HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre II

τὰ



Texte grec :

[2,30] Τῆς μὲν οὖν ἐκεῖσε ἀφίξεως ἔχεις τὸν ἀπολογισμόν, ὦ φίλος, ἣν δέ σε βούλομαι παρενθήκην γνῶναι τοῦ διηγήματος, μᾶλλον δὲ ἀληθέστερον εἰπεῖν, αὐτὸ δὴ τὸ κεφάλαιον, ἀλύοντί μοι κατὰ τὴν πόλιν καὶ διατιθεμένῳ σχολὴν καί τινα τῶν παρ´ Ἕλλησι σπανίων ὠνουμένῳ, ἤδη γάρ μοι τῆς λίαν ἀλγηδόνος τῷ χρόνῳ πεττομένης ἡ πρὸς τὴν ἐνεγκοῦσαν ἐπάνοδος ἐσπουδάζετο, ἀνήρ τις πρόσεισι τὰ μὲν ἄλλα σεμνὸς ἰδεῖν καὶ ἀγχίνοιαν ἀπὸ τοῦ βλέμματος ἐμφανίζων ἄρτι μὲν τὸν ἔφηβον παραλλάξας τὴν χροιὰν δὲ ἀκριβῶς μέλας καί με ἠσπάζετο καί τι βούλεσθαι ἰδίᾳ φράζειν ἔλεγεν ἑλληνίζων οὐ βεβαίως. Ἐμοῦ δ´ ἑτοίμως ὑπακούσαντος εἴς τινα νεὼν παρακείμενον εἰσαγαγὼν «φύλλα τινά σε καὶ ῥίζας» ἔφη «τῶν Ἰνδικῶν καὶ Αἰθιοπικῶν καὶ Αἰγυπτίων ὠνούμενον ἑώρακα· εἰ δὴ οὖν ἀκραιφνῆ ταῦτα καὶ δόλου παντὸς ἐκτὸς ὠνεῖσθαι βουληθείης, ἕτοιμος παρέχειν.» «Βούλομαι» ἔφην «καὶ δείκνυε.» Ὁ δὲ «ὄψει μὲν» εἶπεν, «ὅπως δὲ μὴ μικρόλογος ἔσῃ περὶ τὴν ἀγοράν.» «Σαυτῷ παρεγγύα» ἔφην «μὴ βαρύτιμον εἶναι περὶ τὴν διάπρασιν.» Καὶ ὃς ὑπὸ μάλης βαλαντίδιον ἔχων προκομίσας ἐπεδείκνυε λίθων πολυτίμων ὑπερφυές τι χρῆμα· μαργαρίδες τε γὰρ ἐνῆσαν εἰς καρύου μικροῦ μέγεθος εἰς κύκλον τε ἀκριβῶς ἀπαρτιζόμεναι καὶ λευκότητι πλεῖστον ἀγλαϊζόμεναι σμάραγδοί τε καὶ ὑάκινθοι αἱ μὲν οἷα λήϊον ἠρινὸν χλοάζουσαι ἐλαιώδους τινὸς αὐτὰς λειότητος ὑπαυγαζούσης αἱ δὲ ἀπεμιμοῦντο χροιὰν ἀκτῆς θαλαττίας ὑπ´ ἀγχιβαθεῖ σκοπέλῳ μικρὸν ὑποφριττούσης καὶ τὸ ὑποκείμενον ἰαζούσης, καὶ ἁπλῶς συμμιγής τις ἦν πάντων καὶ ποικίλη μαρμαρυγὴ τὸν ὀφθαλμὸν εὐφραίνουσα. Ἅπερ ὡς εἶδον «ἄλλους» ἔφην «ὥρα σοι, ξένε, τῶνδε ἐπιζητεῖν ὠνητάς, ὡς ἔγωγε καὶ ἡ κατ´ ἐμὲ περιουσία σχολῇ γ´ ἂν καὶ ἑνὸς εἴη τῶν ὁρωμένων ἰσοστάσιος.» «Ἀλλ´ εἰ καὶ μὴ πρίασθαι δυνατὸς» εἶπε, «δῶρόν γε λαμβάνειν οὐκ ἀδύνατος.» «Ἐγὼ μὲν οὐκ ἀνίκανος» ἔφην, «δῶρόν γε λαμβάνων σὺ δὲ οὐκ οἶδ´ ὅ τι βουλόμενος παίζεις ἡμᾶς.» «Οὐ παίζω» εἶπεν, «ἀλλὰ καὶ σφόδρα σπουδάζω καὶ ἐπόμνυμί γε τὸν ἱδρυμένον ἐνθάδε θεὸν ἅπαντα δώσειν εἰ πρὸς τούτοις καὶ ἕτερον δῶρον ὑποδέξασθαι βουληθείης πολὺ τούτων ἐριτιμότερον.» Ἐγέλων πρὸς ταῦτα, τοῦ δὲ τὴν αἰτίαν πυνθανομένου «ὅτι γελοῖον» ἔφην εἰ τηλικαῦτα δῶρα καθυπισχνούμενος προσέτι καὶ μισθὸν ἐπαγγέλλῃ πολὺ τῶν δώρων αὐτῶν ὑπερφέροντα.« »Πίστευε« εἶπεν, »ἀλλ´ ἐπόμνυε καὶ αὐτὸς ἦ μὴν ἄριστα χρήσεσθαι τῷ δώρῳ καὶ ὡς ἂν αὐτὸς ὑφηγήσωμαι.« Ἐθαύμαζον μὲν ἀπορῶν ἐπώμνυον δὲ τηλικαῦτα ἐλπίζων. Ἐπειδὴ δέ μοι ὠμώμοστο ὡς ἐκεῖνος ἐπέσκηπτεν, ἄγει με παρ´ ἑαυτὸν καὶ δείκνυσι κόρην ἀμήχανόν τι καὶ δαιμόνιον κάλλος, ἣν αὐτὸς μὲν ἑπτὰ ἔτη γεγονέναι ἔλεγεν ἐμοὶ δὲ καὶ ὥρᾳ γάμου πλησιάζειν ἐῴκει, οὕτως ἄρα κάλλους ὑπερβολὴ καὶ εἰς μεγέθους ἔμφασιν φέρει προσθήκην. Κἀγὼ μὲν ἀχανὴς εἱστήκειν ἀγνοίᾳ τε τῶν γινομένων καὶ ἀκορέστῳ θέᾳ τῶν ὁρωμένων.

Traduction française :

[2,30] Tu connais maintenant, mon ami, la raison de mon voyage. Mais je veux t'en raconter un incident, ou plutôt, pour dire vrai, ce qui en fut l'événement principal. Comme je me promenais au hasard dans la ville, occupant mes loisirs et achetant quelques objets qui sont des raretés en Grèce — car l'excès de mon chagrin s'était apaisé avec le temps et j'avais hâte de revenir dans ma patrie — voici donc qu'un homme m'aborda; il avait un aspect grave et un regard où se lisait l'intelligence, et, apparemment, venait juste de sortir de l'éphébie; son teint était parfaitement noir. Il me salua et me déclara qu'il voulait me dire quelque chose en particulier, et cela, en un grec incertain. Comme j'acceptai sans hésiter, il m'entraîna vers un temple et me dit : « Je t'ai vu acheter des feuilles et des racines de l'Inde, d'Ethiopie et d'Egypte; si tu voulais en acheter d'authentiques, exemptes de toute falsification, je suis prêt à t'en fournir. Je le veux bien, répondis-je, montre-les moi. » Et lui : « Tu les verras, me dit-il, mais ne te montre pas trop difficile sur le prix. — Promets-moi toi-même, répondis-je, de ne pas forcer les prix en me les vendant. » Alors, il tira une petite bourse qu'il avait sous son aisselle et me montra des pierres précieuses, d'une valeur inimaginable. Il y avait des perles, de la grosseur d'une petite noisette, parfaitement rondes, extrêmement claires et nacrées, des émeraudes et des hyacinthes, les unes vertes comme le blé au printemps et lisses comme des gouttes d'huile, brillant d'un doux éclat, d'autres imitant la couleur de la mer, qui autour d'une pointe, frissonne doucement près d'un rocher profond, lorsque l'eau prend la couleur des violettes. C'était un mélange de toutes les pierres, un scintillement de couleurs qui réjouissait les yeux. En les voyant : « Il te faut chercher d'autres acheteurs, lui dis-je, car tout ce que je possède pourrait à peine payer le prix d'une seule des pierres que je vois. — Eh bien, dit-il, si tu ne peux acheter, du moins ne t'est-il pas impossible de les accepter comme présents ? — Sans doute ne suis-je pas incapable, répondis-je, d'accepter un présent, mais je ne sais pas ce que tu veux de te moquer ainsi de moi. Je ne me moque pas, répondit-il, je suis parfaitement sérieux, je te jure par le dieu à qui est consacré ce temple-ci que je te ferai cadeau de tout cela si, outre ces pierres, tu consens a accepter en plus un autre présent, plus précieux encore qu'elles. » Je me mis alors à rire, et il me demanda pourquoi. « Parce qu'il est comique, répondis-je, que quelqu'un vous promette des présents aussi précieux et, par-dessus le marché, s'engage à vous payer pour cela un prix supérieur à la valeur des présents en question. — Crois-moi, dit-il, et jure-moi toi-même de faire le meilleur usage possible de ce cadeau et de t'en servir de la manière que je t'indiquerai. » J'étais fort étonné et restai sans comprendre; je prêtai pourtant le serment, dans l'espoir d'obtenir tous ces trésors. Lorsque je me fus engagé, comme il me l'avait demandé, il me conduisit chez lui et me montra une petite fille d'une beauté incroyable, surnaturelle, et me dit qu'elle était âgée de sept ans; quant à moi, elle m'eut l'air d'être presque en âge de se marier, tant son extrême beauté avait pour effet de la faire paraître plus mûre qu'elle ne l'était réellement. Je restai stupéfait, ne comprenant rien à ce qui m'arrivait et incapable de me rassasier du spectacle qui m'était offert.





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Dernière mise à jour : 17/01/2007