HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre II

διαλεχθήσομαι



Texte grec :

[2,29] ταῦτά μου καὶ τὰ τοιαῦτα διεξιόντος ὁ ἱερεὺς τοῦ Πυθίου γνώριμος ἐμοὶ γεγονὼς ἐς τὰ μάλιστα, Χαρικλῆς ὄνομα ἦν αὐτῷ, »θαυμασίως« ἔφη »λέγεις· καὶ ταύτῃ τὴν γνώμην τίθεμαι καὶ αὐτός, οὕτω καὶ παρὰ τῶν ἐν Καταδούποις ἱερέων τοῦ Νείλου πυθόμενος.« Κἀγὼ πρὸς αὐτὸν »ὦ Χαρίκλεις« ἔφην »ἦλθες γὰρ κἀκεῖσε;« »Ἦλθον« εἶπεν »ὦ σοφὲ Καλάσιρι.« »Τί δέ σε χρέος ἤγαγε;« πάλιν ἠρώτων. Ὁ δὲ »δυσπραξία τῶν κατὰ τὴν οἰκίαν« ἀπεκρίνατο »ἣ δή μοι καὶ εὐπραξίας αἰτία γέγονεν.« Ἐμοῦ δὲ τὸ παράδοξον θαυμάσαντος »οὐ θαυμάσεις« ἔφη »τὸ πρᾶγμα ὡς γέγονεν εἰ πύθοιο· πεύσῃ δὲ ὅταν σοι βουλομένῳ γίνηται.« »Οὐκοῦν ὥρα σοι λέγειν« ἦν δ´ ἐγώ· »νῦν γὰρ βούλομαι.« »Μάνθανε« εἶπεν ὁ Χαρικλῆς τοὺς πολλοὺς μεταστησάμενος »καὶ γάρ σε καὶ διά τι χρήσιμον ἐμὸν ἀκροατὴν γενέσθαι τῶν συμβεβηκότων πάλαι ἐβουλόμην. Ἐμοὶ γήμαντι παιδία οὐκ ἐγίνετο, ὀψὲ δέ ποτε καὶ βραδὺ τῆς ἡλικίας πολλὰ τὸν θεὸν ἱκετεύων θυγατρίου πατὴρ ἀνηγορεύθην, οὐκ ἐπ´ αἰσίοις ἔσεσθαί μοι ταύτην τοῦ θεοῦ προαγορεύσαντος. Ἦλθε καὶ εἰς ὥραν γάμου καὶ ἐξεδόμην τῶν μνηστευομένων, πολλοὶ δ´ ἦσαν, τῷ παρ´ ἐμοὶ κριθέντι καλλίστῳ. Καθ´ ἣν νύκτα συγκατεκλίθη τῷ γήμαντι, κατ´ αὐτὴν ἡ δυστυχὴς ἐτελεύτα, σκηπτοῦ τινος ἢ χειροποιήτου πυρὸς τοῖς θαλάμοις ἐμπεσόντος, καὶ τὸν ὑμέναιον ᾀδόμενον ἔτι διεδέχετο θρῆνος καὶ ἀπὸ τῶν παστάδων ἐπὶ τὸ μνῆμα παρεπέμπετο καὶ δᾷδες αἱ τὸ γαμήλιον ἐκλάμψασαι φῶς αὗται καὶ τὴν ἐπικήδειον πυρκαϊὰν ἀνῆπτον. Ἐπετραγῴδει τούτῳ τῷ δράματι καὶ ἕτερον πάθος ὁ δαίμων καὶ τὴν μητέρα μοι τῆς παιδὸς ἀφαιρεῖται μὴ τοῖς θρήνοις ἐγκαρτερήσασαν. Τὸ δὲ θεήλατον τοῦ κακοῦ μὴ φέρων ἐμαυτὸν μὲν οὐκ ἐξάγω τοῦ βίου τοῖς θεολογοῦσιν ὡς ἀθέμιτον τὸ πρᾶγμα πειθόμενος, ὑπεξάγω δὲ τῆς ἐνεγκούσης καὶ τὴν ἐρημίαν τῆς οἰκίας ἀποδιδράσκω (μέγα γὰρ εἰς λήθην κακῶν ἡ δι´ ὀφθαλμῶν τῆς ψυχῆς ὑπόμνησις ἀμαυρουμένη) καὶ πολλοῖς ἐμπλανηθεὶς τόποις ἦλθον δὴ καὶ εἰς τὴν σὴν Αἴγυπτον καὶ Καταδούπους αὐτοὺς καθ´ ἱστορίαν τῶν καταρρακτῶν τοῦ Νείλου.

Traduction française :

[2,29] Pendant que je lui donnais ces explications, le prêtre d'Apollon Pythien, qui était devenu l'un de mes bons amis — il s'appelait Chariclès — me dit : « Tout ce que tu dis est très bien, et je suis de ton avis, car c'est précisément là ce que m'ont enseigné les prêtres du Nil aux Cataractes. » Je lui dis alors : « Tu es donc allé là-bas, Chariclès? — Et oui, répondit-il, savant Calasiris. — Et pour quel motif? » demandai-je encore Et lui : « Des malheurs domestiques, répondit-il, qui, d'ailleurs, ont été pour moi la cause de mon bonheur. » Et comme je m'étonnais de ce paradoxe : « Tu ne seras plus étonné, me dit-il, si tu apprends comment la chose s'est passée, et tu l'apprendras lorsque tu le voudras. — Alors c'est le moment, parle; je souhaite que ce soit maintenant — Eh bien, écoute, dit Chariclès, qui écarta la foule des assistants, puis : « Il y a longtemps, continua-t-il, que je désirais te raconter mes aventures, car je pense que tu pourras me rendre service. Je m'étais marié, mais je restai sans enfants jusqu'au jour, où, tard, et à un âge déjà avancé, à force de supplier le dieu, je devins père d'une fillette, qui ne naquit pas sous d'heureux auspices, ainsi que me l'annonça alors un oracle du dieu. Elle parvint à l'âge de se marier et je la donnai à celui d'entre ses prétendants (il y en avait beaucoup) que je jugeai le plus digne. Mais, la nuit même où elle s'étendit auprès de son nouvel époux, la malheureuse périt brûlée, soit par la foudre soit par un feu allumé par quelqu'un dans la chambre nuptiale, et le chant d'hyménée fut remplacé par les gémissements funèbres; elle quitta le lit de ses noces pour être conduite au tombeau et les torches qui avaient éclairé de leur lumière son cortège de mariage allumèrent son bûcher funèbre. Et, tragédie ajoutée à ce drame, nouveau malheur envoyé par son mauvais génie, je perdis la mère de mon enfant, qui ne put supporter la douleur de sa mort. Moi-même, incapable de supporter ces catastrophes envoyées par les dieux, je ne mis pas fin à mon existence parce que je suis de l'avis des théologiens qui nous disent que c'est un acte défendu, mais je m'exilai de ma patrie et je fuis la solitude de la maison, car c'est un puissant moyen pour oublier ses maux que d'enlever à ses yeux tout ce qui éveille en l'âme les souvenirs. Après bien des voyages, j'arrivai dans ton pays, en Egypte, et, plus précisément, aux Cataractes, pour me renseigner sur les chutes du Nil.





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Dernière mise à jour : 17/01/2007