HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre II

ἄναυδοι



Texte grec :

[2,6] Ὁ δὲ Θεαγένης ἔμπνους ἐκ τῶνδε γενόμενος καὶ πρὸς τὸ εὔελπι τὴν γνώμην ἐπιστρέφων ἀνεκαλεῖτό τε λειποψυχοῦντα τὸν Κνήμωνα καὶ παρὰ τὴν Χαρίκλειαν ὡς ὅτι τάχιστα ποδηγεῖν ἱκέτευε. Μικρὸν οὖν διαλιπὼν εἰς ἑαυτόν τε γενόμενος ὁ Κνήμων τὴν κειμένην αὖθις ἐπεσκοπεῖτο. Ἡ δὲ ἦν ἀληθῶς ἡ Θίσβη καὶ ξίφος τε πλησίον ἐκπεπτωκὸς ἐγνώριζεν ἀπὸ τῆς λαβῆς, ὃ παρὰ τὸν φόνον ὁ Θύαμις ὑπὸ θυμοῦ καὶ σπουδῆς ἐναπέλιπε τῇ σφαγῇ, καὶ δέλτον τινὰ τῶν στέρνων ὑπὸ τῇ μασχάλῃ προκύπτουσαν ἀνελόμενος ἐπειρᾶτό τι τῶν ἐγγεγραμμένων ἐπιέναι. Ἀλλ´ ὁ Θεαγένης οὐκ εἴα λιπαρῶς ἐγκείμενος καὶ «τὴν φιλτάτην» λέγων «κομιζώμεθα πρότερον, εἰ μή τις ἡμᾶς παίζει καὶ νυνὶ δαίμων· ταῦτα δὲ ἐξέσται καὶ μετὰ ταῦτα γινώσκειν.» Ἐπείθετο ὁ Κνήμων καὶ τήν τε δέλτον ἐπικομιζόμενοι καὶ τὸ ξίφος ἀνελόμενοι παρὰ τὴν Χαρίκλειαν ἔσπευδον. Ἡ δὲ χερσί τε ἅμα καὶ ποσὶν ἐπὶ τὴν αὐγὴν ἀνερπύσασα προσδραμοῦσά τε τῷ Θεαγένει τοῦ αὐχένος ἐξήρτητο. Καὶ ἡ μὲν «ἔχω σε, Θεάγενες», ὁ δὲ «ζῇς μοι, Χαρίκλεια» πολλάκις ἔλεγον καὶ τέλος εἰς τοὔδαφος ἀθρόον καταφέρονται καὶ εἴχοντο ἀλλήλων ἄναυδοι μὲν ἀλλ´ ὥσπερ ἡνωμένοι καὶ μικροῦ ἔδει ἀποθνῄσκειν αὐτούς. Οὕτως ἄρα καὶ τὸ χαρᾶς ὑπερβάλλον εἰς ἀλγεινὸν περιέστη πολλάκις καὶ τῆς ἡδονῆς τὸ ἄμετρον ἐπίσπαστον λύπην ἐγέννησεν. Ὣς δὴ κἀκεῖνοι παρ´ ἐλπίδα σωθέντες ἐκινδύνευον, ἕως ὁ Κνήμων πίδακά τινα διαμώμενος καὶ τὴν συρρυεῖσαν κατὰ βραχὺ νοτίδα κοίλαις ταῖς χερσὶν ὑδρευσάμενος τὸ πρόσωπόν τε αὐτῶν ἐπέρραινε καὶ θαμὰ τῶν ῥινῶν ἐπαφώμενος ἐπὶ τὸ φρονεῖν ἐπανήγαγεν.

Traduction française :

[2,6] Théagène, au contraire, se prit à respirer et, se remettant à espérer dans son cœur, appela Cnémon qui avait perdu le sentiment et le supplia de le conduire au plus vite vers Chariclée. Au bout de quelque temps Cnémon revint à lui et recommença à regarder la morte. C'était véritablement Thisbé, et Cnémon reconnut, à sa garde, l'épée qui l'avait frappée, et qui se trouvait à côté; Thyamis, dans son emportement et sa hâte l'avait laissée dans la plaie; Cnémon ramassa une tablette qui, de la poitrine de la morte, avait roulé sous son bras et essaya de lire ce qu'il y avait d'écrit. Mais Théagène l'en empêcha, de la façon la plus instante, disant « Allons d'abord chercher ma bien-aimée, à moins que ce ne soit encore un démon qui se joue de nous. Tu auras ensuite tout loisir de lire cela. » Cnémon obéit et, emportant la tablette et ramassant l'épée, ils se hâtèrent d'aller vers Chariclée. Elle, qui s'était traînée sur les mains et les pieds en direction de la lumière, se précipita sur Théagène et le saisit par le cou. Puis : « Je te tiens, Théagène! », et lui : « Je te revois vivante, Chariclée! » disaient-ils sans cesse, et, finalement, ils roulèrent ensemble sur le sol, et, se tenant l'un l'autre, muets, ne formaient plus qu'un seul être, et peu s'en fallut qu'ils ne meurent. C'est ainsi que l'excès de la joie se transforme souvent en douleur et qu'un plaisir sans mesure provoque, comme conséquence, le chagrin. Et eux aussi, sauvés de la sorte contre toute espérance, risquaient de mourir, jusqu'au moment où Cnémon, ayant fait sourdre, en grattant la terre, une petite source, recueillit dans le creux de ses mains l'eau qui ne tarda pas à en sortir et leur en mouilla le visage, leur frictionna le nez et, de cette façon, les ramena à la vie.





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Dernière mise à jour : 17/01/2007