HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre II

τῷ



Texte grec :

[2,20] Καὶ ὁ μὲν ἐπειδὴ πρὸς ταῖς ἀκρωρείαις ἐγένετο τοῦ ὄρους ἀνέπαυεν ἑαυτὸν ἐπί τινος πέτρας ἑσπέραν τε καὶ νύκτα ἀναμένων, καθ´ ἣν συνέκειτο αὐτοῖς ἥκουσιν εἰς τὴν κώμην τὰ περὶ τὸν Θύαμιν πολυπραγμονεῖν καὶ ἅμα καὶ τὸν Κνήμωνα περισκοπῶν εἴ πῄ ποτε ἐπέλθοι, βουλὴν εἰς αὐτὸν ποιούμενος ἀτοπωτέραν· οὐ γὰρ ἀνίει τῆς γνώμης τὸ εἰς αὐτὸν ὕποπτον ὡς ἀνελόντα τὴν Θίσβην καὶ ὅπως ἄν οἵ ποτε διαχρήσαιτο ἐνενόει, ἐπιθέσθαι τε μετὰ τοῦτον καὶ τοῖς περὶ τὸν Θεαγένην ἐλύττα. Ὡς δὲ ὁ Κνήμων ἐφαίνετο οὐδαμοῦ τῆς δὲ νυκτὸς ἐγίνετο ἀωρί, πρὸς ὕπνον τραπεὶς ὁ Θέρμουθις χάλκεόν τινα καὶ πύματον ὕπνον εἵλκυσεν ἀσπίδος δήγματι, μοιρῶν τάχα βουλήσει πρὸς οὐκ ἀνάρμοστον τοῦ τρόπου τὸ τέλος καταστρέψας. Ὁ δὲ Κνήμων, ἐπειδὴ τὴν ἀρχὴν ἀπέλιπε τὸν Θέρμουθιν, οὐ πρότερον ἀνέπνευσε τῆς φυγῆς ἕως τὸ νυκτὸς ἐπελθὸν κνέφας ἐπέδησεν αὐτῷ τὴν ὁρμήν, αὐτοῦ τε οὗ κατείληπτο ἑαυτὸν ἐγκρύψας καὶ τῆς φυλλάδος ὅσον πλεῖστον ἠδύνατο ἐφ´ ἑαυτὸν ἐπαμήσας· ὑφ´ ᾗ κείμενος τὰ πολλὰ μὲν ἄυπνος ἐταλαιπωρεῖτο, πάντα καὶ κτύπον καὶ ἀνέμου ῥιπὴν καὶ φύλλου κίνησιν Θέρμουθιν ἡγούμενος, εἰ δέ που καὶ κατὰ μικρὸν ἐκνικηθείη πρὸς ὕπνον, φεύγειν ἐδόκει καὶ θαμὰ πρὸς τὰ κατόπιν ὑπέστρεφε καὶ περιεσκόπει τὸν οὐδαμοῦ διώκοντα καὶ βουλόμενος καθεύδειν ἀπηύχετο τοῦθ´ ὃ ἐβούλετο, χαλεπωτέροις ὀνείροις τῆς ἀληθείας ἐντυγχάνων, πρός τε τὴν νύκτα καὶ χαλεπαίνειν ἐῴκει μακροτέραν τῶν ἄλλων ὑποτιθέμενος. Ὡς δὲ ἡμέραν ἄσμενος εἶδε πρῶτα μὲν ἀποτέμνει τῆς κόμης τὸ περιττότερον καὶ ὅσον αὐτῆς εἰς τὸ λῃστρικώτερον εἶδος παρὰ τοῖς βουκόλοις ἤσκητο τοῦ μὴ ἀποτρόπαιος ἢ ὕποπτος εἶναι τοῖς ἐντυγχάνουσι. Βουκόλοι γὰρ ἄλλα τε πρὸς τὸ φοβερώτεροι φαίνεσθαι καὶ δὴ καὶ τὴν κόμην εἰς ὀφρὺν ἕλκουσι καὶ σοβοῦσι τῶν ὤμων ἐπιβαίνουσαν, εὖ τοῦτο εἰδότες ὡς κόμη τοὺς μὲν ἐρωτικοὺς ἱλαρωτέρους τοὺς δὲ λῃστρικοὺς φοβερωτέρους ἀποδείκνυσιν.

Traduction française :

[2,20] L'autre, arrivé au sommet de la colline, s'arrêta pour se reposer sur un rocher, attendant que tombe le soir et vienne la nuit, pendant laquelle ils avaient décidé de pénétrer dans le village pour obtenir quelque information au sujet de Thyamis; en même temps, il regardait dans toutes les directions pour voir si Cnémon n'arrivait pas et méditait contre lui un mauvais coup. Car il n'avait pas cessé de le soupçonner d'avoir assassiné Thisbé, et il n'avait qu'une idée : trouver un moyen pour le supprimer, et il brûlait ensuite de s'occuper de Théagène. Mais comme Cnémon n'apparaissait point, et que la nuit était fort avancée, Thermouthis se disposa à dormir et tomba dans un sommeil de plomb, qui devint éternel par suite de la morsure d'un aspic — apparemment par la volonté des Moires, qui voulurent que sa fin fût en harmonie avec la façon dont il avait vécu. Cnémon, une fois qu'il eut abandonné Thermouthis, ne s'arrêta pas pour souffler, dans sa fuite, avant que l'obscurité de la nuit ne vînt interrompre sa course. A l'endroit où elle le surprit, il se dissimula et entassa sur lui le plus de feuilles possible; couché dessous, il passa la plus grande partie de la nuit à se tourmenter, pensant, à chaque bruit, à chaque souffle de vent, à chaque mouvement de feuille, que c'était Thermouthis; si, par instants, il se laissait aller au sommeil, il se croyait en train de fuir et se retournait pour voir si quelqu'un ne le poursuivait pas; mais il n'y avait personne; il voulait dormir mais priait le ciel de ne pas lui accorder ce qu'il voulait, car il avait des rêves plus terribles que la réalité, et il avait envie de se mettre en colère contre la nuit, qu'il croyait plus longue que les autres. Lorsque, à son grand soulagement, il vit le jour, il commença par couper les cheveux qu'il avait en trop, du moins tout ce qu'il en avait laissé pousser, pour se donner l'air d'un brigand, lorsqu'il était chez les pasteurs; il fit cela afin de ne pas mettre en fuite les gens qu'il rencontrerait ni éveiller leur défiance. Car les pasteurs, entre autres moyens de se rendre plus terrifiants, font retomber leurs cheveux jusque sur leurs sourcils et sont fiers de les laisser flotter sur leurs épaules, sachant bien que la chevelure rend les êtres aimés plus charmants et les brigands plus effrayants.





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Dernière mise à jour : 17/01/2007