon lui semblait, en présent au Grand Roi, car c'était un jeune homme magnifique, et digne de servir à la cour et à la table du Grand Roi; comment il avait été enlevé par les gens de Bessa, qui avaient tué Mitranès, comment, ensuite, il était arrivé à Memphis, et il lui raconta également tout ce qui concernait Thyamis. Enfin, il lui dit l'amour d'Arsacé pour Théagène, la manière dont Théagène avait été installé au palais, les prévenances dont il avait été l'objet et la façon dont il s'acquittait de ses fonctions d'échanson; il ajouta que, peut-être, aucun acte coupable n'avait encore été commis, parce que, jusqu'ici, le jeune homme avait résisté et tenu bon, mais il était à craindre que cela n'arrivât, et que le jeune homme ne cédât, soit sous la contrainte soit simplement à la longue, à moins que l'on ne se hâtât de l'enlever de Memphis avant cela et de couper court à toute l'intrigue amoureuse d'Arsacé. C'était la raison pour laquelle il avait été aussi vite, et s'était échappé en secret pour venir tout lui révéler, son dévouement envers son maître ne lui permettant pas de lui tenir caché ce qui se tramait contre lui.





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Dernière mise à jour : 29/03/2007