HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre II

Πυθία



Texte grec :

[2,33] Νυνὶ δὲ ἅπερ ἑξῆς ἐπέραινεν ὁ Χαρικλῆς εἰρήσεται. «Ἐπειδὴ γὰρ» φησὶν «εἰς τὸ δωμάτιον ἦλθον ὑπαντᾷ τέ μοι ἡ παῖς καὶ ἔλεγε μὲν οὐδέν, οὔπω τῆς Ἑλλάδος συνιεῖσα φωνῆς ἀπὸ δὲ τῆς χειρὸς ἠσπάζετο κἀμὲ πρὸς τὸ φαιδρότερον ὀφθεῖσα μόνον ἀνίησιν· ἐθαύμαζόν τε ὅτι καθάπερ οἱ ἀγαθοὶ καὶ εὐγενεῖς τῶν σκυλάκων πάντα τινὰ καὶ ἐπ´ ὀλίγον ἐγνωσμένον σαίνουσιν, οὕτω κἀκείνη τῆς ἐμῆς περὶ αὐτὴν εὐνοίας ὀξέως ᾔσθετο καὶ ὡς πατέρα περιεῖπεν. Ἔγνων οὖν μὴ ἐνδιατρίβειν τοῖς Καταδούποις μὴ δή τις καὶ δαίμονος βασκανία τῆς δευτέρας με θυγατρὸς στερήσειε, καὶ διὰ τοῦ Νείλου κατάρας ἐπὶ θάλατταν ἐπιτυχών τε νεὼς ἀνηγόμην τὴν ἐπ´ οἴκου. Καὶ ἔστι νῦν ἡ παῖς ἐνταῦθα σὺν ἐμοὶ παῖς μὲν οὖσα ἐμὴ καὶ ὄνομα τοὐμὸν ὀνομαζομένη, σαλεύω γὰρ ἐπ´ αὐτῇ τὸν βίον καὶ ἔστι τὰ μὲν ἄλλα καὶ εὐχῆς κρείττων, οὕτω τάχιστα μὲν τὴν Ἑλλάδα γλῶτταν εἵλκυσε τάχιστα δὲ εἰς ἀκμὴν καθάπερ ἔρνος τι τῶν εὐθαλῶν ἀνέδραμεν· ὡραιότητι δὲ σώματος οὕτω δὴ τὰς πάσας ὑπερβέβληκεν ὥστε πᾶς ὀφθαλμὸς Ἑλληνικός τε καὶ ξένος ἐπ´ αὐτὴν φέρεται καὶ ὅπου δὴ φαινομένη ναῶν ἢ δρόμων ἢ ἀγορῶν καθάπερ ἀρχέτυπον ἄγαλμα πᾶσαν ὄψιν καὶ διάνοιαν ἐφ´ ἑαυτὴν ἐπιστρέφει. Ἀλλ´ αὕτη τοιαύτη τις οὖσα λυπεῖ με λύπην ἀνίατον· ἀπηγόρευται γὰρ αὐτῇ γάμος καὶ παρθενεύειν τὸν πάντα βίον διατείνεται καὶ τῇ Ἀρτέμιδι ζάκορον ἑαυτὴν ἐπιδοῦσα θήραις τὰ πολλὰ σχολάζει καὶ ἀσκεῖ τοξείαν. Ἐμοὶ δέ ἐστιν ὁ βίος ἀφόρητος ἐλπίσαντι μὲν ἀδελφῆς ἐμαυτοῦ παιδὶ ταύτην ἐκδώσειν καὶ μάλα γε ἀστείῳ καὶ χαρίεντι λόγον τε καὶ ἦθος νεανίσκῳ, ἀποτυγχάνοντι δὲ διὰ τὴν ταύτης ἀπηνῆ κρίσιν. Οὔτε γὰρ θεραπεύων οὔτε ἐπαγγελλόμενος οὔτε λογισμοὺς ἀνακινῶν πεῖσαι δεδύνημαι, ἀλλὰ τὸ χαλεπώτατον τοῖς ἐμοῖς, τὸ τοῦ λόγου, κατ´ ἐμοῦ κέχρηται πτεροῖς καὶ τὴν ἐκ λόγων πολυπειρίαν, ἣν ποικίλην ἐδιδαξάμην πρὸς κατασκευὴν τοῦ τὸν ἄριστον ᾑρῆσθαι βίον, ἐπανατείνεται ἐκθειάζουσα μὲν παρθενίαν καὶ ἐγγὺς ἀθανάτων ἀποφαίνουσα, ἄχραντον καὶ ἀκήρατον καὶ ἀδιάφθορον ὀνομάζουσα, Ἔρωτα δὲ καὶ Ἀφροδίτην καὶ πάντα γαμήλιον θίασον ἀποσκορακίζουσα. Πρὸς ταῦτα δὴ σὲ βοηθὸν ἐπικαλοῦμαι καὶ διὰ τοῦτο καιροῦ λαβόμενος καὶ ἀφορμῆς τῆς ἐκ ταὐτομάτου πως ἐνδοθείσης μακροτέρου πρός σε τοῦ διηγήματος ἐδεήθην. Καὶ δὸς τὴν χάριν, ὦ ´γαθὲ Καλάσιρι. Σοφίαν τινὰ καὶ ἴυγγα κίνησον ἐπ´ αὐτὴν Αἰγυπτίαν· πεῖσον ἢ λόγοις ἢ ἔργοις γνωρίσαι τὴν ἑαυτῆς φύσιν καὶ ὅτι γυνὴ γέγονεν εἰδέναι. Βουλομένῳ δέ σοι τὸ πρᾶγμα ῥᾴδιον, οὔτε γὰρ ἀπρόσμικτος ἐκείνη πρὸς τοὺς λογίους τῶν ἀνδρῶν ἀλλὰ τὸ πλεῖστον τούτοις συνόμιλος ἐπαρθενεύθη καὶ οἴκησιν οἰκεῖ σοι τὴν αὐτὴν ἐνταῦθα, ἐντός φημι τοῦ περιβόλου καὶ περὶ τὸν νεών· ἱκέτην με γινόμενον μὴ περιίδῃς μηδὲ συγχωρήσῃς ἄπαιδα καὶ ἀπαραμύθητον καὶ διαδόχων ἔρημον ἐν γήρᾳ βαρεῖ διάγειν, μὴ πρὸς Ἀπόλλωνος αὐτοῦ καὶ τῶν ἐγχωρίων σοι θεῶν.» Ἐδάκρυσα τούτων ἀκούων, ὦ Κνήμων, ἐπειδὴ κἀκεῖνος οὐκ ἀδάκρυτον τὴν ἱκεσίαν προσῆγε καὶ ἐπηγγελλόμην εἴ τι δυναίμην συλλήψεσθαι.

Traduction française :

[2,33] Pour l'instant, je vais te dire ce que m'a raconté ensuite Chariclès, « Une fois chez moi, continua-t-il, l'enfant vint au-devant de moi; elle ne me dit rien, car elle ne savait pas encore parler le grec, mais elle me salua par gestes, et rien qu'à la voir, la bonne humeur me revint. J'admirais que, pareille aux petits chiens de race, qui viennent caresser chacun, même s'ils le connaissent à peine, la petite fille eût perçu avec tant de finesse ma bienveillance envers elle et me considérât comme son père. Je décidai donc de ne pas m'attarder aux Cataractes afin que la jalousie de quelque démon ne me privât pas de ma seconde fille; je descendis le Nil en bateau jusqu'à la mer, trouvai un navire et m'embarquai pour rentrer chez moi. Et, maintenant, l'enfant est ici, avec moi; elle est à moi, elle porte mon nom et elle est l'appui de toute ma vie; en tout, elle passe toute espérance, tant elle s'est rapidement rendue maîtresse de la langue grecque et tant aussi elle s'est développée et épanouie comme un rameau d'une belle venue. Sa beauté physique dépasse celle de toutes les autres jeunes filles, si bien que tous les yeux, ceux des Grecs aussi bien que ceux des étrangers, se portent vers elle, et, partout où elle se montre, dans les temples, sur les esplanades, sur les places, elle attire vers elle, comme une statue idéale, tous les regards et toute l'attention. Et cependant, aussi belle soit-elle, elle me cause un chagrin insurmontable. Elle repousse toute idée de mariage, elle a l'ambition de rester vierge toute sa vie, elle s'est consacrée au service d'Artémis et passe la plus grande partie de son temps à la chasse et à tirer à l'arc. Et c'est pour moi une idée intolérable, car j'espérais la donner en mariage au fils de ma soeur, un jeune homme spirituel, au langage et au caractère charmants, mais je n'y parviens pas, à cause de sa cruelle décision. Ma force de tendresse, ni par des promesses, ni en ayant recours au raisonnement je ne puis la persuader, mais, ce qui me fait le plus de peine, elle se sert, comme on dit, de mes propres plumes contre moi et a recours à la grande pratique du raisonnement que je lui ai fait acquérir, aussi diverse que possible, pour la mettre à même de choisir le meilleur genre de vie; elle met au-dessus de tout la virginité et la place au rang des choses divines; elle l'appelle « pure », et « immaculée », et « sans tache »; quant à Eros et Aphrodite, et tout le cortège du mariage, elle les envoie promener. C'est pour cela que je réclame ton aide et pour cela que j'ai saisi ce moment, et l'occasion qui, en quelque sorte, se présentait d'elle-même et je me suis permis de te faire ce long récit. Accorde-moi une faveur, mon cher Calasiris. Mets en oeuvre contre elle ton astuce et ton charme d'Egyptien; persuade-lui, par tous les moyens, de prendre conscience de sa nature et de se rendre compte qu'elle est une femme. Si tu le veux, la chose t'est facile, car elle n'est pas sans fréquenter les hommes savants, elle a passé la plus grande partie de son adolescence en leur compagnie et elle habite non loin de toi, ici même, je veux dire, à l'intérieur de l'enceinte sacrée, au voisinage du temple. Ne méprise pas mes supplications, ne permets pas que je sois privé d'enfants, inconsolable et sans personne pour me succéder, tout au long d'une pénible vieillesse; je te le demande par Apollon et par les dieux de ta patrie. » Je versai des larmes en l'écoutant, Cnémon, et lui-même ne m'adressait pas ces prières sans pleurer, et je promis de l'aider, dans toute la mesure où je le pourrais.





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Dernière mise à jour : 17/01/2007